Culte du 28 avril 2018 à Môtiers
Lecture biblique et prédication en pdf
1ère lecture biblique: 1ère Epitre de Jean 3,18-24
« Mes enfants, n’aimons pas avec des paroles et avec de beaux discours, mais avec des actes. Ces actes montrent que notre amour est vrai. Par là, nous saurons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu, nous rendrons la paix à notre cœur. En effet, si notre cœur nous accuse, nous le savons, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout. Amis très chers, si notre cœur ne nous accuse pas, nous sommes pleins de confiance devant Dieu et nous recevons de lui tout ce que nous demandons. Pourquoi ? Parce que nous obéissons à ses commandements et nous faisons ce qui lui plaît.
Voici ce que Dieu commande : nous devons croire au nom de son Fils, Jésus-Christ, et nous aimer les uns les autres, comme le Christ l’a commandé. Celui qui obéit aux commandements de Dieu, il vit en Dieu et Dieu vit en lui. Oui, Dieu vit en nous, à cause de l’Esprit Saint qu’il nous a donné. »
2ème lecture biblique: Evangile selon Jean 15,1-8
« La vraie vigne, c’est moi, et mon Père est le vigneron. Il enlève toutes mes branches qui ne donnent pas de fruits et il taille toutes les branches qui donnent des fruits. Ainsi elles en donneront encore. Les paroles que je vous ai dites vous ont déjà taillés. Restez attachés à moi, comme moi je reste attaché à vous. Une branche ne peut pas donner de fruits toute seule, elle doit rester sur la vigne. De la même façon, vous ne pouvez pas donner de fruits, si vous ne restez pas attachés à moi.
Je suis la vigne, vous êtes les branches. Si quelqu’un reste attaché à moi comme je suis attaché à lui, il donne beaucoup de fruit. En effet, sans moi, vous ne pouvez rien faire. Celui qui ne reste pas attaché à moi, on le jette dehors, comme les branches. Alors les branches deviennent sèches, on les ramasse, on les jette dans le feu, et elles brûlent.
Si vous restez attachés à moi, et si mes paroles restent en vous, demandez ce que vous voulez, et vous l’aurez. Donnez beaucoup de fruits et soyez ainsi mes disciples, alors vous montrerez la gloire de mon Père. »
Message (d’après un texte d’André Sève)
Le symbole de la vigne a désigné tout au long de l’Ancien Testament le peuple que Dieu s’était choisi et dont il s’occupait avec amour. Jésus s’empare du symbole pour nous faire découvrir une nouvelle réalité : « C’est moi la vraie vigne »
Il y a toujours Dieu, vigneron attentif, et les humains, peuple-vigne. Mais entre les deux surgit un homme-vigne, un homme « collectif » : Jésus. Le vignoble aux ceps éparpillés devient ce Cep unique qui ne cessera de grandir par ses sarments : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments. »
Un mystère d’unité se dessine : l’étroite union de Jésus et de ses disciples. Elle fait évidemment songer à la solidarité de tous les humains en Adam, mais la solidarité en Jésus est bien plus forte et totalement bénéfique. Elle tient sa force d’une autre unité : entre Jésus et son Père, entre le « cep » et le « vigneron ».
Un mot typique de l’Evangéliste définit cette unité divine qui s’étend jusqu’à nous par Jésus : demeurer. « Demeurez en moi comme moi en vous ». Ainsi, il ne s’agit pas d’abord de porter du fruit, mais de demeurer, c’est-à-dire de rester attaché dans la durée à une relation vivante avec Jésus et d’en vivre les effets.
Dans sa grande prière finale, Jésus évoquera une dernière fois cette unité unique : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi ; qu’ils soient eux aussi en nous. » La relation vivante à Jésus est bien décrite par l’image de la sève de la vigne.
– Sans moi, dit Jésus, sans ma vie dans vos veines, vous ne pouvez rien faire, vous ne pouvez rien vivre de profond, de vital avec le Père et entre vous. Vous n’êtes qu’un sarment desséché. Il avait aussi décrit cette union ainsi : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. »
La Vigne, un Peuple, une Eglise, un Corps, la sainte-cène, tout nous arrache à une vie chrétienne individualiste. Et même à un imaginaire « toi et moi » avec Dieu. Nous ne sommes jamais seuls et jamais deux, la réalité chrétienne est une trilogie : nous-mêmes, Dieu, nos sœurs et frères. Vivre à la chrétienne, c’est vivre dans une communion en même temps avec le Dieu trois fois saint et avec l’humanité. Nous sommes dans un immense univers où nous atteignons, partout à la fois, le Seigneur et mes semblables.
Cette vie de communion profonde est évidemment une communion d’amour. Et Jésus nous dit qu’une même sève divine, le même amour, doit faire peu à peu de tous les humains, en Christ, l’immense Peuple-Vigne. Amen.