
Culte « Terre Nouvelle » du dimanche 08.11.2020
Chers frères et sœurs, chers lecteurs et lectrices,
L’équipe de Terre Nouvelle de notre paroisse qui a élaboré ce culte, n’avait pas imaginé lors de sa préparation, que nous ne pourrions le vivre toutes et tous ensemble…
Cette réalité ne doit cependant pas nous faire oublier celle des enfants des rues de Kigali au Rwanda, des enseignants et des écoliers de ce pays, lesquels s’engagent dans et pour l’avenir avec des infrastructures et des moyens insuffisants ou encore les préoccupations des populations paysannes de la Grand’Anse en Haïti, pour qui il est compliqué d’acheminer sur les marchés, des denrées issues de leurs cultures, faute d’ouvrages routiers suffisamment bien entretenus.
La campagne conjointe de DM – Echange et Mission et d’EPER, est axée en cet automne 2020 sur deux projets importants que nous vous présenterons plus loin, lesquels reflètent l’investissement humain et durable de personnes courageuses, pour qui la lutte et l’espérance ne sont pas que de vains mots.
Beaucoup des textes que vous découvrirez sont issus d’une brochure rédigée avec soin par les initiateurs de la campagne. Un immense merci à eux, ainsi qu’à tous les auteur.e.s inspiré.e.s qui y ont participé.
Soyez toutes et tous les bienvenus dans ce culte pensé, écrit et transmis avec la profonde conviction d’être reliés ensemble par la Source éternelle.
Le groupe paroissial « Terre Nouvelle » du Val-de-Travers
Nicole Pizzotti, Francine Butschi, Rosemarie Fragnière, Christine Piazza, Stéphanie Perregaux, David Allisson et pour l’occasion, Eric Bianchi
Accueil informel
L’ESSENTIEL
L’Essentiel est caché…
on n’en parle pas dans les écoles…
on n’en parle pas à la télévision…
on ne le trouve pas sur Internet…
L’Essentiel est sans éclats…
ne suscite pas les applaudissements…
ne fait pas l’unanimité…
L’Essentiel ne va pas de soi…
on s’en laisse distraire facilement…
très souvent l’Essentiel dérange…
L’Essentiel est gratuit…
ne se met pas en réserve…
ne se marchande pas…
L’Essentiel est ce qui est le plus fragile…
le plus menacé…
le plus désarmé…
L’Essentiel est difficile
et tout à fait à la portée d’un enfant…
l’enfant que j’ai été en savait autant que moi sur l’Essentiel…
Heureux ceux qui vivent l’Essentiel !!!
André Hippolyte Buffet, via www.prier.be
(Brochure « Sillons d’espoir », Campagne DM – EPER 2020, Rwanda-Haïti, p. 26)
Prière d’invocation
D’une présence espérée Tu es la chaleur de chaque instant
D’un espoir tant rêvé Tu es le bâtisseur de nos jours
D’un demain dessiné sur l’horizon Tu es le peintre des ciels
D’un crépuscule redouté Tu es la lumière de vie.
Par Ton amour Seigneur, enveloppe-nous.
D’une angoisse irrationnelle Tu es la main qui apaise
D’un oiseau en partance Tu es le vent qui le porte
D’une brise légère Tu es la douceur du murmure
D’un sol qui se dérobe Tu es la main qui rassure
Par Ta miséricorde Seigneur, accueille-nous.
D’une solitude indicible Tu es le langage qui délivre
D’une pluie interminable Tu es l’abri de toujours
D’un cœur fatigué Tu es le métronome attendu
D’une richesse perdue Tu es le trésor des trésors
Par Ta présence Seigneur, relie-nous toutes et tous.
Amen.
Acte de repentance et annonce du pardon
Psaume – De la détresse à une réponse
Je m’appelle Yves.
Le 1er jour du génocide, mon père nous rassemble
ma mère, mon frère, mes sœurs et moi.
Il dit : Il faut partir, il faut fuir.
A la porte, un homme avec un fusil, il tire.
Je vois mon père par terre.
Alors dans mon cœur, c’est la guerre
Courir avec les miens
Coups de feu, rafales, bombes, mitraillettes.
