Un père, deux fils – message lors de la clôture de l’année de l’aumônerie œcuménique

Célébration présidée par Patrick et Séverine Schlüter, avec l’équipe d’animatrices et les jeunes, le 31 mars 2019 au temple de Fleurier.

Passage biblique: Luc 15, 11-32

Mise en scène par les enfants (à télécharger ici) :

Scène 1: le jeune fils

Jésus raconte une histoire. Un père a deux fils… et le plus jeune se dit :

Jeune fils: Je m’ennuie à la maison. J’ai envie de découvrir le monde, ne plus avoir besoin d’obéir à mon père, et faire ce dont j’ai envie ! Je vais aller voir mon père et le lui dire…

Le jeune fils se rend alors auprès de son père, et lui déclare:

Jeune fils: Père, donne-moi ma part d’héritage ! Je veux l’utiliser maintenant!

Père: D’accord, puisque c’est ce que tu veux, je vais partager mes richesses entre toi et ton frère…

On retrouve plus tard le jeune fils, tenant une bourse bien rebondie.

Jeune fils: Cool, j’ai vendu tout ce que j’avais reçu de mon père, et maintenant j’ai plein de sous ! Je peux partir loin d’ici, et faire la fête !

Le jeune fils se fait des amis; bras-dessus, bras-dessous, ils rigolent bien ensemble… il s’imagine que c’est ça, la vraie vie, être heureux, et libre! Pourtant un jour, il semble bien découragé.

Jeune fils: Je n’ai pas eu de chance…il y a eu de la famine dans le pays, et maintenant je manque de tout ! Et moi qui ai tout dépensé… comment je vais faire ??? Il faut absolument que je trouve du travail…

L’homme qu’elle est allée trouver lui tend un bâton et lui dit : “ Tiens, va donc dans ce champ garder les cochons !” … alors, le jeune fils s’assied, et réfléchit.

Jeune fils: J’ai trop faim… on nourrit les cochons avec ces drôles de gousses, mais moi on ne me donne rien ! Même les ouvriers de mon père ont plus qu’assez à manger ! Il faut que je retourne chez lui, et je lui dirai que j’ai eu tort et de me traiter comme un de ses ouvriers…

Je jeune fils reprend alors le chemin de la maison.

(interlude musical)

Scène 2: le Père

On retrouve le père devant chez lui, en train de faire les cent pas.

Père: Quand même, je me demande bien où est mon jeune fils et ce qu’il est en train de faire… J’espère qu’il ne lui est rien arrivé, et qu’il ne manque de rien ! Cela fait si longtemps que je n’ai pas de nouvelles… je ne sais pas s’il rentrera un jour. C’est comme si je l’avais perdu ! Je vais quand même surveiller la route, on ne sait jamais…

De loin, il voit son jeune fils arriver.

Père: Je le vois ! C’est lui !!!

Le père court à sa rencontre et serre son fils contre lui.  Celui-ci garde la tête basse.

Jeune fils: Père, j’ai péché contre Dieu et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils !

Père: Serviteurs, vite ! Apportez le plus beau vêtement et habillez mon fils. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Amenez le veau qu’on a fait grossir et tuez-le. Mangeons et faisons la fête !

(interlude musical)

Scène 2: le fils aîné

On retrouve le fils aîné en train de bêcher dans les champs…

Fils aîné: Me voilà de nouveau en train de suer à travailler dans les champs, pendant que mon frère a la belle vie ! Je parie qu’il batifole bien avec l’argent qu’il a reçu… bon, c’est l’heure de rentrer !

Approchant de la maison, il entend de la musique.

Fils aîné: C’est la fête ici ! ça sent le veau gras, on entend la musique et des danses… qu’est-ce qui se passe ? De quoi se réjouit-on ainsi ?

Un serviteur passe, et il l’interpelle:

Fils aîné: Eh toi, qu’est-ce qui se passe ici ?

Le serviteur lui explique que son frère est arrivé, que son père a fait tuer le veau gras, parce qu’il a retrouvé son fils en bonne santé. Le fils aîné entre alors dans une grande colère !

Fils aîné: Quoi ? Tout ça pour ce débauché, cet enfant gâté ? Quelle injustice ! Je ne veux pas le voir !

