L’Esprit Saint nous donne la vie – prédication des 21 et 22 août 2021

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Photo de Jess Loiterton provenant de Pexels


Culte des 21 et 22 août 2021 Couvet et Buttes

Temps de L’Église 21e dim.

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La paix et la vie nous sont données.

Pour les chrétiens, l’Esprit Saint, c’est la vie. Puissiez-vous respirer l’Esprit Saint à chaque instant pour qu’il vous vivifie et que vous le passiez plus loin.

Soyez les bienvenu·e·s…

Nous sommes réunis pour rendre un culte à Dieu.

Tournons-nous vers lui, pour être attentifs à sa présence et à son accueil.

Lecture de la Bible

Josué 24,1-2a.15-17.18b

Jean 6,60-69

Prédication

de David Allisson

Les lectures bibliques d’aujourd’hui sont tirées du lectionnaire qu’en colloque nous avons choisi de suivre.

En retenant pour aujourd’hui le texte de l’Ancien Testament et le texte d’Évangile, je me demande ce qui les rapproche. J’essaie de comprendre pourquoi ils sont proposés ensemble pour ce dimanche.

Josué rassemble toutes les tribus d’Israël à Sichem pour leur donner un discours.

Jésus se trouve devant des disciples ébranlés par la dureté de ses paroles.

Josué donne un discours qui conclut le livre qui porte son nom. C’est une sorte d’envoi ou de testament.

Jésus annonce à mots un peu voilés la souffrance qui l’attend et très clairement l’abandon qu’il va subir de la part des siens.

Le peuple devra continuer sans Josué, le successeur de Moïse qui a conduit les siens jusqu’à l’installation au pays de la promesse.

Les disciples de Jésus vont perdre la fascination des signes de sa divinité et devront continuer leur parcours avec de l’adversité, notamment de la part de celles et ceux qui trouvent ses paroles trop dures.

De nos jours, nous avons, comme chrétiens, le sentiment d’avancer d’incertitude en incertitude : le monde bouge, la situation climatique mondiale est en péril, les gens autour de nous s’intéressent de moins en moins à la foi biblique et à l’Église. Ces questions et incertitudes marquent aussi l’EREN. Les sujets à l’ordre du jour de la session du Synode de mercredi prochain à Neuchâtel ont le même goût d’ultimatum que les textes bibliques d’aujourd’hui.

C’est maintenant, il faut se décider.

Si l’EREN continue sans autre à sa dimension actuelle, les prévisions financières annoncent des déficits importants et systématiques. Le nombre de protestants réformés diminue et ceux-ci contribuent moins au financement de l’Église. Les ressources ne se renouvellent pas à la vitesse de ces deux diminutions. Il y a donc moins de rentrée d’argent.

Dans cette situation, si les décideurs de l’EREN veulent vivre dans la fidélité à l’Évangile, à l’histoire de l’EREN et à la foi de nos prédécesseurs, il est difficile de savoir quoi faire.

Lorsque de nouvelles situations se présentent à nous, la question se pose de savoir comment rester fidèles à Dieu, aux valeurs qui nous ont portés jusque-là, à nous-mêmes.

C’est ce qui se passe pour le peuple à l’écoute du discours de Josué. Les ancêtres adoraient des dieux qu’Abraham a laissé de côté pour suivre l’appel du Seigneur à quitter son pays. Rester fidèle, est-ce que c’est vénérer les dieux du père d’Abraham, ou est-ce que c’est vénérer le Seigneur qui a mis Abraham sur les chemins et qui l’a protégé ?

D’autant plus qu’après l’installation d’Abraham puis de ses descendants, l’histoire les a fait côtoyer d’autres dieux encore, chez des peuples puissants. Ce sont ces peuples-ci que les dieux protégeaient et leurs armées ont soumis les israélites.

Comment rester fidèles ? C’est une question que nous nous posons quand nous côtoyons de nouvelles pratiques ou des personnes d’autres origines et d’autres religions que nous, qui les ont fait grandir et vivre très bien, parfois peut-être même avec plus de souffle que nous. C’est peut-être pour cela que nous cherchons jalousement à préserver et parfois à imposer nos pratiques et nos valeurs.

Regardez ce qui vous a mené à être ce que vous êtes aujourd’hui. Regardez ce que vous avez reçu et ce qui vous donne du souffle aujourd’hui. Est-ce que c’est l’Église d’avant, les dieux des pères d’Abraham ? Est-ce que c’est le monde sans Dieu ou avec de multiples dieux comme dans notre monde d’aujourd’hui ? Est-ce que c’est le Seigneur qui nous a accompagnés tout au long du chemin où nous avons marché ?

Le Seigneur est bien des fois difficile à reconnaître. Il nous semble que ses paroles sont par moments dures à entendre.

Mais c’est lui qui est notre souffle, celui qui nous fait vivre, dans la paroisse et aussi dans nos quotidiens à la maison, au travail, dans nos familles, dans nos solitudes, dans nos joies et nos enthousiasmes, dans nos tristesses et dans nos temps d’arrêt. C’est Jésus, le Christ, qui a marché sur ces chemins-là avec moi. C’est lui que je choisis de suivre.

Je le fais parce qu’il me rejoint dans mes contradictions et dans ma cohérence, il est avec moi dans mes qualités et dans mes manques, dans mes faiblesses et dans mes forces.

