« Que devons-nous faire? »

Premier dimanche de l’Avent

Invocation 

Dieu, tu as choisi de te faire attendre tout le temps d’un Avent.
Moi je n’aime pas attendre dans les files d’attente, dans les bouchons, chez le médecin !

Je n’aime pas attendre le train.
Je n’aime pas attendre pour juger les autres.
Je n’aime pas attendre parce que je pense que je n’ai ni le loisir ni le temps d’attendre !

D’ailleurs, tout est fait pour m’éviter l’attente : les cartes bancaires et les libre services, les distributeurs automatiques, le téléphone, la télévision et les réseaux sociaux. Je n’ai pas besoin d’attendre les nouvelles, elles me précèdent.

Mais Toi Dieu, tu as choisi de te faire attendre le temps de tout un Avent.

Mais Toi Dieu, tu as choisi de te faire attendre le temps de tout un Avent.


Parce que tu as fait de l’attente l’espace du retour sur soi, du questionnement, du face à face avec ce qui est caché et fragile.

Parce que seule l’attente réveille l’attention et que seule l’attention est capable d’aimer.

Merci, Seigneur, car tout est déjà donné dans l’attente. Amen

Lectures bibliques: Philippiens 4, 4-7 + Luc 3, 4-16

Message

« Que devons-nous faire ? »… 

Il me semble que cette question est tellement actuelle, entre les votations, les vaccins (ou pas), les éoliennes (ou pas), les préoccupations face à la santé de la planète, et j’en passe !« Que devons-nous faire ? »… c’est une question universelle, intemporelle, que l’on se pose tous les jours, pour les petits et les grands choix de l’existence

Cette question, elle est posée à Jean Baptiste qui baptise les gens dans le Jourdain. Il leur dit que leur baptême implique un changement radical qui donne accès à la vie et à la sérénité. Et forcément, les gens demandent : « Que devons-nous faire ? »

Nous aussi, nous aimerions savoir quoi faire pour trouver l’équilibre dans notre vie. Alors nous interrogeons les livres, la TV, les réseaux sociaux, les discours politiques et les multiples thérapies qui nous expliquent comment être bien dans notre peau, être heureux, débarrassé de tous soucis !  

Peut-être que ce temps de l’Avent est un temps propice pour se pencher sur d’autres réponses… celle de Jean Baptiste, par exemple! Car il fournit une réponse précise, terre à terre : il faut changer de mentalités => élargir notre regard. Et alors nous pourrons poser des actes concrets !

  • Finalement, ca n’est pas compliqué de partager si on a beaucoup
  • Il est demandé aux collecteurs d’impôts de ne pas exiger plus… en gros de faire honnêtement leur travail
  • Aux soladats , jean préconise de ne pas voler et tromper, mais de ce contenter de ce qu’il leur revient

Dans le fond, le changement que décrit Jean Baptiste, ce n’est pas tant de faire des choses… c’est plutôt d’ETRE nous, en vérité, sans fard ni masques.

Je pense que pour ETRE, nous avons 3 pistes à explorer :

  1. ne pas nous laisser influencer par les autres dans nos choix, mais agir en étant au plus près de sa conscience. 

Contrairement à ceux qui nous promettent des lendemains qui chantent, nous ne devrions pas vivre à partir de ce que disent les autres. Nous ne pouvons pas nous laisser aller à suivre le premier des discours fut-il sécurisant, flatteur, idéologique ou médiatique. Nous pouvons nous renseigner, écouter des conseils, mais au final, nous devrions pouvoir nous regarder en face dans un miroir et dire : je fais ce choix en âme en conscience. 

  • ne pas renier nos références au Christ.

Jean Baptiste nous exhorte à « produire des fruits » et de distinguer par nous-même ce qui apporte l’ouverture ou la fermeture à la vie.

Il nous dit qu’il est temps de laisser agir dans nos coeurs la paix de Dieu qui surpasse tout jugement. C’est exactement ce que dira Paul aux Philippiens : lire Philippiens 4, vv. 6-7

  • changer nos mentalités… élargir notre regard

Exemple : j’ai été touchée par une discussion avec une personne sur la question de la loi COVID… nous avons pu discuter et débattre sans heurts, sans mots plus hauts que l’autre, sans chercher à convaincre l’autre et sans changer nos avis respectifs, mais dans le sentiment que l’un et l’autre nous faisions « au mieux » de notre conscience, avec nos convictions, nos croyances, nos passés.

Autre exemple encore plus touchant : le baptême de Olivia de samedi : malgré un lourd deuil, les parents ont choisi de vivre le baptême de leur fille et de voir la vie par-delà la mort.

Pour moi, ces 2 petits exemples représentent le changement de regard dont parle Jean-Baptiste. 

Changer, c’est commencer à voir le monde avec mes yeux d’enfant de Dieu, c’est à dire une femme, un homme libre, aimé par Dieu. Changer de regard, c’est devenir porteur de nouvelles perspectives et de nouvelles espérances.

Paul nous dit qu’il est temps de laisser agir dans notre vie la paix de Dieu. Mais cela ne se fait pas en un jour et une fois pour toutes ! Non ! La paix, la confiance, la sérénité, la joie données par Dieu appellent à un travail permanent sur soi, à une conversion continue de notre regard, à des petits changements quotidiens.

Jean précise encore que ce changement est possible pour tout le monde, à son niveau (la foule des petites gens, les collecteurs d’impôts, les militaires, et donc nous aujourd’hui). 

Jean nous invite à regarder en nous-même pour aller au-delà de nous-mêmes et pour s’ouvrir à plus large que notre regard.

C’est par là que doit jaillir notre changement : non pas comme une opération comptable sur les fautes et transgressions que nous aurions commises, mais comme un regret spontané et sincère de tous les refus d’amour dont nous avons pu être l’origine. 

Changer, c’est cheminer avec nos fragilités, oser les partager sans honte, pouvoir les déposer sans misérabilisme.

Le changement, ce n’est pas nous retourner vers un passé révolu, mais c’est prendre jour après jour un nouveau départ, le regard tourné vers le Christ, pour donner à toute notre existence une orientation créatrice et libératrice.

Jean Baptiste nous a parfaitement dit ce que nous avions à faire… Commençons par ETRE ce pour quoi Dieu nous a créés, avec nos ombres et nos lumières. 

Gardons le regard fixé sur le Christ.

Osons élargir notre regard.

Ainsi nous saurons quoi faire et nous pourrons poser les actes qu’attendent nos frères et sœurs en humanité… Amen