Son père l’aperçoit, et vient le chercher.

Père: Ah c’est toi, entre donc, ne reste pas dehors !

Fils aîné: Écoute ! Depuis de nombreuses années, je travaille pour toi. Je n’ai jamais refusé d’obéir à tes ordres. Pourtant, tu ne m’as jamais donné une petite chèvre pour faire la fête avec mes amis. Ton fils qui est là a mangé tout ton argent avec des filles, mais quand il arrive, tu fais tuer le veau gras pour lui !

Père: Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait faire la fête et nous réjouir. En effet, ton frère qui est là était mort et il est revenu à la vie. Il était perdu et il est retrouvé !

(interlude musical)

2fils

Message (à télécharger ici)

Un Père, 2 fils: dites-moi les jeunes, qu’est-ce qu’on peut retenir de cette histoire, cette parabole que Jésus raconte ?

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Ce que moi je retiens de cette histoire, c’est qu’elle parle d’amour, de liberté et de confiance. Les personnages se cherchent pour trouver le bon chemin les uns avec les autres…

Ce qu’il y a de bien avec les paraboles, c’est qu’on peut les comprendre de plusieurs manières. Ce sont souvent des histoires de la vie de tous les jours avec des éléments de surprise. Selon qui l’on est, ce que l’on vit, on ne retient pas toujours le même élément. Les paraboles de Jésus nous font réfléchir. Elles nous invitent à vivre autrement avec Dieu et avec les autres.

Souvent, dans cette parabole, on identifie le Père à Dieu. Ce n’est pas la seule manière de la comprendre, mais c’est ce que je retiens pour moi aujourd’hui. La surprise que je découvre dans cette histoire, c’est que le Père donne et accueille sans compter. Il semble très confiant, sa fortune semble immense et il veut la partager avec ses fils. Oui, aujourd’hui, j’ai envie d’identifier ce Père avec le Dieu d’amour et d’accueil dont Jésus parle.

Les 2 fils, cela peut être chacun et chacune de nous avec son histoire de vie différente.

Les 2 fils, dans notre célébration œcuménique, peuvent aussi représenter nos 2 communautés protestante et catholique. Nous sommes en lien avec le même Dieu, dont Jésus-Christ nous parle. Nous avons des points communs, mais aussi des chemins et des histoires différentes. Il y a les tensions et les rivalités de l’histoire. Il y a aussi le rapprochement du mouvement œcuménique. Il y a tout ce que nous portons en nous du vécu commun au Val-de-Travers et au-delà.

Parfois, nous peinons à nous comprendre. Parfois, nous ne pouvons pas prendre le repas ensemble autour de la table du Seigneur.

Parfois aussi, il y a des temps où nous nous rassemblons comme aujourd’hui pour célébrer ensemble, nous réjouir du chemin parcouru durant cette année d’aumônerie œcuménique. Vous les jeunes, comme nous tous, vous êtes les fils et les filles de ce Dieu-Père qui veut nous accueillir dans sa maison, grande et belle où il y a de la place pour chacun et chacune.

Cette histoire, cette parabole, parle d’une manière de vivre qui est celle de la rencontre, de la joie des retrouvailles. C’est la logique de l’Évangile, de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Quels que soient nos chemins, nous sommes toujours invités à y entrer, invités à faire une place dans notre vie à Dieu et à l’autre.

J’aime aussi cette histoire parce que la fin est ouverte. Le Père parle au fils aîné pour l’inviter à entrer, mais on ne sait pas ce qu’il va faire.

Comment est-ce que vous les jeunes, vous imaginez la fin de cette histoire, comment va réagir par exemple le fils aîné ?

Recueillir les réponses

Moi, j’aime croire que le fils aîné va entrer dans la maison et participer à la fête

Mais peu importe ! Ce qu’il a fait, nous ne le savons pas. Ce qui compte, c’est comment nous, nous allons poursuivre l’histoire, dans nos vies et dans nos communautés.

Amen.

Textes de la présentation et des prières dites par les jeunes à télécharger ici

Merci aux animatrices qui ont accompagné les enfants cette année: Brigitte Rufener, Manuela Tabasso et Christine Oswald!