Cette parabole chinoise semble être un commentaire du texte biblique des noces de Cana.
On célébrait une noce.
La vie était difficile, mais ils trouvaient que cependant il fallait beaucoup de monde: la joie partagée, pensaient-ils, donne du bonheur partagé. Il fallait que ce soit la fête pour tout le monde, pensaient-ils. Alors pourquoi empêcher que notre joie soit contagieuse? Il y a déjà si peu de bonnes épidémies parmi les hommes.
Ils demandèrent donc que chaque invité apportât une bouteille de vin: à l’entrée se trouvait un grand tonneau et chacun y viderait sa bouteille; ainsi chacun boirait du don de chacun et aurait la joie.
Quand la fête fût ouverte, les serviteurs se rendirent près du grand tonneau de mélange et y puisèrent de grandes cruches. Leur étonnement fut grand quand ils remarquèrent que c’était de l’eau! Ils furent pétrifiés quand ils se rendirent compte que chacun avait pensé: l’unique bouteille d’eau que j’y ajoute ne se remarquera pas, personne ne la goûtera!
Maintenant, ils savaient que chacun avait pensé ainsi. Que chacun avait pensé: laisse-moi donc profiter de ce que les autres ont apporté. Ce fut une rencontre bien insipide, et pas seulement parce qu’il n’y avait que de l’eau à boire!
Et quand, à la lune montante, les joueurs de flûte se turent, chacun s’en retourna chez lui en silence, sachant que la fête n’avait jamais débuté!