Culte de l’Aube pascale, dimanche 9 avril 2023, 6h
Texte biblique :
Prédication sur : « Ne rentrez pas chez vous comme avant ! »
De Patrick Schlüter
Marie s’est levée de bon matin. Il fait nuit, le soleil n’est pas encore levé… Il fait nuit aussi dans le cœur de Marie qui est marqué par le chagrin.
Pour nous qui lisons l’évangile, nous le savons, quelque chose se passe : il est ressuscité… mais les personnages du récit ne le voient pas, ou pas tout de suite.
Comment passer de la nuit intérieure à la joie lumineuse et communicative de la résurrection ?
Il y a Marie qui découvre le tombeau vide, mais elle ne peut qu’imaginer qu’on a volé le cadavre. Il lui faudra une rencontre avec le ressuscité qui l’appelle par son nom pour devenir messagère de la résurrection.
Il y a Pierre qui constate les faits et qui s’interroge. Y croit-il ou pas ? Difficile à dire. Il a sans doute encore dans le cœur les regrets de son reniement et le choc de l’arrestation, puis de la mort de Jésus.
Il y a enfin le disciple bien-aimé. Appelons-le Jean, selon la tradition ancienne de l’Église. Il est le seul et unique à croire en voyant le tombeau vide. Pourtant, sa foi spontanée ne s’appuie pas encore sur les Écritures, nous dit le narrateur.
Mais surtout, que se passe-t-il ensuite ?
Les disciples rentrent chez eux ! Oui, vous avez bien entendu : ils rentrent chez eux. Pour l’instant, il n’y a pas de proclamation du message de Pâques ! C’est un peu décevant, non ?
Comment passer de la nuit intérieure à la joie lumineuse et communicative de la résurrection ?
Ce passage s’est fait par la rencontre avec le ressuscité. C’est le fondement de la foi chrétienne. Ce message de vie est parvenu jusqu’à nous aujourd’hui.
Nous aussi, nous nous sommes levés de bon matin. Il faisait nuit.
Comment passer de la nuit intérieure à la joie lumineuse et communicative de la résurrection ?
Comme pour Marie, Pierre et Jean, le Christ ressuscité a rendez-vous avec chacun et chacune de nous.
Sommes-nous sur le mode affectif comme Marie qui a besoin qu’on l’appelle par son nom ?
Sommes-nous comme Pierre qui a besoin de constater les choses par lui-même ?
Sommes-nous de ceux qui croient juste à la vue d’un signe comme Jean ?
Nos expériences de foi sont différentes et nous avons besoin les uns des autres pour saisir la portée du message. Sans Marie, les 2 disciples ne seraient pas venus au tombeau. Sans l’élan de Pierre, Jean ne serait pas entré dans le tombeau pour y lire en creux la résurrection de Jésus. Sans les disciples de Jésus, homme et femmes, le message ne serait pas parvenu jusqu’à nous !
Nous avons besoin les uns des autres pour porter ce message de vie, de lumière, d’espérance. Il est ressuscité, lui Jésus le Christ, celui que Dieu nous a envoyé pour nous dire son amour et sa tendresse, pour nous montrer le chemin de la vie, car la mort n’a pas le dernier mot.
Nous sommes comme les morceaux d’une mosaïque, comme les pièces d’un vitrail pour refléter la vie du Christ. Alors, parlons de nos expériences de foi, osons témoigner de la présence de Dieu sur nos chemins de vie même tortueux, conventionnels ou non conventionnels. Chaque expérience est précieuse, car elle exprime la diversité des chemins de foi possibles Elle dit l’universalité de l’Évangile. Elle rappelle que le Christ ressuscité vient à la rencontre de chacun et chacune.
Nous aussi, après le culte, nous allons rentrer chez nous comme les disciples. Dans nos cœurs, le Christ dépose comme signe de sa présence la foi, l’espérance, l’amour. Il offre un nouveau regard, une force pour avancer. Il nous invite à être ensemble pour offrir cette bonne nouvelle au monde.
Alors, comme le disent les paroles d’un chant :
« Ne rentrez pas chez vous comme avant
Ne vivez pas chez vous comme avant
Changez vos cœurs, chassez vos peurs.
Vivez en hommes nouveaux ! »
Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !
Amen.