Dans mon cœur c’est la guerre, autour de moi, la solitude, la mort.
Courir encore et, maintenant, sans les miens.
La pluie, le froid, la faim, c’est là mon quotidien.
J’apprends : dormir dans des maisons en ruine, voler ma nourriture,
contourner les cadavres
Je m’habitue à l’odeur, à la faim, à l’horreur.
Plus tard, une rumeur : la guerre est terminée.
«Tu dois fuir» a dit mon père. Mais, chez moi, je vais rentrer.
A la maison, ma mère, mes sœurs, mon frère.
Toute cette solitude et, eux, ils étaient là.
Et puis, d’autres hommes et les mêmes fusils :
ma mère est arrêtée, elle est emprisonnée.
Dans mon cœur, c’est la guerre : ma mère est une génocidaire.
Aux cadavres, je suis habitué. A la faim, j’ai survécu.
Mais ma mère génocidaire ! dans mon cœur, c’est vraiment la guerre.
Et reviennent les mots de mon père : «Tu dois fuir !»
Et je fuis mon foyer. A la décharge, je me suis réfugié.
Je fuis loin de ma tribu
Pour nourriture, juste des détritus et la vie de la décharge et de la rue.
Un jour, une femme étrangère entre dans la décharge,
revient à la décharge, nous parle à nous dans cette décharge.
Je ne la comprends pas mais je vois son sourire.
Avec elle, un homme, un homme sans fusil,
Rwandais comme moi, réfugié comme moi.
Et voilà un autre programme : accueil, repas, dortoir, école, musique,
formation
et Jésus, fils de Dieu.
Dans mon cœur, c’était la guerre
Un jour, j’avais quitté l’enfance
Mais j’ai retrouvé la confiance
Et dans mon cœur, j’ai accepté un autre Père.
Témoignage d’Yves(pseudo),»transformé» en psaume,
tiré de «De la détresse à l’espérance» un recueil de témoignage
d’ancien-ne-s bénéficiaires du CPAJ (Centre presbytérien d’amour des jeunes, Kigali/Rwanda), à paraître bientôt.
(Brochure « Sillons d’espoir », Campagne DM – EPER 2020, Rwanda-Haïti, pp. 27-28)
Psaume 16
JE N’AI DE BONHEUR QU’AVEC DIEU
Protège-moi, Dieu, je viens me blottir tout contre toi. Je dis à mon Dieu : « Tu es celui qui me fait grandir ; je n’ai de bonheur qu’avec toi.»
Autrefois j’admirais les grands de ce monde, les stars, les personnalités d’exception. Mais j’ai vu les limites de ce système. Je ne m’engagerai plus dans leurs campagnes. Je tire un trait sur tout ça.
Je n’en ai plus besoin, car tu es la chance de ma vie. Tu es ce que j’ai reçu de plus précieux, car contrairement aux autres, tu te soucies véritablement de mon sort. Et c’est ce qui fait mon bonheur.
Je n’ai que du bien à dire de toi, car tu me conseilles. Même lorsque je n’y vois plus clair, je suis mystérieusement dirigé du plus profond de moi-même.
De mon côté, je m’efforce de garder le cap que tu me donnes. Et comme tu es toi-même à mes côtés, ce n’est pas si difficile.
Je suis à la fois heureux, confiant et serein.
Même la mort ne me fait plus peur puisque tu m’accompagnes, et que sans cesse, tu m’ouvres des chemins de vie.
Cela me procure une joie inaltérable. Grâce à toi, je découvre comme un parfum d’éternité à ma vie.
Christian Vez «Les Psaumes tels que je les prie »
Editions Ouverture-Olivétan-Opec, 2019.
(Brochure « Sillons d’espoir », Campagne DM – EPER 2020, Rwanda-Haïti, p. 29)
Prière d’illumination
Seigneur nous voulons être entre tes mains comme de la semence dans les mains du semeur. Donne-nous ton Esprit, ouvre nos cœurs et que ta Parole fasse germer autour de nous l’espérance en abondance, dans le nom de ton Fils, Jésus-Christ, Notre Seigneur. Amen.
