Accueil – salutations
C’est au Seigneur qu’appartient le monde avec tout ce qu’il contient, la terre avec tous ceux qui l’habitent.
C’est lui qui l’a fixée au-dessus des mers, et la maintient au-dessus des flots. Psaume 24,1-2
Que la vie du Seigneur coule en nous.
Nous voilà réunis pour rendre un culte à Dieu au début du Carême.
Le conseil fédéral a annoncé des décisions qui mettent le pays en mode carême, pénitence et isolement. Nous nous sommes demandé si nous devions changer aujourd’hui notre manière de célébrer. Entendant des médecins neuchâtelois qui ont relevé qu’il n’y avait pas de cas avéré dans la région proche et peu de sollicitation de tests, nous avons choisi de célébrer comme nous l’avons préparé. Nous comprendrons très bien si une personne ou l’autre préfère s’abstenir de la coupe ou de la sainte cène aujourd’hui et nous pensons particulièrement aux malades et aux personnes en souci par rapport à cette épidémie dont on parle bien plus que la grippe en ce moment. [pause]
Le groupe Terre Nouvelle de la paroisse a préparé la célébration et nous serons conduits avec les réflexions proposées par la campagne œcuménique sous le slogan Ensemble pour une agriculture qui préserve notre avenir.
Gardez précieusement durant ce culte la graine que vous avez reçue. Elle sera une des actrices du message et de notre méditation.
Accueillons la présence de Dieu qui fait avec nous et pour le monde entier une Terre Nouvelle.
Lecture de la Bible
Prédication
Lien avec l’affiche de la campagne
Voici Miguel, que tout le monde appelle Miguelito, parce qu’il est encore petit. Il habite les hauts plateaux du Guatemala et a cultivé pour la première fois du maïs. Il a planté des graines semblables à celle que nous avons en main, ou maintenant dans notre poche, ce matin.
Méditation sur le grain de maïs
Petit, jaune et dur, tel est le grain de maïs que je tiens dans la main…
On peut moudre le maïs et, de la farine, en faire des galettes.
On peut chauffer les grains de maïs pour en faire du popcorn.
Dieu, nous te remercions pour le maïs et pour toutes les autres plantes qui apaisent notre faim.
Petit, jaune et dur, tel est le grain de maïs que je tiens dans la main…
Je peux le planter dans la terre et l’arroser.
Tout soudain, il commence à germer !
Si je prends soin des feuilles tendres, je pourrai cueillir des épis de maïs à la fin de l’été.
C’est un vrai miracle !
Mon petit grain de maïs peut se transformer en une plante et se multiplier.
Dieu, nous te remercions pour le cycle des semailles et des moissons.
Petit, jaune et dur, tel est le grain de maïs que je tiens dans la main…
Il se transforme en nourriture ou en une nouvelle plante.
Dieu, fais que nous soyons comme des grains de maïs.
Transforme-nous. Renouvelle-nous.
Nous avons reçu ce grain de maïs. Il vient d’un sachet de maïs à popcorn. J’ai appris que certaines de ces graines sont fertiles et qu’on peut les planter et les faire pousser pour multiplier son popcorn. A ma connaissance, nous n’avons pas testé les grains que nous vous avons distribués. Alors si vous le plantez et qu’il germe et pousse, ne manquez pas de venir partager votre popcorn. Rendez-vous au culte des moissons le premier dimanche d’octobre !
Miguelito a appris à planter et cultiver le maïs avec sa famille. Chez lui c’est quelque chose de courant. Écoutez un peu.
Miguelito : au marché
Miguelito s’est levé à l’aube. Il adore ce moment : les oiseaux gazouillent, le vent caresse les arbres et les premiers rayons de soleil baignent sa ferme d’une lumière douce.
Il arrose les haricots dans son potager. L’année dernière, pour son anniversaire, ses parents lui ont offert son propre bout de jardin. Depuis sa plus tendre enfance, c’est dans le potager qu’il se sent le mieux et qu’il aide ses parents dans la mesure de ses possibilités.
Il y a quelques jours, il a cueilli ses premiers épis de maïs, aux grains jaunes, orange et presque rouges. C’est une variété qu’il affectionne particulièrement. Après les avoir fait sécher quelques jours, il les emballe dans un sac, car il peut aujourd’hui accompagner sa mère, Ana, au marché et, pour la première fois, vendre ses propres épis.
« Miguelito, allez, nous devons partir ! », appelle sa mère. Elle a rempli son baluchon de tout ce qu’il faut pour faire du feu et préparé deux autres sacs de fruits et de légumes.
En une demi-heure, Miguelito et sa mère dévalent le sentier qui les conduit dans la vallée, où un minibus les amène dans la petite ville située à douze kilomètres. La place du marché est déjà en pleine effervescence. Comme toujours, Ana et Miguelito s’installent à proximité du grand escalier qui mène à l’église. Les habitants et les touristes qui leur achètent à manger s’asseyent souvent à même les marches de l’escalier pour savourer les épis de maïs grillés.
