Tu es porteur de paix et de bénédiction – prédication du 7 juillet 2019

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Cultes radiodiffusés depuis Travers – 7, 14 et 21 juillet 2019

Lien pour ouvrir le fichier pdf des textes du culte du 7 juillet 2019

EREN, paroisse du Val-de-Travers Culte du 7 juillet 2019 – Travers, radiodiffusé

A réécouter sur www.celebrer.ch – lien

Accueil

Que la paix du Seigneur soit avec vous. Que la paix du Seigneur porte en nous des fruits de bénédiction.

Salutations

Bonjour et bienvenue ici au temple de Travers ou nous sommes réunis pour rendre un culte à Dieu.

Vous faites halte entre la semaine passée et la semaine qui s’ouvre, que cela soit dans cette église, chez vous ou encore en route. Bienvenue aux auditeurs de la RTS – Espace 2 avec qui nous partageons aujourd’hui musique, réflexion, prière et méditation.

Là où nous nous trouvons, le Seigneur de la Vie nous précède et nous accueille. Il est déjà présent là où nous arrivons. Il est avec nous en chemin.

Prière de Confession

Seigneur, tu nous accueilles et tu nous ouvres un espace où respirer à pleins poumons.

Et nous nous essoufflons bien souvent, pressés par le temps, nos limites ou nos manques.

Seigneur, tu nous appelles à être tes témoins dans ce monde où les humains réussissent trop peu à vivre ensemble.

Renforce notre confiance. Renouvelle la vie en nous et entre nous, pour que ton souffle allège nos relations. Ouvre nos sociétés à davantage de respect dans la façon de vivre les uns avec les autres.

Tu nous envoies annoncer la Bonne Nouvelle autour de nous, mais nous hésitons à payer le prix de la solidarité.

Tu nous libères en Jésus Christ, mais cette liberté nous inquiète.

C’est pourquoi nous t’adressons notre prière : Seigneur, prends pitié de nous !

Redeviens notre joie et notre espérance…

Chant « Ô ma joie et mon espérance, le Seigneur est mon chant »

Parole de pardon

Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il discerne tout. (1 Jean 3,20)

Dieu est plus grand que notre cœur…

Il connaît nos faiblesses et nos tentations, nos peurs et nos hésitations, nos blessures et nos souffrances.

Jésus le Christ est plus grand que notre cœur.

Il a surmonté la tentation.

Il a combattu la crainte et la peur.

Il a guéri les blessures et les tourments.

L’Esprit-Saint est plus grand que notre cœur.

Il nous assiste dans nos tentations.

Il nous délivre de nos peurs.

Il nous accompagne dans nos épreuves.

Dieu, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, est plus grand que notre cœur.

Il nous relève.

Il nous pardonne.

Il nous envoie.

Amen.

Antoine Nouis, La Galette et la Cruche, tome 1, page 141

Chant « Joie pour des sœurs et des frères »

 

Prière avant la lecture de la Bible dite par Denise Lambercier

[liturgie du culte dominical et des fêtes, communion protestante luthéro-réformée, société luthérienne de mission, 2018,  p.231]

Seigneur, nous voici devant toi. Tu es la source de toute vie. Tu connais et tu sais ce qui nous habite.

Ouvre-nous à ta Parole, donne-nous une joie qui ne s’éteint jamais et fais-nous comprendre ce que tu attends de nous. Tu es béni pour les siècles des siècles. Amen.

Lecture de la Bible

Genèse 12,1-5

Luc 10,1-12

Prédication

Vivre ensemble.

La paroisse du Val-de-Travers a choisi de placer sous ce titre les trois cultes radiodiffusés qu’elle accueille aujourd’hui et les deux dimanches à venir.

Vivre devant Dieu, vivre en réponse au Dieu de la Vie et créateur de la vie, on peut imaginer que c’est bien naturel en Église.

Et l’Église, ce mot vient du grec ἐκκλησία[ekklesia] qui veut dire l’assemblée, la réunion.

Nous avons ici la base du vivre ensemble.

De là à penser que l’Église est bien placée pour donner des leçons de vivre ensemble, certains font ce pas. Ma lecture de l’Évangile d’aujourd’hui me demande d’être prudent à ce sujet.

Je n’ai pas à imaginer que je suis porteur du jugement sur les habitants qui rejettent le message que viens de transmettre.

Si je me mets à les condamner moi-même, ce que je vais découvrir au lieu du vivre ensemble cela risque bien d’être la solitude et le désespoir.

Je n’ai pas à porter ce jugement.

Jésus a des paroles sévères dans cet épisode. Mais elles ne font pas partie du message qu’il demande de porter. Ces mots durs, il les dit alors qu’il s’adresse à ses envoyés. Et il faudrait sûrement un peu de temps pour bien comprendre ce qu’il entend par là.

Ce que Jésus demande de transmettre figure dans le texte comme trois citations. Jésus donne sa consigne : « dites-leur… »

Dites-leur ceci :

  1. Paix à cette maison.
  2. Le Royaume de Dieu s’est approché de vous.

Et si cela devait mal se passer avec les personnes rencontrées :

  1. Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds. Pourtant, sachez bien ceci : le Royaume de Dieu s’est approché de vous.

