Culte du 4 août 2019 – Fleurier
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Accueil – salutations
La paix du Seigneur soit avec nous.
Que son amour nous éclaire et nous fasse rayonner de sa présence les uns pour les autres.
Bienvenue à chacune et à chacun pour ce temps mis à part pour rendre un culte à Dieu.
Que ce temps soit pour vous une respiration, un soulagement, une inspiration.
Le Seigneur lui-même nous accueille. Il nous a accompagné sur notre chemin jusqu’ici et il nous attend pour le retour dans notre quotidien.
Soyons attentifs à sa présence. Prions.
Prière (pardon) [liturgie protestante luthéro-réformée n.6 p.214]
Dieu notre Père, tu t’es fait connaître comme un Dieu d’amour.
Tu attends de nous que nous t’aimions de tout notre cœur, de toutes nos forces et de toutes nos pensées, et nous aimions notre prochain comme nous-mêmes.
Nous venons à toi tels que nous sommes avec notre manque d’amour et nous tendons les mains vers toi.
Seigneur, écoute et prends pitié !
Annonce du pardon
Dieu a posé sur chacun et sur chacune de vous un regard d’amour, un regard de Père.
Il vous accueille avec votre sentiment d’insuffisance. Il accueille votre repentance. Il vous invite à vivre avec lui, tous les jours, son pardon et son amour.
Il renouvelle en nous sa joie et son espérance pour nous et pour le monde.
Chant
Ô ma joie et mon espérance, le Seigneur est mon chant.
Lecture de la Bible
Qohélet 1,2 et 2,21-23
Colossiens 3,1-5.9-11
Luc 12,13-21
Prédication – David Allisson
Traditions. Valeurs. Racines.
Ces trois mots ont ouvert le sujet de la fête nationale au téléjournal de jeudi à 19h30.
Vous êtes des gens de traditions.
Vous vivez de valeurs.
Vous avez des racines dans ce pays.
Comme moi, vous vous êtes sentis concernés et touchés au moment de la fête nationale il y a à peine quelques jours.
Comme moi, un moment au moins des célébrations de notre vivre ensemble suisse vous a émus lors de ce 1eraoût.
Je suis fier d’être suisse. Je suis fier d’appartenir à ce pays de démocratie, de consensus, de fiabilité, de terroir, de prospérité et d’innovation technologique. Je suis fier et je pense que la liste des qualités de notre pays est plus longue que ce que je viens d’esquisser.
C’est l’héritage de la Suisse : traditions, valeurs, racines. A la Suisse d’en prendre soin, de protéger cet héritage. A la Suisse de tout faire pour éviter la perte des traditions, l’affaissement des valeurs ou la coupure d’avec ses racines.
Pour ce faire, la Suisse est tentée de mettre cet héritage dans un coffre-fort, bien fermé sous la protection du secret bancaire. La Suisse aimerait pour cet héritage un code d’accès compliqué pour qu’elle puisse le garder pour elle.
Et nous voilà dimanche. Nous voilà 4 jours après la fête nationale. Nous lisons cette parabole de l’évangile de Luc que Jésus offre en réponse à un homme qui lui demande d’arbitrer une querelle d’héritage. Il sent, cet homme que son héritage est en train de lui échapper : son frère ne veut pas partager, du moins, c’est ce qui semble lui faire souci. L’homme cherche un arbitre, un répartiteur qui lui rendra justice. Il veut récupérer ce qui lui revient, ce à quoi il est attaché.
Le premier août, les orateurs affirment leur attachement à l’héritage suisse : traditions, valeurs, racines. Quel que soit le lieu ou l’appartenance sociale ou politique, c’est le moment d’affirmer sa légitimité d’héritier. Nous voulons faire honneur aux ancêtres et aux personnes qui ont fait l’histoire du pays.
C’est comme si nous nous trouvions nous-mêmes en querelle d’héritage. J’ai cette impression-là pour la Suisse. Je l’ai aussi quand je pense à ce que nous nous disons entre Églises ou entre croyants : oui, nous sommes concitoyens ou frères et sœurs chrétiens.
Et nous aimons penser que Jésus nous soutient vis-à-vis des héritiers avec lesquels nous nous apprêtons à nous quereller.
« Maître, dis à mon frère de partager avec moi les biens que notre père nous a laissés. » Luc 12,13
L’Évangile, la Bonne Nouvelle que Jésus diffuse est aussi un héritage, mais un héritage qui prend sa valeur quand on le partage en le distribuant aux autres. Ce partage est une mise en pratique du commandement d’amour du prochain.
Il y a des héritages ici-bas. Il y a des valeurs. Il y a des racines.
Pour Jésus, il est possible de les partager et de les vivre dans l’optique du royaume qui vient. C’est un royaume qui prend son sens dans le souffle de la vie. Lucien Willemin invite à porter des chaussures rouges comme une manière de dire : « je m’efforce de faire mes choix et d’agir dans un sens qui prend soin de la vie ». Il se dirait agnostique, j’imagine, mais c’est une manière de dire qui me touche et qui a pleinement son sens pour le chrétien que je suis. Dans mes relations aux autres et au monde, je veux prendre soin de la vie. Je m’en rappelle quand j’enfile mes chaussures rouges et elles me donnent aussi de temps en temps l’occasion d’en parler autour de moi.