(Brochure « Sillons d’espoir », Campagne DM – EPER 2020, Rwanda-Haïti, p. 36)
Texte biblique
Mt 25, 31-46 (tiré de la Bible en français courant)
31 «Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous les anges , il siégera sur son trône royal. 32 Tous les peuples de la terre seront assemblés devant lui et il séparera les gens les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres ; 33 il placera les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche. 34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, et recevez le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la création du monde. 35 Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez accueilli chez vous ; 36 j’étais nu et vous m’avez habillé ; j’étais malade et vous avez pris soin de moi ; j’étais en prison et vous êtes venus me voir. 37 Ceux qui ont fait la volonté de Dieu lui répondront alors : « Seigneur, quand t’avons-nous vu affamé et t’avons-nous donné à manger, ou assoiffé et t’avons-nous donné à boire ? 38 Quand t’avons-nous vu étranger et t’avons-nous accueilli chez nous, ou nu et t’avons-nous habillé ? 39 Quand t’avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous allés te voir ? » 40 Le roi leur répondra : « Je vous déclare, c’est la vérité : toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. 41 « Ensuite, le roi dira à ceux qui seront à sa gauche : « Allez-vous-en loin de moi, maudits ! Allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges ! 42 Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire ; 43 j’étais étranger et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison et vous n’avez pas pris soin de moi. 44 Ils lui répondront alors : « Seigneur, quand t’avons-nous vu affamé, ou assoiffé, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison et ne t’avons-nous pas secouru ? » 45 Le roi leur répondra : « Je vous le déclare, c’est la vérité : toutes les fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, vous ne l’avez pas fait à moi non plus. » 46 Et ils iront subir la peine éternelle, tandis que ceux qui ont fait la volonté de Dieu iront à la vie éternelle. »
Message / Prédication
Pour ne pas avoir nourri les affamés, ces petits, pour ne pas avoir étanché leur soif, pour ne pas avoir accueilli ceux d’entre eux qui étaient étrangers, pour ne pas les avoir vêtus, pour ne pas en avoir pris soin alors qu’ils étaient malades ou enfermés, on dira à certains : « Allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges ! ».
Jugement, sanction et punition. Bien fait, me direz-vous ! Non mais, c’est vrai après tout ! C’est bien de leur faute non ? S’ils avaient été parfaits comme tout le monde, eh bien, ça ne leur serait pas arrivé !
J’imagine qu’en lisant ce texte, vous devez abonder dans mon sens, donnant raison à cet « épilogue » à grand renfort de hochements de tête et d’applaudissements. Non ?…
En fait, chers frères et sœurs, en lisant ce passage je me pose moi aussi quelques questions… En réalité, ce ne sera pas moi que vous verrez jeter la première pierre à ces condamnés…
Mais tout d’abord quelques réactions et je vous prie de pardonner mon insolence… Mais quand même, on a l’impression que Martin Luther et Jean Clavin (entre autres) ont dû sauter à pieds joints cet épisode dans la lecture de la Bible… Par la foi seule dit-on ? On a plutôt l’impression dérangeante que ce sont les faits et eux seuls qui comptent, car pas à une seule reprise il n’est question de foi ou de grâce, mais bien de « l’agir ».
Ensuite : où est passé le Christ, figure d’amour et de compassion du Père ?! Une fois encore, je vous serais reconnaissant d’excuser cette question, mais j’avoue que c’est une des premières qui m’est venue à l’esprit… Un président de tribunal à l’air impitoyable sûrement, mais Jésus de Nazareth…
Pour finir, je ne sais pas combien d’humains – car il est bien dit : tous les peuples de la terre (et pas seulement les chrétiens) – auront la chance d’être considérés comme des moutons… Car voyez-vous, j’imagine comme assez dense la taille du troupeau des chèvres. En tout cas c’est sûr, et j’espère que personne ne sera déçu en lisant ce message, il y a fort à parier que je me verrais bien lors du tri, assis bêtement les yeux écarquillés aux côtés de l’animal du M. Seguin de l’histoire !