Et même dans la troisième qui doit tenir compte de difficultés d’accueil et de vivre ensemble, il reste une promesse de vie, un rappel : « le Royaume de Dieu s’est approché de vous. »

C’est avec un souhait de paix et une promesse de vie que les envoyés prennent la route.

Nous voilà avec deux ou trois problèmes quand nous lisons ces mots dans la situation qui est la nôtre.

D’abord, nous sommes des sédentaires ici en Suisse. La route, nous la prenons provisoirement, pour les vacances, ou brièvement pour nos activités de loisirs pour rendre visite à la famille et aux amis. Du coup, nous semblons plutôt concernés par la manière d’accueillir les personnes qui viennent chez nous que par le souci d’être bien ou mal accueilli ailleurs. Dans l’Évangile, Jésus envoie les disciples avec une mission particulière et nous, nous attendons plutôt de recevoir le message et la bénédiction.

Voilà un problème devant ces paroles.

Un autre problème est lié à notre méfiance de l’autre. La première parole que propose Jésus est une parole de paix. Dites : « Paix à cette maison. »

Et notre souci, dans la rencontre est de ne pas être dérangés et de préserver nos ressources. Nous avons appris à voir l’autre comme une menace pour nos biens, nos ressources, nos revenus ou notre tranquillité. Aujourd’hui dans ce culte, la Bible évoque deux fois des personnes qui sont porteuses de belles choses : Abraham est porteur de bénédiction.

Les disciples envoyés par Jésus sont porteurs de paix et de l’annonce du Royaume de Dieu.

Verrons-nous aussi l’autre, le migrant, la nouvelle arrivée, le nouveau collègue de travail, la nouvelle compagne du fils comme porteurs de bénédiction et de paix au lieu d’empêchements à la tranquillité ? Ou resteront-elles des personnes avec je n’ai ni envie ni intérêt à partager quoi que ce soit ?

Je nous trouve bien durs et bien timides dans la rencontre avec l’autre. Si elle est porteuse de la paix et de l’annonce que le Royaume de Dieu s’est approché, pourquoi en aurais-je peur ? S’il est prêt à repartir en me laissant même la poussière de chez moi du moment que nous ne nous entendons pas, pourquoi aurais-je peur de perdre face à lui ?

Et ce n’est même pas de l’angélisme naïf. Dans les mots de Jésus, il y a déjà le constat que la relation ne marche pas à tous les coups. La compréhension réciproque mène parfois à de belles rencontres et est d’autres fois tout simplement impossible. Et je laisse Jésus juger lui-même de la malédiction ou de la bénédiction : dans le texte, c’est lui qui le dit. Quand il m’envoie, encore une fois, il m’invite à porter la paix et l’annonce que le Royaume de Dieu s’est approché.

Alors, nous les sédentaires, apprenons l’accueil et l’écoute de celles et ceux qui viennent à nous.

Ils peuvent être porteurs de la paix et de la promesse. Ce sont des richesses dont nous manquons parfois à l’intérieur de nous-mêmes et de nos maisons.

Ces richesses, les exilés d’aujourd’hui ne pensent pas non plus les porter en eux, bien souvent. Ils ont supporté la malédiction de la violence, de la guerre, de la rupture, de la pauvreté ou de la catastrophe.

Ils ne savent plus les richesses qu’ils ont en eux.

Dans un premier temps, ils savent plutôt ce qu’ils ont perdu que ce dont ils sont porteurs en matière de beauté et de partage. Ce sera peut-être parce que nous aurons su les rencontrer dans la paix et dans la confiance qu’ils sauront aussi donner ce qu’ils ont à partager de l’intérieur d’eux-mêmes.

Oser la confiance pour vivre ensemble la rencontre et le partage. Oser la confiance pour voir émerger les richesses de l’autre. Oser la confiance pour dépoussiérer nos richesses. Nos richesses intérieures sont souvent recouvertes de la poussières de celles et ceux qui ont souhaité la paix sur nous et nos maisons et que nous avons préféré renvoyer.

Nous autres croyants, nous voilà aussi envoyés à notre tour.

Nous vivons devant Dieu une confiance qu’une Vie plus grande que nous est offerte. Nous avons bénéficié d’un regard de paix sur nous. Nous avons reçu une bénédiction. Nous en voilà porteurs à notre tour. Nous voilà envoyés dans un voyage vers l’inconnu du vivre ensemble.

C’est un inconnu à découvrir parce que la force de la paix et de la bénédiction sont appelées à renouveler notre façon d’être avec nos proches et renouveler le vivre ensemble avec eux.

Je nous invite à recevoir les textes d’aujourd’hui comme un envoi qui nous est fait. Je nous invite à considérer ce jour comme un départ vers le reste de notre vie.

