{"id":1349,"date":"2017-02-04T16:54:26","date_gmt":"2017-02-04T15:54:26","guid":{"rendered":"https:\/\/www.eren.ch\/?p=1349"},"modified":"2017-02-04T16:54:45","modified_gmt":"2017-02-04T15:54:45","slug":"voyage-guillaume-farel","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.eren.ch\/blog\/voyage-guillaume-farel\/","title":{"rendered":"Un captivant voyage sur les pas de Guillaume Farel"},"content":{"rendered":"
Le cycle de conf\u00e9rence au Mus\u00e9e d\u2019art et d\u2019histoire de Neuch\u00e2tel<\/a> initi\u00e9 dans le cadre des 500 ans du Jubil\u00e9 de la R\u00e9formation<\/a> a accueilli r\u00e9cemment Olivier Labarthe<\/a>. Chercheur associ\u00e9 \u00e0 l\u2019institut d\u2019histoire de la R\u00e9formation de l\u2019Universit\u00e9 de Gen\u00e8ve, pr\u00e9sident de la soci\u00e9t\u00e9 du Mus\u00e9e historique de la R\u00e9formation de Gen\u00e8ve, l\u2019orateur a retrac\u00e9 avec verve l\u2019incessant engagement de Guillaume Farel pour faire triompher les id\u00e9es de la R\u00e9forme.<\/p>\n En guise d\u2019introduction, Olivier Labarthe a expliqu\u00e9, avec humour, que ce n\u2019\u00e9tait pas une mince affaire pour un Genevois pur sucre comme lui de venir \u00e0 Neuch\u00e2tel \u00e9voquer la figure de Guillaume Farel. \u00abIl y a un rapport de forces compl\u00e8tement d\u00e9s\u00e9quilibr\u00e9. Farel a lanc\u00e9 la R\u00e9forme \u00e0 Gen\u00e8ve entre 1533 et 1538. Cinq modestes ann\u00e9es, mais d\u00e9cisives, en regard des 27 ann\u00e9es neuch\u00e2teloises, de 1538 \u00e0 1565. En plus, il ne faut pas oublier que Farel avait d\u00e9j\u00e0 proclam\u00e9 la R\u00e9forme \u00e0 Neuch\u00e2tel entre le 1er et le 16 d\u00e9cembre 1529, venant de Gl\u00e9resse et de La Neuveville, et qu\u2019en 1530 il a fait un saut \u00e0 Neuch\u00e2tel au d\u00e9but du mois de juillet pour y revenir \u00e0 mi-ao\u00fbt \u2013 soit deux mois et demi avant l\u2019adoption de la R\u00e9forme. Farel est donc bien votre r\u00e9formateur\u00bb, insiste le conf\u00e9rencier.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Olivier Labarthe estime que la statue monumentale contr\u00f4lant l\u2019acc\u00e8s \u00e0 la Coll\u00e9giale en est la preuve. \u00abCette statue, cr\u00e9\u00e9e en 1875 par Charles Fr\u00e9d\u00e9ric Iguel, d\u00e9crit un Farel impressionnant, voire terrifiant. Il lutte \u00e0 bible ouverte, \u00e0 coup de versets bibliques sans doute mais aussi et pourquoi pas \u00e0 coup de bible, \u00e0 coup de livre sur la t\u00eate si on ne comprend pas\u00bb, s\u2019enflamme l\u2019orateur. D\u2019apr\u00e8s lui, cette statue sugg\u00e8re le combat de Farel pour faire triompher la R\u00e9forme. Elle d\u00e9crit sa p\u00e9riode missionnaire, sa marche ininterrompue \u00e0 travers tout le Plateau suisse pour expliquer, convaincre, persuader que sa doctrine est la v\u00e9ritable doctrine \u00e9vang\u00e9lique.<\/p>\n Revenant sur la dimension missionnaire de Farel, Olivier Labarthe relate ensuite l\u2019extraordinaire p\u00e9riple effectu\u00e9 par ce natif de Gap, ayant vu le jour en 1489. Soit six ans apr\u00e8s Luther et vingt avant Calvin. En 1509, justement, Farel monte \u00e0 Paris y faire ses humanit\u00e9s. Au contact de courants r\u00e9formistes au sein de l\u2019Eglise, il est fortement influenc\u00e9 par Lef\u00e8vre d\u2019Etaples et sa relecture des textes bibliques. Farel suit aussi de pr\u00e8s l\u2019\u00e9v\u00eaque Bri\u00e7onnet, qui cherche \u00e0 renouveler le message de l\u2019Eglise dans son dioc\u00e8se.