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Culte des 23 et 24 juin 2018 – Môtiers et Buttes
La paix et la joie du Seigneur nous accueillent et nous accompagnent pour ce culte et pour ce qui fait nos vies.
Bonjour et bienvenue dans ce culte.
Vous l’avez vu et goûté : elle est arrivée la saison des fêtes villageoises et de fin d’année scolaire. C’est aussi une saison intense pour le bénévolat.
Et pour l’Église et d’autres groupes ou société dans lesquels vous êtes engagés, c’est toute l’année la saison du bénévolat. La personne bénévole est littéralement celle qui veut bien ou celle qui veut le bien.
L’EREN a fait de 2018 son année du bénévolat et beaucoup d’entre nous ont reçu une invitation à une journée de reconnaissance des bénévoles qui aura lieu samedi 25 août à la Rouvraie à Bevaix.
Voici un culte pour nous mettre en joie et en appétit.
Prière des bénévoles
Je vous invite à prier avec cette « prière des bénévoles »
Dieu Père de toute bienveillance : tu m’as donné un cœur débordant d’amour à partager : bénis sois-Tu !
Me voici, rempli de bonne volonté, pour consacrer mon temps librement, gratuitement, en toute amitié !
Je veux accomplir ta bonne volonté à toi : tu veux que ton règne vienne chez nous !
Merci pour la vie : chaque jour est un cadeau à partager !
Merci pour mon cœur : il est façonné à ton image !
Merci pour mes temps libres donnés : ils me libèrent de mes soucis !
Merci pour mes yeux : ils voient les besoins des autres !
Merci pour mes oreilles : elles entendent les appels du monde !
Merci pour ma bouche : elle encourage et réjouit !
Merci pour mes mains : elles servent et partagent !
Merci pour mes jambes : elles m’amènent à la rencontre des autres !
Merci pour mes ami(e)s : on a du plaisir à rendre service ensemble !
Merci pour la joie d’être utile et de faire grandir nos vies dans l’Amour : merci d’être bénévole !
Seigneur, accueille notre louange, notre disponibilité et notre prière. Amen.
Lecture de la Bible
Jérémie 1,4-10
Jean 15,11-17
Marc 4,26-29
Prédication de David Allisson
Vocation – vous êtes appelés !
Comme Jérémie, vous êtes appelés.
Vous avez chacune et chacun votre rôle à jouer pour l’annonce de l’Évangile.
Il y a une heureuse annonce : la vie est davantage que naître, respirer, dormir, manger et mourir. Il y a une largeur et une épaisseur qui dépassent tout cela. Un sens et une espérance : la vie est à goûter dans sa dimension de l’amour.
Voilà ce que pourrait être le salut : goûter la vie dans sa dimension de l’amour.
Et vous êtes appelés. Vous prenez part à la joie du salut.
Vous participez à répandre la vie.
[…]
Vous avez l’impression que vous ne pouvez pas le faire ? Vous sentez que ce n’est pas pour vous ? Vous êtes trop inexpérimentée dans ce domaine ? Trop vieux, votre temps est passé ?
Comme pour Jérémie qui est appelé à devenir le grand prophète biblique que l’on sait, vos sentiments d’insuffisance – comme les miens aussi – n’importent pas au Seigneur.
Il pense que vous le valez bien.
Il pense que vous avez votre rôle à jouer : offrir un geste d’espérance, dire une parole de vie, partager la joie de la venue d’un petit enfant, faire une visite, tricoter et offrir un ouvrage, exprimer une parole de sagesse…
Cela peut être une ou plusieurs de ces choses, que l’on offre aussi dans le bénévolat, ou encore d’autres choses : compétence pratique, disponibilité, talent, du temps ou une présence.
Vous êtes bénévole ou salarié et vous partagez avec les autres les dons et l’appel que vous avez reçu.
Comme Jérémie qui va devenir prophète, vous êtes mis à part par le Seigneur – par la Vie – pour une tâche particulière. C’est une manière d’être singularisé, mis en évidence dans une mission spécifique. En même temps, c’est l’expression d’une solidarité, d’un lien avec le monde.