C’est lui que je comprends comme la vie qui revient dans mes veines et dans mes poumons après que j’aie ressenti la mort dans mes deuils.

C’est lui que je comprends comme le souffle qui me revient peu à peu après avoir ressenti l’étouffement et l’enfermement.

C’est lui qui me prend à l’écart pour trouver repos et ressourcement quand je suis épuisé par ma tâche, mon activité et ma vie.

Bien sûr, il s’exprime dans la présence des autres et dans l’inspiration que je retrouve à mieux me rendre compte de qui je suis et où est ma place par rapport à mon entourage. Et je le ressens comme une énergie de vie qui vient d’ailleurs, qui m’est offerte et qui m’ouvre à la vie et à la rencontre.

Dans l’Évangile selon Jean, les paroles de Jésus sont dures à entendre, nous dit-on. A tel point que de nombreux suiveurs trouvent qu’on ne peut plus continuer à les écouter. Ils quittent Jésus. Ils s’éloignent.

Ils se sont rendus compte que le discours de Jésus signale son refus de multiplier les pains à l’infini. Pourtant, il vient de nourrir une foule. Pourtant, il vient de marcher sur les eaux d’un lac agité pour rejoindre les siens. Les gens le recherchent parce qu’ils ont mangé grâce à lui autant de pain qu’ils ont voulu.

Alors c’est dur à entendre, que Jésus ne multipliera pas les pains à l’infini.

Et il y a d’autres choses dures à encaisser :

Il n’éteint pas les incendies en Amérique du Nord, au Maroc ou en France.

Il se sort pas les personnes indemnes des débris en Haïti.

Il ne protège pas les femmes et leurs enfants des lois oppressantes en Afghanistan et ailleurs.

Il n’assèche pas les rivières avant qu’elles débordent en inondations et en dégâts à Cressier et au Japon.

Il ne garde pas tous les réfugiés sur leur bateau en méditerranée.

Pourtant Jésus se présente comme le pain de vie, il demande aux siens de manger sa chair et de boire son sang.

Jésus se présente comme le salut du monde.

Les paroles de Jésus invitent à le reconnaître comme un nouveau Moïse, et même plus : il ouvre un chemin de libération pour chacun·e et pour toujours.

Tout cela, c’est dur à entendre, quand nous voyons l’état du monde. Ça donne envie de pendre ou de crucifier un tel personnage qui prononce ces paroles et se dit envoyé par Dieu.

C’est dur à entendre quand nous nous sentons découragés et faibles, sans moyens.

Pourtant c’est ici justement que Jésus se montre présent : dans ces douleurs que nous ressentons. Il se montre présent dans les souffrances et les malheurs du monde. Il l’a traversé et vécu jusqu’au plus profond de lui-même. Si profond qu’il est mort. Si profond que ce n’est pas en lui qu’il a trouvé la vie de la résurrection : il l’a reçue du père alors qu’il se trouvait mort comme nous le serons tout·e·s.

De même, cette force de vie et d’espérance, cette énergie vitale que nous attendons, elle nous est offerte.

Je relis un extrait de la parole de Jésus que nous venons d’entendre : « C’est l’Esprit Saint qui donne la vie, l’être humain tout seul ne peut rien faire. Les paroles que je vous ai dites viennent de l’Esprit Saint et elles donnent la vie. »

Et en paraphrasant la réponse du peuple à Josué : « Le Seigneur nous a libéré de nos enfermements, il nous a ouvert un chemin et il nous y a accompagnés. Il a fait alors des actions étonnantes, nous le savons bien. Il nous a protégés tout au long du chemin. L’Esprit Saint nous donne la vie. C’est pourquoi nous aussi, nous servirons le Seigneur, parce qu’il est notre Dieu, venu à notre rencontre pour nous insuffler et réinsuffler la vie ».

Amen.

Intercession

Donne-nous le courage là où nous vivons chaque jour, de prendre position au nom de notre foi, de ne pas mettre sous le boisseau notre attachement au Christ, même si cela doit nous amener ironie ou rejet, Seigneur nous te le demandons.

Donne-nous le courage d’ouvrir nos yeux sur les injustices qui viennent de l’argent, du pouvoir ou de la lenteur des administrateurs, et de les résoudre avec nos moyens, au nom de notre foi, même si cela doit nuire à notre tranquillité, Seigneur nous te le demandons.

Donne-nous le courage de participer activement à la communauté d’Eglise à laquelle nous appartenons, afin qu’elle devienne le lieu où notre vie, avec ses conflits et ses recherches, se trouve éclairée par notre foi, Seigneur nous te le demandons.

Ne nous laisse pas au repos, Seigneur, tant que notre foi n’imprime pas son exigence sur l’éventail de toute notre vie.

Nous t’en prions, aide-nous à être des croyants dans la pratique de chaque jour.

Charles Singer in Jean-Pierre Dubois-Dumée, Ecoute Seigneur ma prière, Desclée de Brouwer, 1988, p 230

Nous nommons devant toi, Seigneur, une partie de nos préoccupations d’aujourd’hui :

  • Le Synode de l’EREN qui se réunit mercredi qui vient, les député·e·s, les membres des autorités
  • Le monde blessé, qu’il reçoive paix et justice, et notamment la situation en Afghanistan et les régions touchées par les catastrophes naturelles et les dérèglements climatiques
  • L’EREN, ses paroisses, leurs avenir et les Églises et communautés chrétiennes d’ici et ailleurs