Culte du 13 octobre 2023 à 10h aux Verrières
Temps de silence : « Comment je me laisse accueillir par Dieu ce matin ?
Invocation
Seigneur,
J’arrive avec mes surcharges, mes soucis. Sois là, au creux de mes souffrances.
Seigneur, j’arrive avec mes trop-pleins, mes surplus. Mais tu portes un regard d’amour sur moi.
Seigneur, j’arrive avec mes bonnes résolutions, mes envies de faire juste. Sois là aussi dans mes manques et ma pauvreté.
Merci Seigneur d’être là, je m’en réjouis et je veux répondre à ton invitation !
Confession
Je crains le manque et le vide. Pardon.
Trop souvent, je remplis les vides de mon existence par des occupations sans valeur. Pardon
Je suis riche de 1000 et 1 façons et pourtant, je ne vois que mes petitesses. Pardon.
Jean Baptiste a été le prophète de Dieu très-haut, il a marché devant le Seigneur pour préparer son chemin et il a annoncé au monde que Dieu vient pardonner nos péchés. Dans ses traces nous pouvons dire :
« Oui, tu es notre Dieu plein de tendresse et de bonté : tu fais briller sur nous une lumière d’en haut, semblable à celle du soleil levant, pour éclairer celles et ceux qui se trouvent dans la nuit et dans l’ombre de la mort, et pour diriger nos pas sur le chemin de la paix.»
Lecture biblique : Marc 10, 17-30
L’homme riche (Voir aussi Matt 19.16-30; Luc 18.18-30)
17Comme Jésus se mettait en route, un homme vint en courant, se jeta à genoux devant lui et lui demanda : «Bon maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle?» 18Jésus lui dit: «Pourquoi m’appelles-tu bon? Personne n’est bon, à part Dieu seul. 19Tu connais les commandements: “Ne commets pas de meurtre; ne commets pas d’adultère; ne vole pas; ne prononce pas de faux témoignage contre quelqu’un; ne prends rien aux autres par tromperie; respecte ton père et ta mère.” » 20L’homme lui répondit: «Maître, j’ai obéi à tous ces commandements depuis ma jeunesse.» 21Jésus le regarda avec amour et lui dit: «Il te manque une chose: va vendre tout ce que tu as et donne l’argent aux pauvres, alors tu auras des richesses dans le ciel; puis viens et suis-moi.» 22Mais quand l’homme entendit cela, il prit un air sombre et il s’en alla tout triste parce qu’il avait de grands biens.
23Jésus regarda ses disciples qui l’entouraient et leur dit : «Qu’il est difficile aux riches d’entrer dans le Royaume de Dieu!» 24Les disciples furent troublés par ces paroles. Mais Jésus leur dit encore : «Mes enfants, qu’il est difficile d’entrer dans le Royaume de Dieu! 25Il est difficile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, mais il est encore plus difficile à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu.» 26Les disciples étaient de plus en plus étonnés, et ils se demandèrent les uns aux autres: «Mais qui donc peut être sauvé?» 27Jésus les regarda et leur dit: «C’est impossible aux hommes, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu.» 28Alors Pierre lui dit: «Écoute, nous avons tout quitté pour te suivre.» 29Jésus lui répondit: «Je vous le déclare, c’est la vérité: si quelqu’un quitte, pour moi et pour la Bonne Nouvelle, sa maison, ou ses frères, ses sœurs, sa mère, son père, ses enfants, ses champs, 30il recevra cent fois plus dans le temps où nous vivons maintenant: des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des champs, avec des persécutions aussi; et dans le monde futur, il recevra la vie éternelle.
Message
Il est touchant le jeune homme riche de cette histoire :
- Il cherche réellement à faire le mieux possible.
- Il est réaliste dans ses réactions.
- Il ose exprimer ses émotions.
- Il est authentique : il ressent un désir qui l’habite mais non comblé.
- Il a le courage de demander de l’aide.
Alors non ! L’histoire de cet homme ne peut pas se finir ainsi ! J’ai imaginé la suite de son chemin… :
Après ma rencontre avec le maître, je ne suis pas rentré tout de suite chez moi. J’ai marché, je suis sorti de la ville jusqu’aux portes du désert.
