6 août 2017 – Travers 10h Culte du 18e dimanche de l’Eglise
« Je crois en l’Esprit-Saint »
Texte du culte à télécharger ici en format pdf
Salutations et bienvenue
Le vent souffle où il veut ; tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Voilà ce qui se passe pour quiconque naît de l’Esprit de Dieu. Jean 3,8
Dieu est la vie en nous. Dieu est le souffle de liberté qui nous accueille, nous motive et parfois nous contrarie.
Soyons attentif à sa présence et à son souffle. Prions.
Invocation
Souffle de Dieu, souffle de vie, souffle d’un désir ardent, viens, Saint Esprit.
Toi qui réconfortes, toi qui déranges, toi qui interprètes, toi qui enthousiasmes, viens, Saint Esprit.
Ami céleste, qui allumes les lampes, qui révèles la vérité, qui accouches du changement, viens, Saint Esprit.
Le Seigneur est ici.
L’Esprit de Dieu est avec nous. Amen.
Pardon et parole de grâce
En toi, Dieu bienveillant, le solitaire éprouve l’attention, l’orphelin trouve un parent, et l’angoissé un compagnon.
En toi, le blessé rencontre son soignant, le repentant trouve quelqu’un qui pardonne, et l’accablé quelqu’un qui l’accompagne.
En toi, l’avare trouve un mendiant, le découragé trouve quelqu’un qui le fait rire, et le légaliste un transgresseur de lois.
En toi, Jésus Christ, nous rencontrons notre Créateur et la personne qui nous répond, nous correspond.
Alors si quelqu’un aimerait dire « Aide-moi », si quelqu’un a besoin de dire « Sauve-moi », si quelqu’un aimerait dire « Tiens-moi » et si quelqu’un a besoin de dire « Pardonne-moi », qu’il le dise, qu’elle le dise maintenant en toute confiance.
(Silence)
O Christ, tu nous accueilles et tu nous interpelles, parle-nous, agis envers nous, et révèle en nous ce qui nous rendra entiers :
Nous l’accueillerons ; et nous t’en louerons. Amen
Lecture de la Bible
Prédication de David Allisson :
Je crois en l’Esprit Saint : à quoi cela sert-il de dire cela ?
Je crois en l’Esprit Saint est l’actualisation de tout ce qui a été dit de l’action de Dieu et du Christ, formulée au passé ou au futur dans le début du credo.
La présence de l’Esprit Saint rend vrai tout ce qui a été dit dans le credo.
Dieu le Père tout-puissant a créé le ciel et la terre.
Jésus Christ, son Fils unique a été conçu, est né, à vécu et souffert sous Ponce Pilate. Il est mort, est ressuscité et est monté au ciel. C’est de là qu’il viendra pour juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint est actualisation de cela. C’est à dire que le Saint Esprit rend effectif pour le croyant aujourd’hui ces éléments du passé et de l’avenir de l’histoire du salut. Actualiser le credo, cela ne veut pas dire qu’il faut renouveler le langage pour le mettre au goût d’aujourd’hui. Cela veut dire que l’Esprit inscrit dans les faits de notre vie aujourd’hui cette Vie qui vient de Dieu dès l’origine du monde et jusqu’à la vie qui nous est promise au-delà de notre mort.
Jésus a réalisé son œuvre il y a 2000 ans et la pleine maturité du salut nous attend dans un futur indéterminé. Dans un certain sens, nous nous trouvons dans une période de l’absence de Dieu. Le temps où Dieu était présent parmi les humains dans la personne de Jésus a pris fin. Le temps de l’accomplissement, où il sera tout en tous, n’est pas encore là. Ainsi, nous nous trouvons dans un temps intermédiaire qui est le temps de l’Esprit Saint. Dieu nous rejoint dans ce temps entre Jésus et la réalisation de sa pleine présence. C’est par le Saint Esprit qu’il nous rejoint.
Dieu n’est pas présent en nous par le souvenir que nous avons de Jésus ou par l’espérance que nous avons de son retour. Le Saint Esprit nous rejoint de l’extérieur de nous mêmes non pas de notre mémoire ou de notre propre esprit.