Alors tout d’abord soyez rassurés : personne, à de rares exceptions, ne peut être uniquement catalogué « 100 % mouton » ou « 100 % chèvre », n’en déplaise aux éleveurs qui me liront ! Toutes et tous nous portons ou nous porterons cette double casquette, à la fois pécheurs par notre condition humaine, et justes par la lueur divine qui brille en chacune et en chacun de nous. Et pour vous l’exprimer autrement, je vais pousser le raisonnement un tout petit peu plus loin.
Il est question dans le texte d’êtres assoiffés, affamés, dévêtus, malades, étrangers et emprisonnés. Alors, pas besoin d’aller bien loin pour trouver ces gens, ces « plus petits ». Ce frère ou cette sœur (aussi !) du Christ, vous pourrez le ou la regarder droit en face… dans un miroir…
Oui, parfaitement ; car qui de nous n’a jamais eu soif d’autre chose que d’eau ? N’avez-vous jamais eu par exemple soif d’amour ? Faim de Justice ? Ne vous êtes-vous jamais sentis dénudés intérieurement ? N’avez-vous jamais été en proie à un chagrin si intense qu’il vous a semblé presque en mourir ? Ne vous vous êtes-vous jamais sentis emprisonnés de vous-mêmes, comme incapables de vous libérer de barreaux invisibles ? Ne vous êtes-vous jamais sentis comme « étrangers », pas à votre place au milieu d’autres personnes ? Et avez-vous reçu chaque fois l’aide espérée ? Non, pas toujours n’est-ce pas ?
Car en fait, nous sommes à la fois ces petits auxquels Jésus s’identifie, et à la fois, nous sommes appelés à apporter notre aide. Et c’est aussi une des raisons qui fait que les gens du texte, qui ont ou qui n’ont pas aidé « ces petits », n’ont pas vu en eux le visage du Christ. Comment en effet serait-il possible de reconnaître Jésus en l’autre, alors qu’il m’est impossible de me sentir digne de le reconnaître en moi ? Une autre raison, bien moins reluisante, c’est que pour voir le Messie dans celui qui demande implicitement ou pas de l’aide, il faut le regarder avec des yeux « sans filtres », désembués de mépris, d’a priori, de jugements de valeur… Bref, avec des yeux de compassion et d’amour… Et ce n’est pas toujours simple.
Car combien de foi moi-même n’ai pas vu dans l’autre le Christ lui-même ?! Et quelle importance, lorsque l’on entend Jésus nous dire que de se désintéresser de ceux qui souffrent (aussi bien intérieurement que physiquement), c’est aussi paradoxal et grave que de se désintéresser de lui-même !
Alors, ne pensez surtout pas que ce texte incite aux bonnes œuvres pour gagner la faveur du Seigneur ; c’est tout le contraire ! Parce que l’amour inconditionnel de Dieu, manifesté en Christ, est entièrement gratuit. Et agir selon sa volonté, c’est donner à notre tour, parce que nous sommes transformés par cet amour ! C’est parce que notre cœur porte l’empreinte d’une compassion gratuite qui elle-même appelle à être partagée avec celles et ceux qui en ont besoin.
Et cette compassion, cet amour, il perdrait assurément son caractère de gratuité si nous avions eu dans l’idée d’agir pour obtenir le Salut. Parce que sinon, tout le monde aiderait tout le monde, parce que ça lui rapporterait des points bonus avec Dieu ! On pourrait même imaginer des cartes de fidélité pour super sauveurs, avec des autocollants à collectionner… Mais alors, la seule couronne à laquelle nous aurions droit, est celle du roi ou de la reine de l’hypocrisie ! C’est sûr, c’est beaucoup plus pratique et facile que d’agir parce qu’un jour, et au jour le jour, nous avons placé une confiance absolue dans l’idée qu’un amour gratuit était amené à changer notre regard. Et ce regard transformé, c’est exactement là où nous mène notre texte.
Assurément, au jour dernier, nous ne serons pas jetés dans les flammes d’un Enfer qui a bien trop longtemps, été brandi comme l’étendard servant à exploiter la peur des fidèles. Ce qui sera jeté au feu, ce dont on nous débarrassera, ce sera de cette part qui en nous, nous sépare de Dieu, nous éloigne de Lui, de ce qui nous divise intérieurement.