Les paroles du Maître me poursuivaient. Je n’ai pas tout compris ce qu’il m’a dit, et surtout, ça m’a découragé !
C’est vrai, quoi ! J’observe la loi, je n’ai jamais tué, jamais volé, je respecte mes parents, je suis gentil, poli, serviable… et pourtant cela ne suffit pas !
C’est désespérant. La vie éternelle me semble bien lointaine. Je ne vais pas pouvoir faire plus que ce que je fais actuellement !
Pourtant, il me reste un espoir : j’ai vu son regard posé sur moi, un regard non jugeant, un regard d’amour.
Le maître n’a-t-il pas dit que ce qui est impossible aux hommes est possible pour Dieu ?
Alors c’est Dieu qui va réaliser ce miracle de m’ouvrir la vie éternelle ?
Peut-être, mais il m’a quand même demandé de vendre tous mes biens et de le suivre !
Ce n’est pas rien tout de même ! Car si je vends mes biens, je n’aurai plus ni maison, ni nourriture, ni sécurité, ni esclaves, ni famille ! Ça va être le vide total, absolu !
J’ai marché encore plus loin dans le désert. Je ne voyais plus aucune maison…. Seulement le sable, les rochers à perte de vue. Plus de palmiers, plus de traces humaines… seul le vide et le silence comme compagnons…
Temps de Silence 1mn
Dans le silence, j’ai vu son regard posé sur moi, un regard non jugeant, un regard d’amour.
Le silence, le vide … et si c’était ce genre de nécessité que le Maître voulait me montrer ? Et s’il voulait que je vive le manque ?
Car une fois que l’on a tout donné, on est pauvre soi-même, on dépend des autres.
Car une fois que l’on a tout donné, on est pauvre soi-même, on a forcément besoin de Dieu !
C’est peut-être à cette pauvreté-là que le Maître veut me faire arriver ?
Lâcher les illusions de mes fausses sécurités, mes illusions d’un grand savoir, mes illusions que je peux sauver le monde, mes illusions que je peux connaître mon futur.
Lâcher mes illusions sur le fait que je puisse gagner une vie en plénitude à la seule force de mes poignets !
Le Maître m’a invité à recevoir et à basculer dans l’abandon de mes assurances imaginaires.
Dans cet instant fugace de révélation, j’ai senti son regard posé sur moi, un regard non jugeant, un regard d’amour.
Et pour la première fois, j’ai ressenti une plénitude, un flot d’amour me traverser… je crois bien que c’était comme un goût de vie éternelle.
Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé. Longtemps ? Pas longtemps ? J’avais perdu la notion du temps.
Je suis revenu sur mes pas, j’ai retrouvé ma maison, ma famille, j’ai géré mes affaires.
J’avais changé, mais dans le courant de la vie quotidienne, j’ai réalisé que se reconnaître pauvre ne va pas de soi… tout comme l’accès à la vie éternelle !
J’ai compris que c’est le travail de toute une vie, une recherche, un chemin qui va de découvertes en découvertes.
Oui ! La vie éternelle commence maintenant, aujourd’hui. Elle est une quête qui ne se gagne pas par ses propres forces.
Elle demande une ouverture du cœur et de l’esprit à une idée impossible pour l’homme, mais possible pour Dieu.
L’idée que Dieu, au cœur de notre pauvreté nous donne son amour, nous guide et répare nos fêlures.
Avec son regard posé sur moi, son regard non jugeant, son regard d’amour, je suis désormais un homme en recherche, en « opération vérité », sans fard, sans vernis.
Et dans le silence je me pose cette question : « Je veux suivre Jésus… est-ce que c’est parce que je suis pauvre et que j’ai besoin de lui ou est-ce parce que je veux gagner ma récompense ? »
Histoire librement adaptée et inspirée par les commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l’Assomption (https://www.rcf.fr/articles/vie-spirituelle/levangile-du-dimanche-fautil-vraiment-tout-donner-aux-pauvres-pour-suivre)
Temps de silence
Véronique Tschanz Anderegg