Peut-être que oui, peut-être que non! 

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il y a des années où formuler les vœux pour la nouvelle année me pose d’énormes problèmes ! « Que l’année à venir vous apporte joie, santé, bonheur »…  C’est un peu bateau ! C’est évidemment ce que l’on aimerait toutes et tous vivre dans l’année à venir, mais en plus, c’est souvent totalement à côté de la réalité des personnes ! 

Alors une fois n’est pas coutume, j’aimerais nous souhaiter une nouvelle année par le biais d’une autre tradition. Celle d’un sage chinois du milieu du 5ème siècle av J-C, considéré comme le fondateur du taoïsme, connu sous le nom de Lao Tseu.

Voici l’histoire qu’il raconte : 

« Il était une fois un modeste paysan de la vieille Russie. Il était veuf et n’avait qu’un fils. Un jour, son cheval disparut. Tous ses voisins le plaignirent, en disant qu’une bien triste chose était arrivée.

  • Peut être que oui, peut-être que non, répondit le paysan. 

Trois jours plus tard, son cheval revint accompagné de trois chevaux sauvages. Les voisins l’envièrent et lui affirmèrent :

  • Quelle chance tu as !
  • Peut-être que oui, peut-être que non, répondit le paysan. 

Son fils tenta de monter l’un des chevaux sauvages, tomba et se cassa une jambe. Les voisins dirent :

  • Quelle guigne !
  • Peut-être que oui, peut-être que non, répondit une nouvelle fois le paysan. 

Trois jours plus tard, les huissiers du tsar vinrent chercher tous les jeunes hommes valides pour les enrôler dans l’armée. Le fils du paysan, blessé, ne fut pas enrôlé.

  • Quelle chance tu as ! déclarèrent les voisins au vieux paysan. »

Souvent, nous ne voyons qu’un petit bout de notre réalité. Toutes nos expériences ne sont pas négatives. Nous ne savons pas toujours ce qui naîtra d’un échec, d’une erreur ou d’une épreuve.

Parfois, nous nous contentons de regarder notre vie sous un seul angle. Or, à l’image de l’histoire de Lao Tseu, la vie prend racine dans l’inattendu et le détonnant !

D’ailleurs, la foi chrétienne n’a-t-elle pas surgi d’événements inattendus ? Un enfant né dans la pauvreté, devenu enfant, adolescent puis homme persécuté et crucifié ne représente pas spécialement le curriculum vitae idéal pour le job de Messie !

Alors oui, je prends le risque de nous souhaiter une nouvelle année qui ouvre nos regards, qui élargisse notre horizon, qui nous aide à laisser entrer l’inattendu dans nos journées… Peut-être que oui, peut-être que non !!

Je veux également vous remercier du fond du cœur pour votre soutien fidèle et inconditionnel durant cette année très spéciale pour moi ! 

MERCI pour vos messages, vos encouragements, vos prières, vos retours, vos remarques et vos dons avant, pendant et après mon escapade sur les traces des Huguenots.

Si vous êtes intéressés par une petite rétrospective sur ce périple, réservez déjà ces dates (mais il en viendra d’autres à La Chaux-de-Fonds et à Môtiers) :

Dimanche 4 février 2024, après le culte

Mercredi 27 mars, 19h00, cure de Môtiers, dans le cadre de la rencontre « Petit déj »

Je vous mets encore un texte de Philippe Zeissig,que j’ai reçu d’une amie. Merci Marinette !

« Quand la température est basse, chacun, dans la rue, à chaque respiration, émet son petit nuage de vapeur. Alors, plus que d’habitude, quand on croise les gens, on se dit, comme devant une maison qui fait fumer sa cheminée, qu’il y a là une vie ; sous ce chapeau, sous ce manteau, une vie qui brûle son petit combustible, un cœur qui bat, une poitrine qui respire, un sang bien chaud ; des secrets ; une place pour l’amour, et c’et quelquefois une place vide ; un peu d’espérance : bref, toute une vie qui brûle de sa petite flamme invisible et qui fait sa petite fumée visible.

C’est fragile, la flamme de la vie des hommes. Si vous la rencontrez, ne l’éteignez pas par une parole brutale, ou maladroite, ou malveillante , ou par un geste hostile.

« Il n’éteindra pas la petite flamme qui fume encore » est-il du Christ. C’est des gens comme ça qu’il nous faudrait rencontrer tout le temps ; des gens qui n’éteignent pas mais qui savent souffler sur la flamme, tout doucement, pour la faire grandir ; pour faire grandir la vie partout où une petite vapeur, dans l’air glacé signale qu’il y en a une. » Philippe Zeissig

Et encore quelques photos souvenirs de mon voyage, comme une invitation à entrer dans l’innatendu, le surprenant, et à regarder notre vie sous un angle différent…