28 mars 2013 – Les Verrières, 19h
Jeudi Saint
Accueil
A la veille du vendredi saint et du week-end de Pâques, nous nous réunissons pour célébrer ce culte. Encore un peu à nos pensées de la semaine, nous avons pris place dans cette église.
Que nous soyons ou non à la noce dans nos vies, nous sommes bienvenus. Nous nous souvenons aujourd’hui du parcours de vie de Jésus venu construire des ponts entre notre humanité et Dieu. Il est dans nos joies. Il est dans nos douleurs. Il est dans nos désespoirs. Il est dans nos espérances.
Nous sommes tous là. Saluons-nous les uns les autres et commençons cette célébration par cet accueil que nous nous faisons les uns les autres.
Prière
Dans nos explosions de joie, dans nos gestes spontanés et dans nos rêves de grandeur, reste avec nous Seigneur! Dans nos fêtes, dans nos rassemblements et dans nos plaisirs partagés, chemine avec nous, Jésus notre frère. Dans nos trahisons, nos lâchetés et nos désillusions, prend pitié de nous, Père de tendresse. Lorsque nous baissons les bras, que nous nous décourageons et que nous sommes écrasés par le mal. Reste avec nous Esprit consolateur!
Lecture de la Bible
Méditation sur la Sainte Cène
Que faisons-nous lorsque nous partageons la Sainte Cène ? Je vous propose quelques réflexions à ce sujet en me basant sur le texte de 1 Corinthiens 11,23-26 et sur quelques éléments de commentaire que propose Antoine Nouis dans son Catéchisme protestant.
Lecture de 1 Corinthiens 11,23-26
En inscrivant ce qu’il dit de la cène dans l’obéissance à un ordre du Seigneur, Paul souligne que le partage du pain et du vin est un fondement de la vie de l’Eglise. Ce partage rappelle et renouvelle la mémoire d’un dernier repas que Jésus a partagé avec ses disciples, un repas d’adieux.
Dans la Bible et aussi dans la vie en général, le moment du repas est un moment important par dessus tout. C’est là que se démontre l’hospitalité. C’est un lieu de convivialité. Le repas est l’occasion de partage profond et de confidences. C’est un moment où l’on traite ou conclut des affaires. Dans les évangiles, plusieurs moments forts trouvent place au moment d’un repas. Les repas de Jésus avec les exclus ou les méprisés sont à la fois des signes de son accueil de chacun et des occasions pour ses adversaires de manifester leur opposition.
Les évangiles situent le dernier repas de Jésus au moment de la Pâque juive. Les Juifs célèbrent la Pâque pour faire mémoire de l’Exode qui a fait passer le peuple des Hébreux de l’esclavage à la liberté. Dans la nuit de la fête de la Pâque, Dieu intervient et les croyants passent, au moment de la fête, de l’esclavage à la liberté, de la détresse à la joie, du deuil à la jubilation, des ténèbres à une grande lumière.
Ce jour-là, chacun, de chaque génération doit savoir que c’est lui qui a été délivré de la servitude.
En partageant son dernier repas le soir de la Pâque, ou à la veille de la semaine pascale comme dans l’évangile de Jean, Jésus inscrit sa propre histoire dans celle de la libération que Dieu réalise. Mais dans cette fête de la Pâque, Jésus met une surprenante nouveauté : Prenant le pain, il dit : Ceci est mon corps, et prenant la coupe il dit : Ceci est mon sang. Comme le dit Jean-Baptiste dans l’évangile de Jean : Il est l’Agneau de Dieu (Jn 1,29).
Le Christ est présent dans le pain rompu et partagé avec le vin de la coupe de la fête.
Les théologiens se sont beaucoup chamaillés au cours de l’histoire sur la manière dont cette présence pouvait être décrite. A l’époque de la réforme, ces chamailleries allaient jusqu’à noyer son adversaire ou le condamner au bûcher. Mais tous les réformateurs ont dû utiliser des images pour évoquer cette présence du Christ dans la Sainte Cène :
Luther dit que le Christ est dans le pain et le vin comme le feu est dans la braise.
Calvin prend l’exemple de la colombe qui est descendue sur Jésus le jour de son baptême. Il dit qu’il faut comprendre la présence du Christ dans le pain et le vin comme l’Esprit est présent dans la colombe.