L’objet de la campagne de « Terre Nouvelle » n’est donc pas une occasion de se donner « bonne conscience ». Elle est bien au contraire, l’occasion de reconnaître dans ces populations haïtiennes et rwandaises, des frères et des sœurs d’humanité.
Imaginons un instant que nos enfants ou nos petits-enfants aillent à l’école de Fleurier, de Buttes, de Couvet, de Travers ou de Noiraigue dans des classes de 100 élèves, avec 1 pupitre pour 5 enfants, 1 cahier pour 2 et de l’eau qui coule sur leur tête… Imaginons que nos paysans de la Côte-aux-Fées, des Verrières et des Bayards ne puissent plus descendre dans le bas-vallon parce que les routes sont impraticables…
Mais non, nous avons la chance d’avoir des écoles qui ne tombent pas en ruine, de beaux locaux et de belles routes bien goudronnées.
Alors n’oublions pas que ce qui apparaît comme étant inacceptable ici, doit aussi nous apparaître comme étant inacceptable ailleurs.
Ainsi je nous exhorte, et moi en tout premier, à ôter ces œillères qui cachent autour de nous, la misère sociale qui nous entoure ; la souffrance morale chez les toxicomanes, chez les personnes homosexuelles, transgenres ; la solitude inacceptable des veuves et des veufs, des étrangers, des personnes parquées en marge d’une société dans laquelle nos peurs dictent nos actes ; dans laquelle les craintes de la différence, se justifient par le seul fait que l’on ne souhaite pas être dérangé dans le confort intérieur de nos vies bien rangées.
Je nous souhaite de voir, auprès des personnes retraitées, des personnes au « bénéfice » d’une rente sociale, non pas le reflet d’un égocentrisme qui rejette au rang d’« improductifs » celles et ceux qui n’entrent pas dans les cases d’un modèle individualiste, mais le regard d’un frère et d’une sœur.
Je nous exhorte à regarder vers le Rwanda, vers Haïti et vers tellement d’autres lieux encore, avec d’autres regards que ceux issus d’une compassion de complaisance.
Je veux pouvoir ouvrir la brochure de « Terre Nouvelle » en ne voyant pas l’occasion de me montrer « bon chrétien », mais en pleurant sur les photos de ces enfants parce que j’y reconnais les miens. Parce que le seul visage qui m’apparait, chers frères et sœurs, est tout simplement celui du Christ. Amen.
Présentation de la campagne Terre Nouvelle d’automne 2020
Le projet au Rwanda
Partenaire de DM-échange et mission, l’Église presbytérienne au Rwanda (EPR) compte environ 400 000 fidèles réparti·e·s dans 212 paroisses, elles-mêmes regroupées dans 7 presbytères, et gère des activités sociales pour améliorer les conditions de vie de la population.
Le programme de collaboration 2017-2020 entre l’EPR et DM-échange et mission contribue au développement et au renforcement des compétences des établissements qui dépendent de l’EPR pour qu’ils puissent offrir un encadrement de qualité aux jeunes Rwandais·e·s. Si le Centre presbytérien d’amour des jeunes (CPAJ) qui accueille les enfants des rues est situé en ville, une grande majorité des écoles est localisée dans les zones rurales, auprès des paysan·ne·s en situation de précarité.
Le projet se divise en trois axes :
1) Améliorer l’éducation
2) Renforcer les compétences du corps enseignant
3) Accompagner les enfants des rues dans leur réinsertion scolaire
ou professionnelle
Le projet en Haïti
Le projet contribue au développement et au renforcement des compétences des petits paysans en les incitant à produire des semences reproductibles et à développer l’élevage et la production fruitière, tout en favorisant la biodiversité. L’idée est de rendre les communautés plus autonomes. Le projet concerne principalement la production, la commercialisation et la protection de semences reproductibles. L’approche est participative et inclusive pour l’ensemble des parties prenantes locales, avec un accent mis sur les femmes. Il s’agit aussi de permettre la préparation conjointe de réponses de relève rapides en cas de catastrophe, aussi indépendantes que possible des aides extérieures, notamment sur les points essentiels de la production agricole. Cette intervention cible 11 000 personnes du département de la Grand’Anse, l’un des plus reculés du pays.