Personne ne reste sur place. Abraham entend le Seigneur lui dire « pars ». Abraham se met en route sans que le récit évoque ses états d’âme ni ses convictions.

Aujourd’hui, vous êtes en route. Vous avez pris un départ.

Abraham est devenu une figure, même discutée, des origines de la famille humaine. Par Abraham, les familles de la terre seront bénies, dit le texte. La mise en route que vous vivez aujourd’hui, je prie qu’elle vous mène sur un chemin où vous pourrez dire un jour qu’elle vous a fait approfondir votre humanité.

Je prie que ce départ vous mène sur une route et sur une terre où vous vivrez vous-aussi de la bénédiction promise à Abraham.

Vous l’avez peut-être remarqué, ce texte qui évoque le départ d’Abraham n’évoque pas sa confiance ou sa foi. Cet élément vient plus tard dans le récit. La foi d’Abraham peut être décrite comme une forme de relecture après coup de ce qui s’est passé. Vous n’êtes pas en route parce que vous avez la foi, que vous soyez croyant ou non. Vous êtes en route parce que vous êtes vivants.

A la manière d’Abraham, porteur de bénédiction et de promesse, à la manière des disciples, porteurs de paix et de promesse, allons, nous aussi.

Quels que soient votre entourage ou votre solitude, vous avez l’occasion de vivre ensemble. La prière, le chant et l’écoute de la radio nous mettent en lien aujourd’hui. Quand nous prierons le Notre Père dans quelques instants et quand nous partagerons le pain et le vin de la communion, nous serons aussi en train d’expérimenter un vivre ensemble qui nous relie à toutes celles et ceux qui vivent cela dans le monde et qui l’ont vécu au-travers de l’histoire.

Que ces expériences de vivre ensemble nous renouvellent, même mises en difficulté par les différences et toutes sortes de défis.

Paix à cette maison. Recevez la paix. Portez la paix et la bénédiction.

Amen.

Prière d’intercession

D’après « La force d’oser. Prières signées et anonymes », Ouverture·Olivétan·OPEC, 2018, p.66

Seigneur, donne-nous de voir les choses à faire sans oublier les personnes à aimer.

Donne-nous de voir les personnes à aimer sans oublier les choses à faire.

Donne-nous de voir les vrais besoins des autres.

C’est si difficile de ne pas vouloir à la place des autres, de ne pas répondre à la place des autres, de ne pas décider à la place des autres.

C’est si difficile, Seigneur, de ne pas prendre nos désirs pour les désirs des autres et de comprendre les désirs des autres quand ils sont si différents des nôtres !

Seigneur, donne-nous de voir ce que tu attends de nous parmi les autres.

Enracine au plus profond de nous cette certitude : on ne fait pas le bonheur des autres sans eux.

Nous ne savons pas à leur place ce dont ils ont besoin et nous voulons être proches d’eux : Seigneur, prends soin des personnes touchées par les catastrophes, comme les habitants du Val-de-Ruz victimes d’inondations il y a 2 semaines.

Nous sommes proches les uns des autres et en communion de prière dans ce temple ou à l’écoute de la radio : prends soin des participants à nos cultes.

Vivre ensemble, c’est avec les personnes proches de nous et c’est aussi avec l’humanité par toute la terre : prends soin des enfants, des femmes et des hommes du monde et en particulier dans les régions meurtries comme au Proche et Moyen Orient.

Seigneur, envoie ici et partout des femmes et des hommes confiants, porteurs de paix et de bénédiction dans leur entourage et dans toutes les régions du monde.

Seigneur, accueille notre prière. Amen.

 

Institution de la cène 46.004

DEFAP, texte d’un jeune canadien, in EEERV – Textes liturgiques 1997

Dis-leur ce que le vent dit aux rochers ce que la mer dit aux falaises.

Dis-leur qu’une immense bonté nous fait respirer plus à l’aise.

Dis-leur que Dieu n’est pas ce qu’on en croit ni ce qu’on en dit… bien souvent.

Dis-leur :

« Seule la voix de Dieu peut m’enseigner mon nom et sa Parole seule nous révéler son nom. »

Dis-leur :

« Dieu est comme un pain de froment ; il est un vin qu’ensemble on boit ; il est un festin partagé qu’il offre et que chacun reçoit ; et de ce fait tout est changé. »

Venez : tout est prêt !

Venez goûter le pain de la vie et le vin de la joie.

Chant : « Bénis, Seigneur, cette journée »

Bénédiction

Paix à cette maison.

Recevez la paix.

Portez la paix et la bénédiction.

Vous êtes maintenant ici au temple de Travers, ou à l’écoute d’Espace 2, vous êtes chez vous, en route, ou encore en séjour ici ou ailleurs.

Que le chemin s’ouvre sous vos pas.

Que le vent vous pousse en avant.

Que le soleil rayonne sa chaleur sur votre visage.

Que les pluies tombent avec douceur sur vos champs.

Et jusqu’à notre prochaine rencontre, que Dieu vous garde dans la paume de sa main.

Il est Père, Fils et Saint-Esprit.

Amen.