Zwingli dit que le pain et le vin sont des signes de la présence du Christ qui doivent être compris comme on comprend les affirmations de Jésus, disant qu’il est le bon berger ou qu’il est la porte.
En s’offrant à nous dans le pain et le vin, le Christ veut nous rejoindre autrement que par des mots, il veut parler à notre personne autrement que par des paroles. Lorsqu’il dit : Ceci est mon corps… ceci est mon sang, il nous rappelle qu’il est Emmanuel, Dieu avec nous, la Parole faite chair humaine. Sa présence n’est pas une pensée, un idéal, ou un sentiment, elle est vie, elle s’enracine dans une incarnation. C’est par la foi, plus qu’avec notre raison, que nous pouvons comprendre la présence du Christ dans les espèces de la Cène. Dans le pain et le vin, Jésus Christ nous rappelle ses paroles et ses actes de pardon, ses paraboles et ses guérisons, sa passion et sa résurrection.
La totalité de la vie du Christ est présente dans ce repas.
Partager ce pain et ce vin, c’est nous souvenir que nous sommes ensemble le corps du Christ. C’est à dire que nous sommes liés les uns aux autres par l’espérance que la vie du Christ nous permet. Nous sommes aussi liés aux chrétiens qui, partout dans le monde, partagent eux aussi le pain et le vin de la Sainte Cène. Cela nous relie, enfin, à tous les chrétiens de l’histoire qui ont partagé l’espérance de la résurrection, la vie intense que Dieu nous promet par la vie et l’œuvre de Jésus.
Ce lien au Christ qui nous relie aussi les uns aux autres nous permet de dire que c’est nous qui avons préparé la table de la Sainte Cène, mais que nous demandons au Christ lui-même de venir présider, c’est-à-dire diriger ce moment.
Prions.
Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain et ce vin, fruits de la terre et du travail des humains.
Nous te les présentons :
Tu en fais pour nous le pain de la vie et le vin du Royaume éternel.
Amen.
Lecture biblique
Luc 22,14-20
14 Quand l’heure fut venue, Jésus se mit à table avec les apôtres. 15 Il leur dit : « Combien j’ai désiré prendre ce repas de la Pâque avec vous avant de souffrir ! 16 Car, je vous le déclare, je ne le prendrai plus jusqu’à ce que son sens soit pleinement réalisé dans le Royaume de Dieu. » 19 Puis il prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le rompit et le leur donna en disant : « Ceci est mon corps qui est donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. »
Partage et distribution du pain. Jésus, le Christ, lumière intérieure
20 Il leur donna de même la coupe, après le repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, garantie par mon sang qui est versé pour vous. [Faites ceci en mémoire de moi.] »
Elévation de la coupe et partage du vin. La ténèbre n’est point ténèbre devant toi.
Prière
Seigneur, nous te louons pour ce moment de partage et de communion.
Tu es venu enseigner et partager ta sagesse et ta vie avec l’humanité.
Puissions-nous vivre à chaque moment de notre existence grâce au souffle que tu nous donnes.
Seigneur, souviens-toi de nous dans ton Règne, apprends-nous toi-même à prier.
Notre Père…
Méditation
Après la mort de Jésus, les disciples se sont sentis défaits et abandonnés.
C’est comme si tous leurs espoirs étaient détruits. Ce qu’ils attendaient de Jésus ne s’est pas réalisé et ils sont en deuil.
Pourtant, ils auraient bien voulu le retenir et vivre encore ces moments où ils sentaient venir de lui le souffle de Dieu qui animait leur vie.
Lecture biblique
Envoi
Les 2 disciples se disaient : « Nous espérions qu’il serait celui qui délivrerait Israël ».
Et vous, qu’espérez-vous de Jésus ? De quoi avez-vous besoin d’être délivrés ?
Bénédiction
Le Seigneur ne laisse pas les siens à leur deuil.
Jésus, ressuscité, c’est l’espérance que nous rappelons à Pâques et chaque dimanche, est apparu à ses disciples pour leur dire : « La paix soit avec vous ».
Ce n’est pas moi qui vous le dit, mais le Christ, présent parmi nous : « La paix soit avec vous ».
Que cette paix nous accompagne et nous renouvelle ce soir, demain et dans les jours qui viennent.
Amen.