« Je crois la communion des saints, la rémission des péchés » – Série d’été partie 8

Série de cultes d’été sur le Symbole des Apôtres

20 août 2017, Les Verrières 10h – fête des 500 de l’église – culte musical et chanté

8ème partie: « Je crois la communion des saints, la rémission des péchés »

Texte de la prédication à télécharger en format pdf

Lectures bibliques: Genèse 18,20-33 ; Matthieu 18,21-35

Prédication de René Perret

Lors de nos cultes de cet été, nous méditons le Symbole des apôtres ; aujourd’hui, voyons la bonne nouvelle contenue dans cette affirmation : « Je crois la communion des saints, la rémission des péchés ».

La communion des saints

    Il est une fois un peuple composé de toutes sortes de gens ; peuple innombrable répandu sur toute la terre, existant hier et demain comme aujourd’hui. Ce peuple a une foi étonnante : il se sait famille d’un Dieu-Père, bien-aimée par lui depuis que Dieu existe. Ce peuple, ce sont les chrétiens, les baptisés et d’autres encore qui échappent à notre connaissance mais pas à celle de Dieu. Ce peuple, ces gens, qu’ils le vivent un peu, beaucoup… ou pas tellement, Dieu les a mis à part pour un destin commun : être un organisme vivant, qu’on appelle le corps du Christ.

Comme, dans une famille, on repère celui qui est doué pour la musique et qui aime la trompette, et on fait tout pour qu’il avance dans l’exercice de cet art ; ainsi dans la famille des enfants de Dieu, chacune et chacun est repéré par notre Père pour exercer son ou ses talents propres. Il n’y a pas de petit talent, comme il n’y a pas, dans un corps, de membre insignifiant.

Nous avons entendu le récit où Abraham marchande avec Dieu pour sauver les habitants de Sodome et Gomorrhe, deux villes aux mœurs si dévoyées qu’elles méritent la destruction divine. Ce que fait Abraham, avec l’insistance d’un marchand de tapis, c’est d’essayer de sauver des injustes punissables à l’aide de justes présents au milieu d’eux.

Je traduis cette attitude pour nous : je nous crois portés par la prière d’une foule de frères et de sœurs, vivant aujourd’hui et que nous ne connaissons pas forcément, qui disent du bien de nous et du monde

à Dieu notre Père. Cette prière est aussi celle de frères et de sœurs qui nous ont précédés et nous ont espérés témoins vivants aujourd’hui. À notre tour, quand nous prions pour ceux qui nous suivront dans la famille de Dieu, nous portons ceux qui demain reprendront le flambeau de cette foi.

La rémission des péchés

    J’ai lu un jour une carte postale qui avait cette phrase formidable : « Soyez original : dites du bien des autres quand ils sont absents ». Je trouve que cette formule pourrait figurer comme un verset dans la Bible ! Elle dit si bien l’attitude libératrice de la bien-veillance. Alors qu’il nous est tellement plus « naturel » de médire, de souligner ce qui ne va pas, de répandre des rumeurs négatives. Nous sommes plus à l’aise à parler du péché et des péchés qu’à annoncer et vivre le péché et les péchés remis.

Devant Dieu, nous sommes des vivants responsables de nos actes, de notre façon de vivre notre histoire. Et ceux qui cherchent activement à être aimants, ouverts, tolérants le savent le mieux : nous sommes à des années-lumière de l’amour, de l’ouverture et de la tolérance qui sont en Dieu. Dieu le sait aussi, qui nous a offert de devenir le Tout-proche de nous en Jésus-Christ ; celui qui supprime toute distance entre Dieu et nous.     En tant qu’enfants du Dieu Père, nous avons à annoncer la joie d’être des humains libérés de nos fautes, de nos erreurs, acceptés avec nos limites,…

Comme dans le récit que donne Jésus sur le serviteur insolvable que le roi libère de sa dette, nous sommes appelés à nous voir comme ce serviteur. Libérés par Dieu de tout jugement jusque dans les tréfonds de notre vie et notre personnalité, c’est déjà une découverte qui peut nous remplir de joie pour le restant de nos jours. Mais cette libération en appelle une autre : celle qui nous devons accorder à ceux qui nous ont offensés.

Personnellement, raisonnablement, je ne peux pas croire que je dois à Dieu des millions de pièces d’argent et que mon prochain ne me doit que 100 pièces d’argent. Je ne peux m’imaginer à ce point pécheur pardonné, et devant ensuite pardonner si peu en comparaison. Ma mémoire et ma conscience sont bien plus marquées par ce qui m’a été fait que par ce que j’aurais fait à Dieu.

Bien sûr, cette disproportion veut dire surtout ceci : par Dieu, nous sommes tellement libérés, non jugés, vus et tenus pour des personnes relevées et renouvelées que nous pouvons envisager de faire la même démarche envers ceux qui nous ont fait du tort. Notre démarche prendra le temps qu’il nous faut,

car c’est un vrai travail pour nous et en nous. Mais Dieu nous y accompagne avec toute la confiance et l’espérance qui le caractérisent. Je termine avec ces deux remarques :

– La communion : nous allons la vivre en partageant le repas du Seigneur ; mais nous la vivons aussi entre nous, en incluant ceux qui nous ont précédé et ceux qui nous suivront.

– Comme le dit le théologien Alphonse Maillot : « La communion des chrétiens précède l’unité des Eglises. Malgré leurs divisions, les chrétiens de toutes les Eglises restent en « commune union ». Ils confessent que l’Eglise est « commune » et espèrent qu’elle deviendra « une ». » Amen.