A la façon du vent, à la façon d’un déplacement atmosphérique, Dieu voyage de l’un à l’autre d’entre nous en étant présent à la fois au départ et à l’arrivée de son déplacement.
Karl Barth écrivait : « Le Saint Esprit, c’est Dieu allant d’un endroit à l’autre, de son endroit à notre endroit, de la hauteur de sa majesté à la bassesse de notre péché, de la sainteté de sa gloire à la misère de notre faiblesse. Le Saint-Esprit, c’est Dieu qui nous donne la liberté que nous cherchions en vain en nous-mêmes : la liberté pour lui. » [Karl Barth, La confession de foi de l’Eglise, Delachaux et Niestlé, 1946, p.68-69]
L’intervention de l’Esprit Saint fait de Jésus notre contemporain. La révélation qu’il nous fait connaître et aimer n’est autre que celle, historique, de Jésus Christ. Elle n’en est ni une étape nouvelle, ni un dépassement, ni un complément.
Avoir l’Esprit et vivre de l’Esprit, c’est vivre la proximité de Dieu en Jésus Christ. L’Esprit est par excellence le don de Dieu, sa grâce et sa présence dans cette période intermédiaire qui nous sépare du royaume de Dieu.
Le salut nous est offert, ainsi qu’à tous les humains. La foi nous ouvre à la conscience de ce cadeau et nous libère afin de vivre en conséquence de ce salut. Nous n’avons aucun mérite à tout cela. C’est le Seigneur qui nous l’offre. Ce que nous recevons là, c’est la vie qui nous est commune à toute l’humanité.
Le Saint Esprit rend présent aux chrétiens le salut et la liberté en Christ.
En quelque sorte, le Saint Esprit est le souffle de Dieu et nous sommes les éoliennes qui reçoivent ce souffle pour en faire de l’énergie pour le monde. Cette énergie pour le monde, c’est l’amour duquel le Christ a aimé celles et ceux qu’il a rencontrés dans son ministère. Cet amour du Christ et de Dieu, c’est l’énergie pour le monde qui est issue de ce souffle de Dieu en nous et sur nous. C’est ce souffle qui rend Dieu présent. Ce souffle vient de la présence de Dieu et se dirige vers la présence de Dieu. Quand il circule dans le monde et que nous aimons avec la force de l’énergie d’amour qu’il met en nous, nous devenons des révélateurs de la présence de cet Esprit et de cet amour du Christ.
Ce n’est pas pour que nous soyons sauvés que l’Esprit est présent dans le monde. Sauvés, nous le sommes déjà.
La foi nous ouvre à la conscience de ce souffle et libère notre énergie à aimer. C’est en cela qu’il est inspiration et force pour nous et pour le monde.
Je crois en l’Esprit Saint : dire cela, c’est dire que je crois que Dieu est présent, agissant et fort dans le monde dans lequel je vis. Il est présent, agissant et fort, parce qu’il ouvre à la liberté d’aimer. Et aimer, c’est aimer l’autre tel qu’il est et non tel que je pense qu’il devrait être. C’est pour ça que je n’y arrive pas par moi-même, mais seulement par cette force que la toute-puissance d’amour de Dieu met en moi. Je ne demande pas à l’autre de changer pour que je l’aime. Je change parce que la force de Dieu en moi m’ouvre à la liberté d’aimer l’autre tel qu’il est / telle qu’elle est.
Cela change le monde, non pas parce qu’il devient différent.
Cela change le monde, parce que j’ai accepté de me laisser changer par la force de l’amour en moi et que je peux m’ouvrir de manière différente à la vie qui m’est offerte et à la présence de Dieu tout-puissant d’amour en moi et autour de moi.
Je crois en l’Esprit Saint : l’Esprit Saint, c’est Dieu présent dans mon quotidien, dans mon humanité et dans le monde dans lequel je vis.
Je ne peux pas continuer comme avant, avec cette présence.
J’en suis transformé, j’en suis énergisé, j’en suis habité et généreux de l’amour de Dieu. Et je ne suis pas seul. Les chrétiens sont concernés. Vous êtes aussi transformés, énergisés et généreux de l’amour de Dieu qui habite en vous.
