Samedi Saint – culte du 31 mars 2018 – Môtiers
Textes du culte de Samedi Saint en pdf
Invocation
Le Fils de Dieu s’est anéanti ; supplions-le dans l’espérance :
Par l’eau et le sang de ton côté, engendre ton Eglise.
Par ta déposition de la croix, purifie ton Eglise.
Par les plaies de ton corps, sanctifie ton Eglise.
Par ta mise au tombeau, régénère ton Eglise.
Par ta descente aux enfers, délivre ton Eglise.
Dieu notre Père, dont le Fils unique est descendu aux profondeurs de la terre, d’où il est remonté glorieux : accorde à tes fidèles, ensevelis avec lui dans le baptême, d’accéder par sa résurrection à la vie éternelle. Amen.
1ère lecture : un soldat perce le côté de Jésus – Jean 19,31-37
C’est le jour où on prépare le sabbat. Les chefs juifs ne veulent pas que les corps restent sur les croix pendant le sabbat. En effet, ce sabbat est un jour particulièrement important. Ils vont donc demander à Pilate : « Fais-leur casser les jambes et fais enlever les corps ! »
Les soldats viennent auprès des hommes mis en croix avec Jésus. Ils cassent les jambes du premier, puis celles du deuxième. Quand ils arrivent auprès de Jésus, ils voient qu’il est déjà mort. Alors ils ne lui cassent pas les jambes, mais un des soldats perce le côté de Jésus avec sa lance. Du sang et de l’eau en sortent aussitôt.
Celui qui vous dit cela a été témoin de ce qui s’est passé, et son témoignage est vrai. Celui-là sait qu’il dit la vérité. De cette façon, vous aussi, vous pourrez croire. Tout cela est arrivé pour réaliser ce que les Livres Saints ont annoncé : « Aucun de ses os ne sera brisé. » On lit aussi dans les Livres Saints : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. »
Prière
Entrer dans le silence, s’y terrer comme le grain dans le sol ; demeurer muets, frappés au cœur de l’espérance. On ne peut dire l’entre-deux, il est seulement silence en Dieu.
Corps frappé d’absence, tu n’es à personne comme au dernier repas. Il n’y a plus de face à face, c’est la fin du temps de l’Incarnation. Amen.
2ème lecture : la mise au tombeau – Jean 19,38-42
Joseph, de la ville d’Arimathée, était un disciple de Jésus, mais en secret. En effet, il avait peur des chefs juifs. Après la mort de Jésus, il va demander à Pilate la permission d’emporter son corps. Pilate est d’accord. Alors Joseph arrive et il emporte le corps de Jésus.
Nicodème vient aussi. C’est lui qui était allé trouver Jésus pendant la nuit. Il apporte un mélange de myrrhe et d’autres parfums qui pèse environ 30 kilos.
Joseph et Nicodème prennent le corps de Jésus. Ils l’enveloppent dans des bandes de tissu, en mettant le mélange de parfums. Chez les Juifs, c’est la coutume pour enterrer les morts. À l’endroit où on a cloué Jésus sur une croix, il y a un jardin. Dans ce jardin, il y a une tombe neuve, où on n’a jamais enterré personne. C’est le jour où les Juifs préparent le sabbat, et la tombe est toute proche. C’est pourquoi Joseph et Nicodème mettent Jésus dans cette tombe.
Prière
Corps embaumé, gardé de larmes et de force, comment nous souviendrons-nous de toi ?
Homme nu par-delà le souffle et le cri, ce n’est plus le temps du raisin mais du Cep arraché.
Aller jusque là dans l’incertain… Habiter samedi saint comme le temps du passage ; vivre ce jour-là comme le possible au cœur de l’impossible.
Le vivre du dedans comme l’acte de Dieu lui-même en nous et percevoir dans l’absurde la promesse de Présence. Amen.
Message
Nous suivons cette année la Passion de Jésus dans l’Evangile selon Jean. Jusqu’à son dernier souffle, notre Seigneur s’est montré maître de son histoire. Nous le célébrons aujourd’hui, alors que le silence a succédé à la description des faits, à la proclamation des paroles.
Nous le célébrons dans ce temps d’un jour et demi – du soir de vendredi où il a été mis au tombeau, et jusqu’au matin de dimanche, où le tombeau sera trouvé ouvert et vide. Restons en pensée dans ce jour et demi où rien ne se passe d’apparent. Chacun de nous peut vivre ce temps de silence, d’entre-deux, où la vie n’est plus et où la résurrection, la victoire sur la mort n’est pas encore.
