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« Seigneur, Ta parole est une lampe devant mes pas, une lumière qui éclaire ma route. » psaume 119,105
La paix du Seigneur soit avec nous.
Que sa lumière éclaire le chemin de nos vies et le chemin sur lequel nous nous engageons en nous rassemblant pour ce culte.
Le Seigneur vous accueille, le Seigneur éclaire votre chemin et illumine votre vie d’un feu brillant et bienveillant.
Bienvenue à vous toutes pour ce culte.
Notre prière et notre méditation sont placées aujourd’hui sous le signe de Terre Nouvelle.
La campagne œcuménique de cette période de carême interpelle notre consommation de biens et d’énergie : « Le gaspillage fait des ravages ».
La situation du monde demande que l’humanité change de comportement. Il faut cela pour faire place à une Terre Nouvelle.
Chassant la peur de nos existences, nous célébrons en ce jour la puissance du Seigneur.
Luttant contre l’indifférence et toute forme de haine présentes en nous, nous célébrons en ce jour l’amour du Christ.
Combattant la démesure et la violence marquant nos vies, nous célébrons en ce jour la réalité changeante du Saint-Esprit.
« Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné́, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi. » (2 Tm 1, 7)
A Dieu soit la gloire, pour son grand amour. Chantons.
Lecture de la Bible
Exode 3,1-5
Ephésiens 5,1-15
Prédication de David Allisson
reprise des propositions de célébration de l’info-campagne 2022, p.33-35
Possédez-vous le dernier smartphone à la mode ? De nombreuses personnes font cette acquisition afin de se sentir « dans le coup » ou « à la page ». Si c’est à la portée de leur bourse, elles refusent de passer à côté. Les raisons qui motivent ce comportement font appel à un trait que certains appellent « l’hybris », cet orgueil qui nous pousse à basculer dans la démesure, à désirer plus que ce que la juste mesure du destin nous a attribué. C’est une notion qui trouve une forte résonance avec notre culture promouvant une avidité insatiable. Pourtant, la biosphère a atteint la limite de ses capacités, de nombreuses activités humaines ayant des répercussions néfastes sur la planète. Si l’on étudie généralement l’Épître aux Éphésiens à travers un prisme de moralité sexuelle, cette lecture limite toutefois la portée de ce texte, qui se prête tout autant à la description de l’attitude humaine vis-à-vis de la nature. En effet, l’humanité exploite la Terre sans vergogne. Elle extrait de son corps les matières premières qu’elle juge précieuses et indispensables. Elle s’emploie sans cesse à repousser et à surmonter les limites de la nature. Elle vole, même si la gravité la maintient au sol. Or, les énergies fossiles nécessaires à cette prouesse finiront par s’épuiser.
Il y a également lieu de s’interroger sur le bien-fondé du recours au nucléaire pour produire de l’électricité alors qu’il s’agit d’une énergie très problématique. Curieusement, l’être humain agit selon ce principe : « Si quelque chose est possible, fais-le ! ». Soit précisément ce contre quoi Rabelais nous met en garde dans cet adage : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » La recherche du plus haut niveau de conscience constitue l’un des fondamentaux de la religion. C’est la raison pour laquelle Moïse ôte ses sandales avant de s’approcher du buisson ardent.
Moïse a le courage de continuer à s’approcher et la sagesse de se mettre à l’écoute des conditions de cette approche. Il assemble avec un juste dosage son esprit d’initiative et l’humilité par rapport à la nature et la situation qu’il rencontre. Cela l’ouvre à la rencontre avec le Seigneur dans le buisson ardent.
Mener une vie en phase avec la Création peut susciter de profonds changements intérieurs, de sorte qu’il faut du courage pour se lancer dans cette aventure. En quoi cela peut-il concrètement consister ? Il s’agit, par exemple, de favoriser les énergies renouvelables. Un choix qui nous oriente vers une technologie jumelée aux idées théologiques de la Création, c’est-à-dire une manière de promouvoir le progrès qui n’occulte pas la finitude de notre monde. Telle est la conscience évoquée par Rabelais. Toutefois, les énergies renouvelables renvoient aussi à une autre question. Ainsi, lorsque nous nous réveillons frais et dispos le matin, nous sommes porté·e·s par une force qui nous pousse à cheminer vers un but commun. Cette énergie porte plusieurs noms, tels que respect mutuel, considération partagée, cohésion, solidarité et empathie. Toutes ces valeurs, elles aussi renouvelables, sous-tendent l’élan porteur de vie qui amène aujourd’hui l’humanité à œuvrer en faveur de l’avènement d’un monde meilleur pour tous et toutes, et plus particulièrement pour les générations futures.
« Vous êtes dans la lumière. » Nous venons d’entendre ces mots de la lettre aux Ephésiens. Vous êtes dans la lumière. Conduisez-vous comme des êtres qui dépendent de la lumière. Votre chemin est éclairé et vous êtes ainsi capables de discerner ce qui plaît au Seigneur.
Cette sagesse est à accueillir et à laisser grandir en nous pour vivre toujours plus comme des personnes de lumière et en mesure d’éclairer autour d’elles.
Notre chemin est lié au chemin de celles et ceux qui nous entourent. Quand notre chemin est éclairé, le leur devient aussi parfaitement visible pour avancer en présence du Seigneur.
Amen.