<\/p>\n Ayant per\u00e7u la n\u00e9cessit\u00e9 et l\u2019importance d\u2019une r\u00e9forme de l\u2019Eglise, il opte pour la rupture d\u00e8s 1521. Farel quitte alors Paris. Entre 1522 et 1523, il se rend \u00e0 Lyon, puis \u00e0 B\u00e2le et \u00e0 Strasbourg. L\u2019ann\u00e9e suivante, il est \u00e0 Zurich, \u00e0 Schaffhouse, Constance et Montb\u00e9liard. Retour ensuite \u00e0 B\u00e2le, Strasbourg et Metz en 1525, puis Colmar, Mulhouse, B\u00e2le, Berne et Aigle, o\u00f9 il pose ses bagages \u00e0 fin 1526.<\/p>\n \u00abPas de routes goudronn\u00e9es, pas de moteur VW truqu\u00e9. Mais \u00e0 pied ou \u00e0 cheval, souvent par des chemins d\u00e9tourn\u00e9s pour \u00e9viter la gendarmerie ou certaines bourgades trop hostiles. Seul ou accompagn\u00e9, Farel poursuit sa route inspir\u00e9e par la marche du Christ en Palestine, ou par l\u2019infatigable voyageur Paul de Tarse, que l\u2019on retrouve dans la Coll\u00e9giale\u00bb, narre avec passion Olivier Labarthe.<\/p>\n Ce dernier note que jusqu\u2019\u00e0 son arriv\u00e9e \u00e0 Gen\u00e8ve en 1533, il est int\u00e9ressant de constater qu\u2019\u00e0 partir de la base d\u2019Aigle, puis de celle de Morat, Farel lance des initiatives missionnaires vers le nord, le vallon de Saint-Imier, vers les bords du lac de Neuch\u00e2tel, vers le lac L\u00e9man, et enfin \u00e0 l\u2019\u00e9gard des bourgades du Plateau. Farel s\u00e9journe \u00e0 Gen\u00e8ve jusqu\u2019en 1538 \u2013 la R\u00e9forme y est adopt\u00e9e en 1536 \u2013, moment o\u00f9 il est appel\u00e9 par la ville de Neuch\u00e2tel pour y \u00eatre son pasteur.<\/p>\n <\/p>\n En sa qualit\u00e9 de premier pasteur de Neuch\u00e2tel, Farel pr\u00eache chaque dimanche \u00e0 la Coll\u00e9giale et en semaine plusieurs fois \u00e0 la chapelle de l\u2019H\u00f4pital, pr\u00e9cise Olivier Labarthe. \u00abNous savons que le sermon proprement dit dure une bonne heure et qu\u2019il est entour\u00e9 de pri\u00e8res et de chants. Il est probable que Farel suit ce que l\u2019on nomme la lecture continue de la Bible, \u00e0 savoir le commentaire suivi d\u2019un livre de la bible, chapitre apr\u00e8s chapitre. Ses sermons doivent aussi faire une large place \u00e0 l\u2019actualit\u00e9, nourris par des situations personnelles ou des \u00e9v\u00e9nements significatifs. Ses pri\u00e8res doivent aussi faire une large place \u00e0 l\u2019actualit\u00e9 et \u00e0 diverses situations humaines rencontr\u00e9es. Son message s\u2019appuie sur les deux piliers de sa doctrine: la justification par la foi en J\u00e9sus Christ et la sanctification par une vie reconnaissante de la gr\u00e2ce qui a \u00e9t\u00e9 accord\u00e9e.\u00bb<\/p>\n Dans la construction de l\u2019Eglise r\u00e9form\u00e9e, Farel va \u00eatre confront\u00e9 \u00e0 plusieurs crises, li\u00e9es notamment au principe de l\u2019excommunication et \u00e0 la gestion des biens eccl\u00e9siastiques. Apr\u00e8s celles de 1541 et de 1545, il est tent\u00e9 de quitter Neuch\u00e2tel. Il le fait en 1542, prenant la direction de Metz pour soutenir ses coreligionnaires et lutter, en vain, contre la r\u00e9action catholique. Son absence dure un an. Farel reprend la route en 1561-1562. Il visite \u00e0 nouveau sa ville natale de Gap, o\u00f9 il gagne l\u2019\u00e9v\u00eaque du dioc\u00e8se \u00e0 la cause de la r\u00e9forme. Son ultime voyage, en 1565, est pour Metz, cette ville qu\u2019il affectionne particuli\u00e8rement. D\u00e9j\u00e0 fortement affaibli dans sa sant\u00e9, il fait le voyage au printemps. Farel s\u2019\u00e9teint le 13 septembre.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Le cycle de conf\u00e9rence au Mus\u00e9e d\u2019art et d\u2019histoire de Neuch\u00e2tel initi\u00e9 dans le cadre des 500 ans du Jubil\u00e9 de la R\u00e9formation a accueilli r\u00e9cemment Olivier Labarthe. 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Sermons et pri\u00e8res en phase avec l\u2019actualit\u00e9<\/h2>\n