Fête de Noël – Les Bayards
23 décembre 2024
Introduction
Marie était si jeune quand elle a reçu la visite de l’ange !
Alors oui ! Quand Gabriel est venu annoncer à cette gamine qu’elle serait enceinte sans être mariée, elle s’est sentie perdue, terrorisée.
Comment assumer une telle destinée, elle la servante de rien du tout, la pauvresse sans avenir ?
Marie s’est sentie écrasée par le poids des responsabilités.
Alors Marie a douté, a questionné. Elle a demandé des réponses.
Le temps a passé. Des jours, des nuits ? Peut-être des semaines ? Il est long le chemin de l’acquiescement…
Marie a-t-elle prié, supplié ? S’est-elle cachée ? A-t-elle cherché conseil ? S’est-elle résignée ?
Nul ne le sait !
Mais un jour, la peur a fait place à l’ouverture.
Les questions se sont taries pour faire place à l’émerveillement …
Lecture de Luc 1, 46-55
Marie dit alors : « De tout mon être je veux dire la grandeur du Seigneur, mon cœur est plein de joie à cause de Dieu, mon Sauveur ; car il a bien voulu abaisser son regard sur moi, son humble servante. Oui, dès maintenant et en tous les temps, les humains me diront bienheureuse, car Dieu le Tout-Puissant a fait pour moi des choses magnifiques. Il est le Dieu saint, il est plein de bonté en tout temps pour ceux qui le respectent. Il a montré son pouvoir en déployant sa force : il a mis en déroute les hommes au cœur orgueilleux, il a renversé les rois de leurs trônes et il a placé les humbles au premier rang. Il a comblé de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches les mains vides. Il est venu en aide au peuple d’Israël, son serviteur : il n’a pas oublié de manifester sa bonté envers Abraham et ses descendants, pour toujours, comme il l’avait promis à nos ancêtres. »
Message
Avez-vous ressenti la joie, la reconnaissance, l’émerveillement de Marie ? Tout son corps, chacune de ses paroles proclament :
Je VIS une joie intense, je vibre à cette vie qui palpite en moi.
Oui, je vois, je ressens cette réalité incroyable d’être reconnue, aimée par Dieu, moi la servante insignifiante du bas de l’échelle ».
L’inattendu, le merveilleux ont fait irruption dans la vie de Marie.
Le Merveilleux n’a heureusement pas que les mots pour surgir dans nos vies : il y a la musique, la nature, la prière, les voyages, les rencontres, le silence, les obscurités de l’existence.
C’est précisément dans une de ces noirceurs de la vie que j’ai été amenée à vivre une des plus belles ouvertures au Merveilleux.
Lors de mes visites à l’hôpital, j’ai rencontré un jeune père de famille, sportif de haut niveau. Il se battait contre un cancer.
Il n’avait pas voulu mettre ses enfants au courant de son état et ne souhaitait pas voir sa famille lors de ses hospitalisations.
Les traitements étaient douloureux, longs et n’apportaient pas l’effet escompté. Le monsieur devenait toujours plus distant avec sa famille. Il ne venait plus aux séances de traitement. Nous n’avions aucunes nouvelles de lui.
Un matin, je suis allée le trouver à son domicile. Il était seul, recroquevillé sur le canapé, perclus de douleurs, mais toujours dans la volonté de ne rien laisser transparaitre autour de lui.
Nous avons échangé longuement. Ensemble, nous en sommes arrivés au constat qu’il était un papa et un mari magnifique, qu’il s’était battu comme un lion, mais que maintenant, il avait le droit de lâcher, de préparer ses enfants, ses proches à sa mort et de jouir avec eux du peu de la vie qui restait devant lui.
J’ai vu alors cet homme se déplier littéralement de son canapé. Il s’est levé et a commencé à établir une liste de ce qu’il avait envie de régler et de vivre.
Il n’y a pas eu de guérison physique dans cette situation et certains pourraient objecter : « où est le Merveilleux dans tout cela ? »
Mais le Merveilleux et l’inattendu sont entrés dans la vie de cet homme sous la forme d’un lâcher prise, d’une acceptation, d’une mise en mouvement, d’une sérénité retrouvée.
Oui, le Merveilleux peut prendre des formes inattendues, improbables.
Il peut adopter la couleur d’un pardon, revêtir l’habit d’une crainte apaisée, avoir le goût d’un amour retrouvé, se parer d’une sensation de paix et de joie profondes, offrir le sentiment du devoir accompli, ouvrir à des choix de vie surprenants.
Maries’est laissé guider par l’inattendu.
Comme l’homme malade.
Tous deux ont pris l’option de s’ouvrir à la Vie, de laisser une place pour le Merveilleux. Et si Noël, c’était aussi cela ?
Alors nous ? A quand remonte notre dernière rencontre avec le merveilleux et l’inattendu ?