Jésus ressuscité!? A voir!

Cultes des 7 et 8 avril 2018 – Môtiers et Travers

Lecture biblique et message en pdf

Lecture biblique: Evangile selon Jean 20,19-29

Le soir de ce même dimanche où Jésus est ressuscité, ses disciples sont réunis dans une maison. Ils ont fermé les portes à clé parce qu’ils ont peur des chefs juifs.

Jésus vient et se tient au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après qu’il a dit cela, il leur montre ses mains et son côté. Les disciples sont remplis de joie en voyant le Seigneur.

Jésus leur dit encore une fois : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Après ces paroles, il souffle sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Quand vous pardonnerez les péchés à quelqu’un, Dieu donnera son pardon. Quand vous refuserez ce pardon à quelqu’un, Dieu le refusera aussi. »

Quand Jésus est venu dans la maison, Thomas appelé le Jumeau, l’un des douze apôtres, n’était pas avec eux. Les autres disciples lui disent : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais Thomas leur répond : « Je veux voir la marque des clous dans ses mains. Je veux mettre mon doigt à la place des clous, et je veux mettre ma main dans son côté. Sinon, je ne croirai pas. »

Le dimanche suivant, les disciples sont de nouveau réunis dans la maison, Thomas est avec eux. Ils ont fermé les portes à clé.

Jésus vient et il se tient au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Ensuite il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté. Arrête de douter et crois. »

Thomas lui répond : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Tu crois parce que tu m’as vu. Ils sont heureux, ceux qui n’ont pas vu et qui croient. »

Message

Ce récit de Jésus ressuscité est aussi fameux que magnifique à mes yeux ! Il y a beaucoup à en dire, j’en choisis trois aspects ici.

En premier, l’attitude des disciples, qui passe par trois états :

– Tout d’abord, la peur et certainement le chagrin et la désillusion. Leur maître est mort misérablement, ils sont dans le choc de sa perte, ils se sentent abandonnés.

– Puis, quand Jésus les rejoint, passée leur stupeur, la joie les envahit. Avec la paix retrouvée, les voilà revêtus d’une responsabilité : vivre et partager l’Esprit qui anima Jésus, et être ses continuateurs dans le monde.

– Enfin, entourant Thomas qui veut aussi voir Jésus en vrai, ils vont attendre avec lui toute une semaine jusqu’à ce qu’il soit exaucé. Ils vont être pour lui des compagnons précieux dans son passage du doute à la foi.

Nous pouvons vivre ces états d’âme que connurent les disciples : la perte d’une confiance en Dieu ; le doute que « tout cela est vrai » concernant Jésus ; ce sentiment que la foi n’est pas possible pour tous. Nous pouvons aussi expérimenter cette joie bouleversante que la vie de Dieu est plus forte que tout ; que nous sommes guidés par un souffle qui nous dépasse et qui peut faire du bien à ceux que nous côtoyons. Nous vivons aussi des moments où nous pouvons épauler des proches, parfois sans le savoir, et leur être utile dans un passage délicat de leur vie.

Deuxièmement, j’aime voir Thomas, l’oublié du dimanche de Pâques ! C’est quand même pô juste ! de manquer un tel rendez-vous. Je le trouve courageux de dire sa frustration à ses amis et d’insister pour voir lui aussi Jésus afin de croire comme eux. Il aurait pu « s’écraser » devant leur joie et leur foi retrouvées ; être une sorte de Calimero, penser « je ne méritais peut-être pas cette chance-là » et s’enfoncer dans une mauvaise conscience. Mais non, il reste debout et il réagit. Il expérimente qu’il a sa place dans le groupe et qu’il peut leur faire confiance pour résister à leur liesse jusqu’à ce qu’il puisse la vivre à son tour !

Nous pouvons ressembler à Thomas, appelé le Jumeau. Nous arrive-t-il de nous sentir en-dehors de la vie d’un groupe – famille, amis, club – et de ne pas connaître  la joie, l’enthousiasme, ou d’autres sentiments qui habitent ce groupe ? Il nous a manqué un rien, d’être présent à un événement qui a soudé les autres, et nous voilà « pas dans le coup », ce qui peut être désagréable à vivre. Dans cette situation, heureux sommes-nous si nous pouvons rester en contact avec ce groupe. Et encore plus heureux si le groupe ou une partie de ses membres nous prennent au sérieux pour vouloir nous réintégrer dans ce qui est partagé par tous. Dans une famille, je pense à des retrouvailles avec un parent longtemps en retrait et qui refait des liens vivants avec les siens.

Troisièmement, il y a l’attitude de Jésus. Le plus beau pour moi n’est pas qu’il rejoigne ses disciples dans leur maison fermée à clé. Ça, c’est juste le signe que rien ne peut arrêter Jésus de rejoindre les siens là où ils sont, là où ils en sont. Il traverse pareillement les murs de la peur, du doute, du chagrin, tout ce qui garde les siens prisonniers en eux-mêmes. Le plus beau pour moi, c’est qu’il accepte la requête de Thomas et qu’il l’exauce. Sans le juger, sans le sermonner. Il se montre à Thomas et celui-ci n’a plus besoin de toucher pour croire ; la vue seule lui suffit.

Que Jésus déclare heureux ceux qui croient sans avoir vu est bien ; c’est vrai que la confiance qu’on peut vivre comme un enfant la vit, sans se poser de question, c’est une richesse. Mais pour autant, Jésus répond à ceux qui ont besoin d’un signe de plus, et qui le lui demande sans détour.

Croyons-nous que Jésus est ressuscité ? Croyons-nous que, comme lui, notre vie est promise à la résurrection, plutôt qu’au néant ? Souhaitons-nous le savoir comme on sait que l’amour est vrai quand on l’a expérimenté ? Comme Thomas, nous osons demander à Jésus de nous accorder une réponse qui deviendra notre expérience vécue. S’il est vraiment ressuscité, c’est pour que chacun de nous connaisse une vie re-suscitée. Amen.