C’est un service aux autres et à la communauté. A Jérémie, Dieu le dit de cette façon : « je te charge d’une mission qui concerne les nations et les royaumes ».
Il y a dans la mission de Jérémie un engagement communautaire pour les nations et les royaumes. Et vous aussi dans la mission que vous acceptez dans votre bénévolat.
La tâche est spécifique et vous est confiée personnellement. Son sens est communautaire et a un impact social important.
L’engagement bénévole est l’expression solidaire de chaque individu qui se met à la tâche. J’ai entendu récemment cette réflexion d’une personne qui se trouve à peu d’années de sa retraite : l’engagement bénévole au service des autres et de la société va s’avérer de plus en plus nécessaire à mesure notamment que l’espérance de vie augmente et que de plus en plus de personnes arrivent en bonne santé à la retraite. Cet engagement personnel et solidaire est un partage qui devient de plus en plus nécessaire dans le monde d’aujourd’hui.
Je suis appelé. Vous êtes appelés. Et revoici comment le Seigneur a appelé Jérémie pour qu’il transmette sa parole :
« Je te connaissais avant même de t’avoir formé dans le ventre de ta mère ; je t’avais mis à part pour me servir avant même que tu sois né. »
[…]
Engagement bénévole pour l’amour de l’Autre
Il y a un appel, une vocation, qui est donné à Jérémie, à moi, à vous. Dans l’évangile selon Jean, Jésus donne un commandement. Il s’agit de cette bizarrerie qui consiste à faire de l’amour un commandement.
« Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous aime. » Jean 15,12
C’est une bizarrerie surtout pour nous aujourd’hui où l’amour est avant tout un sentiment, quelque chose que l’on ressent. L’amour ne se commande pas.
Cet engagement d’amour fait pourtant partie de l’appel que nous recevons. Nous sommes choisis. Nous sommes chargés d’aller vers les autres et vers le monde. Nous sommes chargés de porter des fruits et des fruits durables.
Et plusieurs fois dans ce court passage de Jean, il est rappelé que ces fruits durables sont les fruits de l’amour. C’est comme si Jésus sentait sa fin approcher et qu’il fallait graver le commandement dans l’esprit de ses disciples. C’est la colonne vertébrale du message de l’heureuse nouvelle que Jésus annonce et qu’il demande aux siens de répandre : l’amour du Père pour le Fils, l’amour du Fils pour les disciples et l’amour des disciples entre eux.
Pour Jésus, l’amour qui donne sa couleur à la Vie en abondance est davantage qu’un sentiment. Il s’agit de don. Il s’agit de service. Et même : ce service peut parfois aller jusqu’au sacrifice. « Le plus grand amour que quelqu’un puisse montrer, c’est de donner sa vie pour ses amis. » Jean 15,13
Nous avons si bien intégré le salut par la grâce que nous risquons de rester un peu choqués par cette idée de faire de l’amour un commandement. Rappelons-nous que pour Israël, la manière de rencontrer Dieu était de vivre dans le respect de la loi, dans le respect des commandements. Et notamment, le résumé de la vie juste demandée par Dieu se trouvait dans les 10 fameuses paroles que nous appelons en français les 10 commandements. « Aime le Seigneur ton Dieu et aime ton prochain comme toi-même » est un résumé, ou plutôt un concentré de la Loi que Jésus a volontiers mis en évidence. Jésus disait être venu pour accomplir la Loi et non pas pour l’abolir.
Cet amour demandé par Jésus aux siens est la manière qu’il a d’accomplir la Loi. C’est la façon de Jésus d’accomplir pleinement la volonté de son Père. Au lieu de la sortie d’Égypte, c’est maintenant la mort de Jésus, éclairée par la résurrection, qui est l’événement libérateur et fondateur de la nouvelle alliance. Dès lors, Jésus donne ce commandement, qui n’est pas une contrainte, mais un moyen offert pour demeurer dans son amour et intégrer au profond de nous-mêmes cette libération.
Notre engagement chrétien est libéré par le partage de la vie de Jésus qui ouvre à l’amour.
Notre engagement bénévole est motivé par la même générosité : ce n’est pas d’abord pour notre satisfaction ou notre édification personnelle que nous voulons bien travailler.
