La résurrection…

Prédication

Culte du Souvenir – 23 novembre 2024 – Môtiers

Matthieu 28, 1-10

1Après le sabbat, dimanche au lever du jour, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le tombeau. 2Soudain, il y eut un fort tremblement de terre ; un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. 3Il avait l’aspect d’un éclair et ses vêtements étaient blancs comme la neige. 4Les gardes en eurent une telle peur qu’ils se mirent à trembler et devinrent comme morts. 5L’ange prit la parole et dit aux femmes : « N’ayez pas peur. Je sais que vous cherchez Jésus, celui qu’on a crucifié ; 6il n’est pas ici, il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez, voyez l’endroit où il était couché. 7Allez vite dire à ses disciples : “Il est ressuscité et il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. » 8Elles quittèrent rapidement le tombeau, remplies tout à la fois de crainte et d’une grande joie, et coururent porter la nouvelle aux disciples. 9Tout à coup, Jésus vint à leur rencontre et dit : « Je vous salue ! » Elles s’approchèrent de lui, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant lui. 10Jésus leur dit : « N’ayez pas peur. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Prédication – G. Klauser

A chacune et chacun ici présent, proche ou de passage, habitué ou éloigné, la paix de Dieu soit toujours avec vous. Amen.

Chères familles, chers amis,

La Bible parle de ce qui préoccupe l’être humain de manière ultime. Elle va au cœur, elle parle des choses fondamentales, de tout ce qui fait la vie humaine. La Bible regorge d’émotions, de passions, de joie et de peines. La Bible parle de la mort, la Bible parle de la vie. Et la Bible, au travers de Jésus, nous parle également de résurrection.

La résurrection. Rien que le mot… au pire ça fait peur, au mieux on ne se sent pas vraiment touché, parce que ça ne concerne qu’une poignée de chrétiens qui s’accrocheraient à l’idée d’une vie après la mort. L’étonnement devait d’ailleurs être le même pour les femmes du texte que nous venons d’entendre. Qu’est-ce que cela signifie lorsque l’ange leur dit : « Allez vite dire à ses disciples : Il est ressuscité et il vous précède en Galilée » ?

Vous vous dites peut-être que nous pourrions venir ici vous apporter notre expertise de pasteurs et de diacre sur la question. Qu’avec les livres et les livres que nous avons dû lire, nous devons en avoir appris énormément sur la question de la résurrection. Il me faut pourtant vous avouer, et c’est là que vous intervenez, que la résurrection, c’est vous qui nous avez appris, c’est vous qui nous avez montré ce que c’est.

Chères familles, notre texte commence lorsque Jésus est mort et que deux femmes se rendent au tombeau. La résurrection n’est pas un évènement isolé. Tout commence avec la mort de Jésus. La mort. La vraie. Pas une mort édulcorée. Pas non plus une mort que Dieu viendrait adoucir. La mort vient et fauche sur son passage jusqu’à la confiance de Jésus en Dieu, puisque, sur la croix, Jésus s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

Non, Dieu ne viendra pas éloigner la douleur que représente la mort de Jésus. La mort est là, dans toute son horreur. La mort de Jésus, comme la mort de tous les innocents, est bien réelle. La grosse et lourde pierre roulée devant le tombeau est aussi là pour nous dire que non, Jésus n’a pas pris la poudre d’escampette pour aller se faire soigner et revenir au grand jour. Vous le savez bien, vous qui avez perdu un ou une proche. La mort, lorsqu’elle survient, ne fait pas dans la demi-mesure.

Mais la subtilité de la chose, c’est que l’histoire ne s’arrête pas là. Le récit aurait pu s’arrêter là. Jésus est mort, tout est fini. Mais non, l’histoire continue.

Très vite, il y a cette parole, adressée par Dieu aux femmes, à travers un messager : « N’ayez-pas peur ». Puis Jésus, qui apparaît. Il est différent d’avant. Ce n’est plus le même. D’ailleurs, le récit nous dit par la suite qu’il ne sera plus même présent physiquement sur terre. Il faudra donc s’habituer, ce qui continue sera différent. Mais ce qui continue, c’est bien la vie.

Chères familles, chers amis, quand je dis que c’est vous qui nous apprenez quelque chose de la résurrection, c’est parce que nous sommes ici pour célébrer cette vie qui continue. C’est parce que nous pouvons reconnaître dans votre récit de vie les étapes du chemin de Jésus. Quelqu’un à qui vous teniez est parti. Vous avez vécu la dure réalité de son départ. Et rien ni personne n’a pu y faire quoi que ce soit. Vous avez vécu cela de face, pleinement, jusque dans les profondeurs.

Et quelque chose a émergé. Une vie différente, forcément. « N’ayez pas peur ! ». Cette parole, c’est aussi celle qui a résonné lorsque les larmes ont cessé de couler. La vie a continué. Aujourd’hui, nous célébrons la vie. La vie avec sa complexité. Pas une vie qui nie la difficulté, la souffrance ou la mort. Tout cela existe et vous êtes bien placés pour le savoir. Pourtant, l’étincelle de vie n’est pas éteinte. La vie se fraye un chemin.

Chères familles, chers amis, vous poursuivez courageusement votre route. Cela constitue à mes yeux le plus beau témoignage possible de ce qu’est la résurrection.

Amen !