Le projet se divise en trois axes :
1) Assurer des semences reproductibles
2) Renforcer la production durable et la commercialisation de produits
fruitiers et d’élevage
3) Étude et valorisation de la biodiversité locale
(Brochure « Sillons d’espoir », Campagne DM – EPER 2020, Rwanda-Haïti, pp. 4-12)
Pour plus d’informations : www.eper.ch/dm-eper
Prière d’intercession
Seigneur, tu nous dis :
à chaque fois que nous avons fait du bien à l’un
de ces plus petits, c’est à toi que nous l’avons fait,
nous voulons te dire merci pour l’engagement des œuvres d’entraide
et de mission,
et de tous ceux qui témoignent de ton amour partout dans le monde
en donnant à manger aux affamés, à boire aux assoiffés,
en visitant les prisonniers et les malades.
Merci de nous accorder le privilège d’être proches des petits
par l’accueil, le partage et la solidarité :
un petit geste peut rallumer les rêves dans le cœur
des enfants et du corps enseignant au Rwanda ;
un coup de main peut permettre aux paysans d’Haïti
de vivre dignement de leurs terres ;
une aide peut faire germer l’espoir pour ceux et celles
que la crise sanitaire a propulsés dans la pauvreté.
Dans nos engagements solidaires,
accorde-nous l’humilité de voir ce que les petits sont capables d’offrir,
donne-nous de tracer ces sillons d’espoir avec eux,
avec leurs richesses et leurs forces
en vue de l’amélioration de leurs propres conditions de vie.
Accorde-nous de les regarder comme toi, tu nous regardes,
avec un cœur aimant et un regard bienveillant.
Pour nous-mêmes, dépose en nous les graines
de l’espérance, de la foi et de l’amour qui font reculer les inégalités,
les injustices, les peurs et qui nous donnent de travailler avec
persévérance
pour la joie de ton Royaume.
A toutes et tous donne la paix, la paix de ceux dont le cœur,
peut se reposer en toi et dans ton amour. Amen.
Yvena Garraud Thomas, pasteure
Responsable cantonale Terre Nouvelle EREN
(Brochure « Sillons d’espoir », Campagne DM – EPER 2020, Rwanda-Haïti, p. 30)
Notre Père
Seigneur Notre Dieu, par les mots de ton Fils, nous nous unissons avec les chrétiens de tous lieux et de tous temps pour te dire :
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi,
A ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne,
La puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles,
Amen.
Annonces
Cette semaine bien entendu, aucun culte ne sera célébré dans notre paroisse. Cependant, chaque semaine, notre blog paroissial accueillera un culte ou une méditation préparé.e par l’une ou l’un de nos ministres.
Nous vous transmettons la feuille d’annonces, avec des intentions de prières pour votre temps de recueillement personnel :

Cette semaine, l’offrande de notre paroisse était destinée au projet « Haïti » de Terre Nouvelle (Numéro de projet et titre : n° 830.388, Projet de développement et de renforcement de capacités en gestion de ressources naturelles). Nous vous invitons si souhaité, à faire votre don directement auprès de l’organisme de campagne en cliquant ici.
Voici pour terminer ce culte, le chant « Dieu, bénis notre départ« , que nous vous proposons de télécharger ci-après :
62-76Télécharger
Vous avez également la possibilité en parallèle, de vous rendre sur les liens suivants pour entendre ce chant avec un chœur ou avec de l’orgue.
Bénédiction
Seigneur bénis-nous, nous t’en prions.
Bénis celles et ceux qui vivent dans la rue,
Ceux et celles qui sont obligés de braver le confinement pour chercher leur pain quotidien.
Et bénis particulièrement les plus fragiles
Les enfants, les personnes âgées, les malades.
Ouvre nos yeux et nos cœurs,
Afin que nous puissions reconnaître ton visage dans celui et celle que nous croisons
Et garde-nous dans ta bonté. Amen.
(Brochure « Sillons d’espoir », Campagne DM – EPER 2020, Rwanda-Haïti, p. 38)
L’équipe ministérielle de la paroisse réformée du Val-de-Travers vous adresse ses sincères messages d’espérance et de sérénité dans ces temps difficiles. Nous sommes à votre entière disposition pour un moment de partage ou d’écoute.