La vie de Dieu nous emmène en dehors de ces murs

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30 août 2015 – Môtiers 10h

Eglise de Môtiers, 500 ans – 1515-2015. Prédication à 2 voix – Séverine Schlüter et David Allisson
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Lecture de la Bible

Hébreux 3,1-6
Luc 2,41-50

Prédication

Voix 1 : Soyons dans la joie, nous sommes venus ce matin dans la maison du Seigneur.

Voix 2 : Ces murs dans lesquels nous sommes aujourd’hui sont les murs de la maison de Dieu.

Voix 1 : Vos maisons, comment sont-elles ? Vous allez retourner chez vous après cette fête aujourd’hui. Est-ce que votre maison ressemble à la maison de vos rêves ?

Voix 2 : La maison de mes rêves : un lieu où il fait bon habiter. Elle est simple pour que je m’y sente bien et confortable pour que cela soit agréable.

Voix 1 : Dans ma maison, j’aime y retrouver ceux que j’aime : mes proches et mes amis.

Voix 2 : Ma maison idéale, c’est un lieu assez grand pour qu’il permette la rencontre.

Voix 1 : Et si elle est grande, avec différentes pièces, c’est aussi une maison où je peux me retirer et prendre du temps pour moi. C’est là où je me sens chez moi et où je peux avoir un foyer, où j’ai envie de faire ma vie de famille.

Voix 2 : Cet aspect accueillant de la maison, les hôtes et visiteurs de Môtiers l’ont retrouvé ici dans cette église. Ecoutez quelques notices que des visiteurs ont laissées dans le livre d’or. [DA apporte le livre]

Voix 1 : Une grande quiétude règne en ce lieu. Merci de garder cette église ouverte.

Voix 2 : J’ai noté la paix dans ce lieu, la même que je demande pour l’humanité.

Voix 1 : Eglise ouverte à chacun, comme je les aime…

Voix 2 : Que les habitants et bienfaiteurs de Môtiers soient remerciés.

Voix 1 : Nous avons reçu beaucoup de joie, de beautés de la nature, nous remercions pour tout. Aussi cette église, ces chansons : elle font du bien à l’âme. Merci.

Voix 2 : Je suis venu visiter l’église avec beaucoup d’émotion et de souvenirs : mon mariage, le mariage de ma sœur, le service funèbre de mon frère. Merci pour ce moment de recueillement.

Voix 1 : Merci de trouver la porte ouverte… dans la simplicité, la sérénité d’une église épurée… Nous passons ici après le dôme de Milan… Gratitude. [SS remet le livre]

Voix 2 : Alors qu’il avait 12 ans, Jésus s’est attardé au Temple de Jérusalem parce que c’est la maison de Dieu, son Père.

Voix 1 : ses parents Marie et Joseph ont des préoccupations familiales bien naturelles : quand ils remarquent l’absence de leur fils, ils le cherchent. Ils doivent le retrouver. C’est leur responsabilité. Il est possible que cette réponse de Jésus : « il me faut être chez mon père » n’avait pas grand sens pour eux. Chez lui, c’est à la maison, avec ses parents. Pourquoi ne les a-t-il pas suivi ?

Voix 2 : Jésus était resté au Temple. Il est évident que pour Jésus, il y a quelque chose de si important dans ce lieu que son devoir de suivre ses parents passe au deuxième plan. Etre chez son père, est-ce que cela veut dire pour Jésus être dans les murs du Temple, le lieu de la présence de Dieu ?

Voix 1 : Ou est-ce que la maison de Dieu son Père, c’est ce qui se passe pour lui dans la relation avec les maîtres de la loi quand il discute avec eux ? Certaines traductions disent d’ailleurs « je dois être aux affaires de mon père » ou « je dois travailler aux œuvres de mon père » ou encore « je dois m’occuper des affaires de mon père ».

Voix 2 : D’ailleurs, Jésus ne reste pas dans le Temple, mais il suit ses parents sur le chemin du retour à Nazareth. « C’est chez mon Père que je dois être » évoque une vie donnée au service des humains, pas forcément dans l’enceinte du temple : être chez le Père veut dire d’abord être au service de ses enfants. C’est ici comme dans l’épître aux Hébreux une manière d’écarter et d’ouvrir les murs de la maison : « le Christ est fidèle en tant que Fils placé à la tête de la maison de Dieu. Et nous sommes sa maison, si nous gardons notre assurance et l’espérance dont nous sommes fiers »

Voix 1 : Jésus et sa famille sont allés comme tous les Juifs en pèlerinage au Temple de Jérusalem. C’était une évidence pour les croyants. Ils devaient y aller. Le Temple de Jérusalem était pour les Juifs le lieu où la présence de Dieu habitait. Mais, avec sa destruction déjà par les babyloniens, cela a posé question.