Nous pouvons parfois vivre ce temps sereinement, comme on pense au grain tombé en terre, et qui bientôt germera. La confiance en la force de la vie du grain, en la force d’un amour que l’on sait plus fort que la mort, cela nous permet de passer ce temps de silence en paix.
« Dios es amor » – Dieu est amour. Cette parole est à imprimer dans notre cœur, elle est vitale surtout dans nos temps de Samedi Saint. Elle est cette parole à laquelle s’accrocher surtout quand toute autre parole nous fait défaut ou nous semble vaine.
On dit que Martin Luther, le réformateur, quand il traversait des temps de doute, de nuit de sa foi, s’accrochait à cette affirmation : « Je suis baptisé ». Son cri me semble proche de celui de Job appelant son Dieu à lui répondre ; il me semble également proche du « Dieu est amour ».
Il arrive que les croyants que nous sommes ne puissions plus compter sur notre foi ; nous sommes en Samedi Saint, et cela peut durer parfois bien plus qu’un jour et demi ! Nous ressemblons alors aux disciples de Jésus, rassemblés dans cette chambre fermée aussi sûrement qu’un tombeau. Ou nous sommes comme ces femmes qui ont accompagné Jésus jusqu’à sa mort ; comme le disciple aimé de Jésus et la mère de Jésus, commençant une relation familiale dans la nuit du deuil. Ou encore comme Joseph d’Arimathée et Nicodème, ayant tout fait pour que Jésus repose en paix.
Dans le silence et la nuit de notre foi, il est essentiel de nous rappeler que nous appartenons à Dieu, que nous sommes le fruit de son amour. Dans l’absence que parfois nous vivons de Dieu, il est essentiel que des frères et des sœurs nous entourent de leur respect, de leur écoute, de leur prière, de leur présence.
Comme celui-ci sur demain, nos Samedis Saints déboucheront sur un matin de Pâques. Nos Samedis Saints peuvent ressembler à un tombeau ; grâce à Jésus notre Christ, ils sont des tunnels, parfois interminables, mais dont la fin est une vie renouvelée, ressuscitée. Amen.
Prière d’intercession – avec le refrain de Taizé « Mon âme se repose »
Contemplons avec respect le corps de Jésus déposé de la croix et mis au sépulcre. Nous prions.
O Christ Sauveur, comme le grain tombé en terre, tu as connu le tombeau : prends-nous dans le mystère de ta mort. « Mon âme… »
O Christ enseveli, ta Mère a veillé dans la foi : fais-nous participer à son espérance. « Mon âme… »
O Christ, nouvel Adam, tu es descendu aux enfers pour délivrer les justes : entraîne à la vie ceux que le Père t’a donnés. « Mon âme… »
O Christ vivant, nous avons plongé avec toi dans l’eau et le feu : fais-nous remonter de la mort à la vie. « Mon âme… »
Dieu éternel et tout-puissant en miséricorde, entends les prières que nous faisons monter vers toi ; dans le silence de nos cœurs, nous te prions les uns pour les autres. (silence) Exauce nos prières et accomplis ta volonté sur notre terre et dans nos vies. Rassemble toutes nos prières dans celle que Jésus nous a apprise à te dire ensemble : Notre Père…
3ème lecture : Jésus annonce qu’il se relèvera après 3 jours – Jean 2, 18-22 Au début de son ministère, après le mariage à Cana, Jésus se rend à Jérusalem pour la fête de Pâques. Au temple, il chasse les marchands et les changeurs en leur disant : « Ôtez tout cela d’ici et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ».
Alors des chefs juifs disent à Jésus : « Fais un signe extraordinaire devant nous. Ainsi tu nous prouveras que tu as le droit de faire cela. »
Jésus leur répond : « Détruisez ce temple, et en trois jours, je le remettrai debout. »
Ils lui disent : « On a mis 46 ans pour construire ce temple, et toi, en trois jours, tu vas le remettre debout ! »
Mais quand Jésus parlait du temple, il parlait de son corps. C’est pourquoi, quand Jésus se réveillera du milieu des morts, ses disciples se souviendront qu’il a dit cela. Alors ils croiront à ce que disent les Livres Saints et aux paroles de Jésus.