Ana allume le bois dans un récipient. Après une demi-heure, la première couche de charbon de bois est assez chaude pour placer sur le gril les épis de maïs badigeonnés d’huile. Miguelito y entasse habilement les siens.
« Hola Miguelito ! ». C’est son institutrice, Miguelito l’aime bien. « C’est donc le grand jour, tes premiers épis ! Montre ! » Il choisit un épi au motif particulièrement beau et le présente à son institutrice. « Bravo ! Avec ton talent, nul doute que tu seras un grand cultivateur de maïs ! » Elle sort son portable pour prendre Miguelito et son épi de maïs en photo. « Miguelito à la main verte ! », et elle lui fait un clin d’œil. Miguelito rayonne et bombe le torse de fierté Musique (précisez ici que la photo prise par l’institutrice est celle qui figure sur l’affiche de la campagne).
La musique traditionnelle du Guatemala est idéale pour recréer l’ambiance d’un marché animé. Tapez « Marimba » et « Guatemala » sur un moteur de recherche et reproduisez quelques mesures.
Issus du maïs : le mythe de la création des Mayas
Les premiers épis grillés se sont vendus comme des petits pains et l’agitation du marché diminue après l’heure du dîner. « Tu me racontes une histoire ? », demande Miguelito à sa maman, qui s’acquitte de bonne grâce :
« Au début, il n’y avait que le ciel et la mer, mais les dieux n’avaient personne qui les invoquait. Ils décidèrent ainsi de créer des êtres vivants et leur construisirent un endroit sec entre le ciel et la mer : la terre.
D’abord, les dieux créèrent des animaux, mais ils ne tardèrent guère à s’apercevoir que ceux-ci ne les invoquaient pas, car ils n’avaient pas le don de la parole.
Ils prirent alors de la glaise pour former un être humain, qui, s’il pouvait parler, avait toutefois un discours incohérent. Les dieux firent une tentative avec des êtres en bois, qui parlaient et se multiplièrent, mais oublièrent de rendre grâce aux dieux. Les dieux noyèrent la terre sous un déluge pour se débarrasser des hommes en bois, mais ceux-ci se réfugièrent dans les arbres. Lorsque les eaux se retirèrent, ils oublièrent d’en redescendre et continuent à y vivre aujourd’hui, sous la forme de singes.
Les dieux décidèrent de faire une dernière tentative : ils cueillirent des grains de maïs, les moulurent et les mélangèrent à de l’eau pour en modeler quatre êtres humains. Et puisque le maïs peut être de plusieurs couleurs – blanc, jaune, rouge ou brun, par exemple –, les êtres humains furent créés avec différentes couleurs de peau.
Les dieux étaient finalement satisfaits des êtres de maïs, car ces derniers s’aperçurent rapidement qu’ils devaient les vénérer et leur rendre grâce ».
Tiré du Popol Vuh, le livre sacré des Mayas
Du fait de ce mythe fondateur, le maïs revêt un sens spirituel important pour les peuples autochtones du Guatemala. Les parallèles avec le récit de la création biblique et la préhistoire (le déluge) sont frappants. Autre élément commun : nous sommes créés par les dieux ou par Dieu et nous appartenons à la Terre. Pour la Bible, nous sommes des « terriens », pour le Popol Vuh, ce livre sacré des mayas, nous sommes des « êtres de maïs ».
C’est pour invoquer les dieux que les êtres de maïs ont été modelés. C’est pour louer le Seigneur sur toute la terre que l’humanité a été faite.
Chanson ou à nouveau quelques mesures de musique guatémaltèque.
Quelques éléments sur la campagne
Le site voir-et-agir.ch, dont l’adresse figure à côté du visage de Miguelito sur la feuille de culte, donne une multitude d’informations et de pistes d’actions pour vous et moi qui voulons nous engager pour une Terre Nouvelle.
Sous cette thématique Ensemble pour une agriculture qui préserve notre avenir, nous pouvons planter des graines, nous informer, écrire des lettre qui réclament plus de justice dans le domaine de l’accès aux semences notamment.
Le calendrier de carême propose aussi des méditations, réflexions, engagement et informations sur les projets soutenus par les ONG de nos églises : PPP, EPER, Action de Carême et Être Partenaire.
On peut les soutenir financièrement, comme dans l’offrande qui nous sera proposée aujourd’hui.
On peut aussi s’engager à des comportements particuliers qui nous enracinent dans notre terre.
On peut avoir des actions plus politiques, comme l’envoi d’une lettre pour protester contre un élément qui est semble-t-il habituel dans les accords de libre-échange. Il s’agit d’une clause qui restreint le droit aux petits paysans de développer leur propres semences et d’utiliser les semences traditionnelles. L’enjeu est de protéger des brevets sur les semences dont beaucoup sont dans les mains de quelques multinationales.