Je crois en l’Esprit Saint : quand je dis cette confiance, je dis et demande que les chrétiens qui vivent de la même espérance sont aussi en lien les uns avec les autres. Ils forment une communauté humaine vis-à-vis de Dieu qui les fait vivre les uns et les autres. Chacun avec cette énergie et ensemble par ce lien qui les unit, forment l’Eglise universelle, la communion des saints, pour une vie transformée et plus forte que tout ce qui fait mourir.
Ce sont les éléments de la fin du texte du Symbole des Apôtres qui seront relevés dans les prédications des prochains week-ends par mes collègues.
Je crois en l’Esprit Saint : Dieu est présent dans ma vie et dans le monde. Il souffle sur moi et en moi et transforme ma pâte humaine en l’énergie qui est la toute-puissance de Dieu : l’amour. Amen.
Confession de foi
L’Esprit souffle où il veut. Et nous en faisons ce que nous pouvons avec les moyens qui sont les nôtres. Par exemple, nous exprimons notre foi avec des mots qui viennent d’un temps reculé de l’histoire de la foi chrétienne et nous espérons qu’ils disent la confiance et la vie du Seigneur en nous.
Pourtant, nous avons parfois du mal à bien comprendre ce que dit ce Symbole des Apôtres. C’était déjà le cas de Kurt Marti, pasteur et poète bernois. Il a écrit en 1985 un poème qui dit sa compréhension du Symbole des Apôtres. Et puisque l’Esprit souffle où il veut, c’est cette relecture du credo que je nous invite à dire maintenant.
Je crois en Dieu qui est amour, créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus Parole de Dieu faite homme,
Messie des affligés et des opprimés.
Il a annoncé le Royaume de Dieu, pour lequel il a été crucifié, livré comme nous à la destruction de la mort, mais ressuscité le troisième jour pour œuvrer encore et toujours à notre libération jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous.
Je crois en l’Esprit Saint.
Il fait de nous des compagnons de lutte du Ressuscité, des frères et sœurs de tous ceux
qui combattent et souffrent pour la justice.
Je crois à la communion de l’Eglise universelle, au pardon des péchés, à la paix sur la terre ; s’y consacrer fait sens.
Je crois que la vie s’épanouira pleinement par delà notre vie. Amen
Intercession
Dieu Eternel,
Toi que nos mots peuvent évoquer, mais jamais contenir, nous te remercions pour tous les sons et le silence, pour les couleurs et les symboles qui, à travers les siècles, ont aidé les célébrations de ton Eglise à être vraies et pertinentes.
Silence
Ici, maintenant, nous prenons un temps pour nous souvenir de ceux et de celles qui ont façonné la foi qui nous porte, par leurs chants ou en partageant des histoires, en nous invitant quand nous nous sentions à l’écart, ou en priant pour nous sans que nous ne l’ayons demandé.
Silence
Nous nous souvenons de ceux de celles dont la sensibilité et les compétences dans la prédication, la lecture, la musique et la liturgie nous ont aidés à grandir dans la foi et à découvrir la joie de te célébrer.
Silence
Nous nous souvenons de ceux et de celles qui encouragent d’autres à te louer en-dehors de nos églises :
celles et ceux qui enseignent les enfants
celles et ceux qui animent des groupes de jeunes
celles et ceux qui prient et accompagnent dans les hôpitaux, les écoles et les prisons
celles et ceux qui interviennent pour les victimes des catastrophes naturelles
les animatrices du CORA pour la population du Val-de-Travers et les membres du comité
Silence
Nous nous souvenons de ceux et de celles qui n’arrivent pas à prier et qui peinent à cheminer dans la foi, ou qui ont peur des changements dans l’Eglise plus que dans tout autre espace de leur vie.
Nous te prions pour qu’ils soient encouragés et que l’amour dissipe leurs peurs.
Silence
Prions aussi pour le renouveau de toute l’Eglise, à commencer par nous-mêmes.
Dieu bon, transforme-nous, pour que généreux, confiants et dans l’attente que le meilleur est encore à venir, nous devenions vraiment semblables au Christ.
Permets qu’avec passion, nous suivions Jésus plutôt que de l’admirer passivement.
Fais de nos Eglises des communautés de disciples fidèles et des signaux vers le Ciel, et alors, en nous, par nous et – au besoin – malgré nous, que ton Règne vienne.
Amen.