Vivre la confiance dans un monde qui perd la sienne – culte de fête du catéchisme 2020

Culte du 21 septembre 2020 – temple de Fleurier – fête du catéchisme

Lien vers le texte de la prédication en format pdf

Lecture de la Bible

2 Rois 4,1-7
Jean 20,19-22

Prédication de David Allisson

Vous les parents, vous savez bien ça. Et les grands-parents encore plus puisque vous avez une génération de plus derrière vous : tout fout le camp. Il y a tant de choses qui se perdent qu’on a l’impression que c’est fichu.

C’est ce que les amis de Jésus ont ressenti au plus profond d’eux-mêmes quand ils l’ont vu être jugé, condamné à mort et exécuté. Rien ne serait plus comme avant et les voilà au fond du bac. C’est juste qu’ils n’y croient plus. Ils se sont enfermés chez l’un d’entre eux et ils ont tout fermé à clé. Qu’on les laisse déprimer en paix. Leur quête est finie.

C’est justement là, en plein confinement, enfermés dans leur désespoir, que la vie les a rejoint et que la confiance est revenue en eux. Le texte biblique le dit comme ça que Jésus est tout d’un coup présent au milieu d’eux et leur dit tranquillement : la paix soit avec vous.

Je vous l’ai dit au début : la paix soit avec vous. Vous avez peut-être trouvé ça sympa ou douillet, peut-être même un peu doucereux. Mais pour les amis de Jésus, c’est une présence et une parole de vie au milieu de la mort. C’est une présence et une parole de confiance là où plus personne ne croyait en soi.

Cela va nourrir leur confiance.

Et Jésus souffla sur eux et leur dit : « recevez le Saint-Esprit. »

En revenant à la quête que nous avons proposée aux catéchumènes, ce week-end, le Saint-Esprit, on pourrait dire que c’est le graal et c’est la quête du graal en même temps. C’est une confiance qui fait grandir et croire en soi. C’est aussi le début d’une quête, une sorte d’envoi en mission. Cette mission, c’est vivre la confiance dans un monde qui perd la sienne. C’est croire que la vie est possible, là où beaucoup ont peur de mourir. C’est aller vers un avenir alors que beaucoup disent que tout est fini.

Les catéchumènes font ça chaque jour. Ils grandissent, prennent de l’assurance et prennent leurs responsabilités. Ils ne croient pas ceux qui disent que ce n’est pas possible, alors ils sont prêts à réussir. La veuve qui a demandé de l’aide à Elisée a réuni tous les récipients qu’elle a pu et les a rempli les uns après les autres en utilisant ses ressources à elle : ce qui lui restait d’huile. Et elle a rempli tous les récipients. Sa confiance en la parole du prophète l’a incitée à essayer.

Ça me fait penser aux noces de Cana où la fête était sur le point d’être gâchée parce qu’il n’y avait plus de vin. Jésus était là avec des amis et sa mère. La mère de Jésus a dit au responsable de la fête d’écouter ce qu’il aurait à dire : remplissez les jarres d’eau et vous aurez du vin. C’était complétement déraisonnable et pourtant la fête a continué avec du bon vin, parce qu’il a fait en confiance en ce qui lui était proposé.

Vous entendrez les mots des catéchumènes tout à l’heure. Certains se sentent pleins de doute et pourtant ils partagent des mots en confiance. Vous verrez tous les récipients qu’ils vont remplir. Il y en aura pour vous tous !

Recevons le souffle du Christ et les paroles des catéchumènes avec cette confiance qui nous incite à partir de ce que nous avons et à remplir tous les vases, bocaux, coupes, graals, et récipients du sens partagé de nos quêtes et de nos vies.

Du coup vous êtes aussi envoyés pour construire votre vie et le sens de vos vie en partant de vos richesses à partager, y compris quand vous les trouvez bien maigres. C’est de là que la vie coule. C’est de là que les ressources émergent.

Faire confiance.

Apporter ce que l’on a.

Voir la vie émerger et se déployer.

Amen.