La motivation de vouloir le bien ou de bien vouloir nous mettre à l’œuvre, nous voilà invités à la trouver dans ce partage de l’amour avec les autres. C’est ce partage d’amour, cet engagement d’amour, qui nous mets en lien avec Dieu et en lien avec les autres.
[…]
La graine germe et pousse sans que le semeur ne fasse rien
Après la vocation, dans un premier temps, puis, deuxièmement, l’engagement à l’amour, voici la joie de la contemplation et du cadeau à recevoir.
« La terre fait pousser d’elle-même la récolte : d’abord la tige des plantes, puis l’épi vert, et enfin le grain bien formé dans l’épi. Dès que le grain est mûr, l’homme se met au travail avec sa faucille, car le moment de la récolte est arrivé. » Marc 4,28-29
Il n’y a pas à ouvrir la graine soi-même.
Il n’y a pas à tirer sur la tige pour la faire sortir du sol.
Le Royaume de Dieu c’est aussi cela. Il demande certes d’être bien présent : on répond à un appel et on obéit à un commandement. Mais le Royaume se reçoit comme un cadeau qui apparaît de lui-même.
Si je place cette pensée sur le plan de mon engagement chrétien, voire de mon bénévolat, voici ce que cela donne. Cela pousse tout seul. Je ne maîtrise pas moi-même les suites de mon engagement. C’est la nature qui fait pousser. C’est la Vie qui fait pousser. C’est Dieu qui fait pousser.
Les fruits du bénévolat ou de l’engagement vont bien au-delà de la satisfaction personnelle qui flatte l’orgueil dans le sens du poil. Les fruits du bénévolat et de l’engagement, ce sont des cadeaux qui viennent sans que nous sachions comment ils ont poussé. Des rencontres, de la reconnaissance, de la joie ou… rien du tout de visible pour nous parce que les bénéficiaires de notre engagement ne peuvent pas exprimer de reconnaissance ou le font en engageant à leur tour leur forces ou leur disponibilité dans une direction que nous ne connaissons pas forcément.
L’engagement dans l’amour est aussi arrosé par l’eau de la confiance qui sait que la graine va germer et la plante va grandir.
Laissons-nous aussi arroser par l’eau de l’amour des autres qui s’engagent autour de nous et dont nous recevons les fruits du travail. La grâce du Seigneur s’exprime aussi par tout ce que nous recevons des autres. Et notre tour viendra aussi de participer au service du partage de l’amour pour admirer avec les autres la croissance des fruits de l’amour et de l’espérance du Seigneur.
Amen
Intercession
[Prier les paraboles, Michel Hubaut, Desclée de Brouwer, 1988, p.57]
Seigneur,
si l’accomplissement de ton Royaume ne dépendait que de nous, les humains, il serait bien mal parti !
Nous te prions Seigneur pour nous, pour nos familles, nos proches, nos collègues, nos voisins
Mais au-delà de mes propres pesanteurs, au-delà de ton Église et de ses lourdeurs, au-delà même de nos progrès techniques, il a la Semence de ton Royaume : ton Esprit d’amour, Énergie divine, Souffle de vie, Source intérieure de sainteté, qui possède sa propre puissance cachée.
Nous te prions Seigneur pour les Églises dans notre pays et leur unité́
Jour et nuit, saison après saison, de siècles en siècles, générations après générations, dans le champ de notre terre et au cœur de nos vies, après l’herbe vient l’épi, et du blé plein l’épi.
D’elle-même la terre produit du fruit et s’approche du temps de la moisson.
Nous te prions Seigneur pour le Conseil œcuménique des Églises et son engagement
Seigneur, ouvre notre terre et notre cœur au dynamisme secret de ta Parole et de ton Esprit.
Rends-nous disponible à leur secrète germination.
Se rendre disponible, tel est notre simple mais difficile labeur pour collaborer à ta Volonté d’amour et préparer la Moisson.
Nous te prions Seigneur pour les personnes qui subissent la torture et ceux qui la font
Seigneur accueille notre engagement et notre prière.
Grâce à Toi et à l’Amour que tu nous offres, nous pouvons prendre part au souffle de ton Esprit dans notre monde.
Renouvelle-nous et encourage-nous. Amen.