Les croyants vivent devant Dieu cette dimension de prendre soin de la vie : mes héritages, je veux les vivre et les partager d’une manière qui prend soin de la vie dans l’amour de Dieu et de mon prochain.
Dans l’évangile que nous avons lu aujourd’hui, Jésus montre un personnage qui donne le mauvais exemple.
Pour un exemple positif allez voir le livre des Actes des Apôtres au chapitre 4 [Actes 4,36-37] : Barnabas est le contre-exemple de l’homme de la parabole. Il a vendu un champ dont il avait hérité pour remettre le produit de la vente dans la caisse commune des apôtres au début des temps de l’Église.
Quand Jésus refuse de s’impliquer dans la querelle des frères, il ne contredit pas l’idée de posséder ni même celle d’avoir des richesses. Vendre ses biens ou une partie de ses biens n’est possible qu’à condition d’en avoir, des biens.
Traditions. Valeurs. Racines.
Quand on a dit ces trois mots, il ne s’est encore rien passé. Tout le monde peut s’y rattacher d’une manière ou d’une autre. Ces mots renvoient à des trésors quand nous commençons à expliciter de quelles traditions nous vivons, quelles sont les valeurs qui nous portent et quelles sont les racines qui nous nourrissent.
Ces éléments de vie, cet héritage qui devient de plus en plus précieux lorsqu’il est partagé, la lettre aux Colossiens l’explicite à sa manière :
« Ce qui compte, c’est le Christ qui est tout et en tous. » [Col 3,11]
Il n’importe plus que l’on soit non-Juif ou Juif. Il n’importe plus que l’on soit chrétien ou que l’on soit musulman, agnostique ou athée.
Il n’importe plus que l’on soit circoncis ou incirconcis. Il n’importe plus que l’on soit catholique, réformé, orthodoxe ou évangélique. Ce qui compte, ce n’est pas la manière de prier, de chanter ou de faire ou ne pas faire le signe de croix, ce qui compte, c’est le Christ qui est tout et en tous.
Il n’importe plus que l’on soit non civilisé, primitif, esclave ou homme libre. Il n’importe plus que nous soyons de Fleurier ou de La Côte-aux-Fées, de cette paroisse-ci ou de cette église-là. Il n’importe plus que nous soyons chômeur, chef d’entreprise, pauvre travailleur ou rentier confortable ou précaire. Ce qui compte, c’est le Christ qui est tout et en tous.
Ce qui compte c’est la vie qui coule en nous quand l’amour de Dieu et du Christ est partagé. Ce sont des traditions de vie, des valeurs d’amour, des racines nourrissantes.
Vous avez tout cela en vous et vous en êtes porteurs. Vous participez à rendre cet héritage de plus en plus précieux quand vous partagez cet amour de Dieu et des autres dans toutes les occasions qui vous sont données.
Mangeons, buvons et faisons la fête en rendant grâce à Dieu et en partageant avec celles et ceux qui sont là. La fête est tellement plus belle lorsqu’elle est partagée !
L’été est une occasion de solitude parce que les voisins et les amis sont en vacances chacun de leur côté. L’été est aussi une occasion de rencontre et de fête : nationale le 1eraoût, avec les vignerons à Vevey, dans son voisinage dans la douceur du soir, à Hors-Tribu bientôt. Quand vous y serez, sentez comme le Christ vous habille d’une nouvelle manière. Sentez comme il vous renouvelle continuellement à son image. Ce qui compte, c’est le Christ qui est tout et en tous. Vous le rencontrez chez celles et ceux avec qui vous partagez. Vous rencontrez le Christ chez celles et ceux avec qui vous passez du temps.
Amen.
Prière d’Intercession – Éric Bianchi
Je vous invite maintenant à prier pour les autres et pour notre monde.
Seigneur notre Dieu, chaque année les ressources naturelles de notre planète s’épuisent toujours un peu plus. Surconsommation, exploitation sauvage et destruction des forêts comptent parmi les nombreux maux dont l’homme est responsable. Nous te prions pour que les grands décideurs de notre monde interviennent enfin et prennent conscience du cadeau inestimable que tu as fait à l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Seigneur, nous te prions pour les 70 millions de personnes déracinées, déplacées à travers le monde, fuyant la guerre, les violences et les exactions. Oui Seigneur, nous te demandons d’entendre notre prière, écho aux cris de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, qui ne trouvent souvent devant eux que le mépris causé par la peur, que des murs qui séparent les familles et qui semblent devenir toujours plus haut et toujours trop solides.
Seigneur, nous te prions pour tous nos proches dans la souffrance, pour toutes celles et ceux qui sont atteints dans leur santé, dans leur corps, mais aussi dans leur cœur et dans leur esprit. Nous les portons à toi et te les confions, Dieu de miséricorde et de bonté. Puisse ton amour demeurer pour eux le phare en pleine tempête, la chaleur du soleil à travers l’orage.
Enfin Seigneur, nous te prions pour toutes celles et ceux qui œuvrent au bien de notre société, au détriment de leur propre santé parfois. Nous pensons à toutes ces personnes de l’ombre, qu’elles soient au service de notre santé, de notre bien-être ou de notre sécurité. Donne-leur la force de poursuivre leur engagement jour après jour.
Amen.