Voix 2 : le prophète Ezéchiel y avait répondu en disant que le Temple n’était pas le lieu de la présence de Dieu, mais seulement le signe de cette présence.

Voix 1 : Salomon aussi lors de la dédicace du Temple avait dit : « Les cieux eux-mêmes ne peuvent te contenir, Seigneur ! Combien moins cette Maison que j’ai bâtie ! » (1 Rois 8, 27).

Voix 2 : Avant la construction du Temple, Dieu était déjà au milieu de son peuple. Après sa destruction, Dieu était également parmi les siens. On savait donc dès l’Ancien Testament que la Présence de Dieu dépasse le Temple de Jérusalem ; mais on recevait ce lieu de prière comme un cadeau, un signe visible de sa Présence.

Voix 1 : on a en effet besoin de lieux pour vivre sa foi : pour se réunir entre croyants, se retrouver ; retrouver Dieu et lui faire une place en dehors du tumulte du quotidien ; pour s’apaiser et se ressourcer.

Voix 2 : la beauté d’un lieu, son histoire, ses vitraux, la liturgie qui s’y vit : tout cela peut aider à ce ressourcement. Mais dans tout cela, ce qui est important, ce n’est pas d’abord le bâtiment lui-même, mais ce qui s’y vit !

Voix 1 : Oui, les personnes avec lesquelles on vit ces choses, ce sont elles qui sont importantes. Aujourd’hui, le temple a 500 ans et c’est un peu artificiel de dater l’âge d’un édifice qui a connu au cours des siècles tant et tant de rénovations et parfois de transformations.

Voix 2 : Pourquoi fêter l’anniversaire d’un bâtiment, si « celui qui construit une maison est plus honoré que la maison elle-même » ? En affirmant cela, l’épître aux Hébreux renvoie à Dieu, au Christ, qui a « bâti son église », c’est-à-dire qu’il a édifié le peuple des croyants.

Voix 1 : Ce qu’on vit dans cette église pourrait se passer dans n’importe quel bâtiment. Nous fêtons ce temple. Et fêtons aussi notre rencontre à nous qui sommes réunis ici au nom de la Bonne Nouvelle qui fait vivre l’Eglise et les chrétiens depuis 2000 ans : par la résurrection de Jésus, la vie de Dieu nous est offerte.

Voix 2 : Depuis que le Christ s’est réveillé de la mort, la promesse se répand. Depuis que le Christ a été relevé de la tombe, la Bonne Nouvelle est transmise : la mort est vaincue. La mort n’est pas plus forte que la vie.

Voix 1 : C’est cela que nous fêtons aujourd’hui. C’est cela qui nous rassemble. Nous vivons de cette vie de Dieu qui est plus forte que la mort. Cette vie nous emmène donc aussi en dehors des murs de cette église. Elle nous emmène vers nos familles, nos voisins et tous ceux que nous rencontrons. La transmission de la promesse de vie passe aussi par vous, par nous, par chacune et chacun qui en vit.

Voix 2 : le soin apporté par les bâtisseurs à la construction de l’église nous transmet la même chose : quelqu’un a fait que l’on soit bien ici, qu’on s’y sente en vie. Il y a des éléments qui nous mettent dans une ambiance, qui nous renvoient à autre chose, des symboles : le baptistère, la table de communion, la croix, le soleil au-dessus de sa tête, des personnes du passé, témoins de la foi. Tous ces éléments nous appellent à entendre la voix de Dieu dans notre monde et à y voir son action.

Voix 1 : l’assemblée de chrétiens que nous formons devient la maison construite par le Christ. Nous sommes consolés, ressourcés, instruits, apaisés, renouvelés par ce qui est à vivre et à partager dans ce lieu. Et cela peut aussi être vécu dans d’autres lieux ou en plein air.

Voix 2 : La maison que construit le Christ, ce sont des personnes et ce qu’elles vivent ensemble. Quand elles reçoivent cette vie et en rayonnent, elle deviennent ce lieu ouvert ou Dieu demeure et où son Esprit souffle.

Voix 1 : continuons d’utiliser ces lieux et de les habiter… en nous souvenant que l’essentiel dépasse ce bâtiment ;

Voix 2 : Ce que nous vivons ici nous transforme. En sortant après une telle rencontre, nous portons la vie en nous.

Voix 1 : Nous sommes envoyés dans le monde et vers les autres : « Et nous sommes sa maison, si nous gardons notre assurance et l’espérance dont nous sommes fiers ».

Voix 2 : que nos gestes, nos paroles, nos activités, nos rencontres soient habitées de la présence de Dieu, dans ce temple…

Voix 1 : …et en dehors de ce temple !