Des méditations spirituelles et bibliques sont aussi proposées sur ces thèmes. Ils seront notamment développés avec le bibliste Vincent Lafargue dans la journée du 14 mars à Fleurier sur les textes bibliques mentionnant graines et semences.
Voilà l’esquisse de quelques-unes des nombreuses pistes qui nous sont proposées dans le cadre de la campagne œcuménique de cette année.
Je termine en reprenant la conclusion de la méditation de Miguelito du début de ce message.
Méditation sur le grain de maïs
Petit, jaune et dur, tel est le grain de maïs que je tiens dans la main…
Il se transforme en nourriture ou en une nouvelle plante.
Dieu, fais que nous soyons comme des grains de maïs.
Transforme-nous. Renouvelle-nous.
Amen.
Intercession Stéphanie Perregaux
Nous prions :
Seigneur, nous te prions pour toute vie qui veut vivre, entourée de vie qui veut vivre.
Seigneur, nous te prions pour la nature et l’environnement, créature de Dieu notre Père, lieu de vie généreuse et fragile.
Seigneur, nous te prions pour la société et ses interactions sociales, lieu de vie joyeuse et de blessure.
Seigneur, nous te prions pour les individus et leur vie intérieure, lieu de ressourcement et de découragement.
Seigneur, en cette journée des malades, nous te prions pour toutes les personnes atteintes dans leur santé physique, intellectuelle ou émotionnelle.
Permet qu’elles ouvrent parfois les yeux de celles et ceux qui sont aveuglés par leur fausses croyances et leur excès d’assurance.
Permet qu’elles fortifient parfois le cœur de celles et ceux qui sont engloutis dans le doute.
Seigneur, nous te confions les personnes malades du coronavirus et ceux que cela inquiète.
silence
Seigneur, nous te prions pour toutes celles et ceux qui s’émerveillent du rythme de la vie
qui rendent grâce à la vie qui renaît de la mort
qui s’engagent pour prendre soin du vivant et
qui respectent la nature amoureusement.
Seigneur, nous te prions pour toutes celles et ceux qui luttent pour le pouvoir et l’argent égoïstement,
qui écrasent la vie pour mieux se hisser dans la société,qui oublient ou qui ignorent que l’amour n’a pas de limite pour toutes les créatures de la création.
silence
Seigneur, conduis tous ces cœurs vers un monde où la vie peut s’épanouir, entourée de vie qui s’épanouit.
Amen
Introduction à la cène
Le pain, ce n’est que du blé… ici, du maïs aussi.
Du blé, du maïs, mais des épis rassemblés, des grains moulus, une pâte pétrie…
Le vin, ce n’est que du raisin…
Du raisin, mais des grappes réunies, des grains pressés, un jus fermenté…
Le pain, ce n’est qu’à manger, le vin ce n’est qu’à boire.
du pain à manger. Du vin à boire.
Mais du pain et du vin à partager, à se retrouver, à faire rire, à faire vivre !
Ici et maintenant, Dieu nous offre un moment de communion, un de ces temps forts qui peuvent faire paraître le reste de la vie fade.
Communion avec Dieu.
Communion avec nous tous rassemblés ici à ….
Communion avec toutes les femmes et tous les hommes qui, partout dans le temps et l’espace partagent leur pain et leur vin.
Invitation à la cène
Petit livre de célébrations, Wild Goose Resource Book, OPEC Olivétan, 2017, p.139
Voici la table, non celle de l’Église, mais celle du Seigneur.
Elle est dressée pour ceux qui l’aiment et qui veulent l’aimer plus encore.
Alors viens, toi qui as beaucoup de foi et toi qui en as peu,
toi qui as souvent été ici et toi qui n’es plus venu depuis longtemps,
toi qui a essayé de le suivre et toi qui n’y es pas arrivé.
Viens, ce n’est pas moi qui t’invite : c’est notre Seigneur qui nous invite tous ; c’est sa volonté que ceux et celles qui le désirent le rencontrent ici.
Indications pour former la tablée
Prière finale
Seigneur, tu sèmes ton amour en nous en nous accueillant à ta table.
Fais-le aussi germer et grandir pour qu’il s’épanouisse et porte des fruits auprès de celles et ceux que nous côtoyons ou que nous allons rencontrer.
Merci, Seigneur, pour ta vie et ton amour partagés dans cette communion.
Amen.
Bénédiction
Que Dieu vous bénisse et vous garde : Qu’il fasse rayonner sur vous son regard, et vous accorde sa grâce.
Qu’il porte sur vous son regard, et suscite en vous un sentiment de solidarité.
Amen
(d’après Nb 6, 24 et suiv.)