Message du 18 février 2024

Culte avec les jeunes à Môtiers à 19h45 présidé par Patrick SchlüterIntroduction au thème :

Note : le culte est repris de la célébration du dossier de la campagne de Carême, pp. 33-35. Célébration préparée par Catherine Dietiker, pasteure réformée, Cheseaux-Romanel-Vernand et Abbé Aimé Munyawa, prêtre catholique, Prilly

Introduction au thème :

Le récit de la Création nous apprend notre place et notre responsabilité en tant que créatures de Dieu au milieu des autres êtres vivants. Dieu a créé les humains par la terre. Ce qui revient à dire que toute existence humaine heureuse se construit sur trois relations : la relation avec Dieu, la relation avec le prochain et enfin la relation avec la terre dont nous sommes issus. L’harmonie entre ces trois pôles relationnels maintient l’équilibre. La foi en Dieu créateur du monde visible et invisible est une grâce qui vient redonner un goût nouveau à nos relations avec Dieu, avec nos contemporain·e·s et avec la nature… comme du sel !

Déroulement du début du culte :

L’assemblée dialogue le Psaume 104. Puis elle entend l’interpellation de Jérémie 2, 7 :

« Or je vous ai fait venir dans un pays fertile, pour que vous profitiez de ses meilleurs produits. C’était mon pays, vous y êtes entrés, mais vous l’avez rendu impur;

c’était ma propriété, mais vous en avez fait quelque chose d’abominable. »

Suit la prière de recueillement :

« Ô Dieu de toute la Création.

Tu as créé la terre et les arbres, les animaux et toutes les créatures vivantes sur la terre. Nous détruisons les forêts par les poisons et l’exploitation forestière ; les voix des oiseaux, des insectes et des habitant·e·s des forêts sont réduites au silence.

Tu as créé les merveilles de l’océan, les poissons, les coquillages, les récifs, les baleines, les vagues, les coraux. Les océans se réchauffent et, alors qu’ils se noient dans le plastique, leurs voix se taisent.

Nous nous tournons vers Toi avec tristesse et repentir.

Aide-nous à prendre soin des océans, de la terre et de la forêt, et à reconnaître que c’est Ta bénédiction pour nous. La Création nous parle, mais ses voix ont été réduites au silence par le rugissement de notre cupidité.

Seigneur, dans Ta miséricorde, entends notre prière

Nous nous tournons vers Toi avec tristesse et repentir.

S’il Te plaît, Dieu créateur, pardonne-nous pour les activités humaines qui ont pris le dessus sur le climat et causé la destruction de notre environnement.

Seigneur, dans Ta miséricorde, entends notre prière.

Amen.

On goûte ensuite 2 sortes de pain : un sans sel et un autre avec du sel.

Le pain sans sel est à l’image de notre terre. Qu’est-elle devenue ?

Par notre exploitation sans limites, elle a perdu sa saveur et son goût.

Lecture biblique : Matthieu 5, 13-16

Message : être le sel de la terre

Chers frères et sœurs,

La démarche de cette année nous conduit à la prise en compte de la justice climatique, qui doit passer aussi par la transformation de notre âme. Le seigneur Jésus fait un constat sur l’état du monde et incite ses disciples à une action conséquente. Face à la crise, l’urgence est à la raison et à l’action réparatrice, mais avec humilité. La symbolique du sel remplit ces conditions de réparation, d’efficacité et d’humilité. Le sel s’incorpore dans les aliments que nous mangeons et sa saveur se fond dans celle des aliments qui le reçoivent. Tout en étant invisible, le sel agit efficacement et rend le goût à tout ce qui est fade. Il préserve les aliments de la pourriture et leur permet une longue et meilleure conservation.

Par ce message du Christ, nous sommes invités à prendre de la hauteur, à redonner au monde le goût, la saveur et l’harmonie de Dieu pour que le monde soit ce que Dieu a voulu qu’il soit dès sa création. Le sel, en tant que symbole de la richesse et de la valeur de la vie, nous nous devons de le partager entre nous afin de donner un sens nouveau à notre existence. Nous entendons parfois certains jeunes dire : « À quoi bon aller à l’école ou faire des enfants si notre vie n’a plus d’avenir ? ». C’est ici que se joue tout l’enjeu de notre responsabilité chrétienne. L’humanité est appelée à continuer son chemin de vie en toute confiance en la bonté du Dieu créateur, maître du temps et des circonstances. L’Esprit de Dieu nous inspire, à chaque étape de l’histoire, des actions nouvelles qui assurent la continuité harmonieuse de la vie sur terre.

« Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors et piétiné par les hommes ».

La crise écologique nous a révélé que le sel a bien perdu sa saveur et a entrainé des crises inouïes à travers le monde. Nous allons lui rendre sa saveur par un retour de notre cœur au Dieu créateur pour qu’il nous révèle la nouvelle manière d’être. Que Dieu nous apprenne à redécouvrir et à nous réapproprier notre place dans le champ des créatures. Si le sel se reconnaît par sa qualité de donner goût et de préserver de la décomposition, il en est de même pour la chrétienne et le chrétien qui, par la grâce du baptême, ont reçu la mission et la force de faire de leur milieu de vie un havre de paix en apportant le meilleur d’eux-mêmes pour redonner à la planète sa saveur et sa vitalité. Cette force restauratrice se cache en chaque disciple du Christ grâce à l’Esprit Saint qui habite en nos cœurs. Par l’esprit, nous ferons toute chose nouvelle. Il y a de l’espoir pour un avenir meilleur et nous en avons les moyens !

Amen

Fin du culte :

Chacun réfléchit à des actions possibles pour redonner du goût au monde et les note sur un post-it. Sur un 2ème post-it, chacun note à quelle occasion ces actions peuvent prendre place. Le tout est collé sur un panneau représentant une grande salière laissant échapper du sel sur le monde. Le culte se conclut avec la prière universelle et la bénédiction.