« L’ancienne église Saint-Pierre du prieuré de Vautravers est dévolue à des fonctions profanes depuis la Réforme. C’est le seul cas de sécularisation parmi les seize sites casadéens de Suisse romande, tous les autres ayant conservé une fonction paroissiale.
Le prieuré apparaît tardivement dans les textes, en 1093, lorsque les congrégations de Cluny et de la Chaise-Dieu s’en disputent le contrôle. Si son rattachement à la Chaise-Dieu est confirmé en 1107 par le pape Pascal II, sa fondation est bien antérieure, comme l’ont indiqué de récentes études archéologiques; les vastes possessions du monastère au Val-de-Travers, au Val-de-Ruz et sur les rives du lac de Neuchâtel attestent de son importance.
La première église remonterait au 5e-6e siècle, cet édifice pouvant déjà avoir une fonction monastique. Après de nombreux réaménagements, et suite à un incendie, l’église St-Pierre est entièrement reconstruite entre l’an mil et la première moitié du 11e siècle, certainement avant que le monastère ne commence à perdre de sa puissance et ne soit privé de nombre de ses droits et propriétés, notamment en faveur du prieuré de Grandson.
En 1507, le prieuré de Vautravers est remis au chapitre collégial de Neuchâtel qui fait procéder à l’édification d’un choeur rectangulaire. Après le départ des religieux en 1536, le prieuré sera sécularisé et tant sa possession que ses revenus seront définitivement réunis aux biens des comtes de Neuchâtel en 1583. Au 19e siècle, l’ensemble passe en mains privées et l’ancienne église, devenue grenier, reçoit une vocation nouvelle: l’élaboration de vins mousseux selon l’authentique méthode traditionnelle! »
texte tiré de « itinéraires casadéens de Suisse romande. Terroirs de Grandson, canton de Vaud; Val-de-Travers et Val-de-Ruz, canton de Neuchâtel » Réseau Européen des Sites Casadéens, brochure éditée en 2011 par LE TIREUR D’EPINE, Association pour la promotion culturelle de l’églie médiévale de Grandson