5 juin 2016 – Buttes 10h Culte carte postale
Texte de la prédication à télécharger en format pdf
La prière du voyageur
O toi le Dieu très présent
guide-nous dans la paix vers laquelle nous voulons aller.
Permets que nous atteignions notre but sans encombre.
Protège-nous de tous les dangers pendant que nous voyageons sur terre, sur la mer ou dans les airs.
Ouvre nos yeux et notre cœur afin que nous voyions ton visage à travers la beauté du monde et la rencontre du prochain.
La création que nous découvrons avec étonnement,
jour après jour, c’est la tienne, Seigneur.
Tu es si merveilleux. Nous te remercions.
Amen. Halte spirituelle à l’aéroport de Zürich
Lecture de la Bible
La Bible met en mouvement. On y lit plusieurs envois de personnages dans des voyages ou des missions particulières. Abraham est devenu un modèle de foi. Voici comment il a été envoyé.
Genèse 12,1-3
Prédication – David Allisson
En route Abraham ! Tu seras une bénédiction du Seigneur pour les nations de la terre.
Pouvez-vous mettre votre prénom à la place de celui d’Abraham dans cet envoi ?
J’essaie pour moi : En route David ! Tu seras une bénédiction du Seigneur pour les nations de la terre.
Murmurez le ou pensez le pour vous avec votre prénom. Pause.
Qu’est-ce que cela vous fait, d’entendre cet envoi ?
Cela donne envie d’écrire des cartes postales, peut-être. Cela peut susciter des pensées que vous aurez envie de partager.
En 16 courts chapitres et moins d’une trentaine de pages, l’évangile de Marc fait la même chose : il nous envoie. Il nous demande de faire notre part. Nous avons à jouer notre rôle. Alors en route.
Marc avait commencé sans surprise en relevant dans ses premières lignes que Jésus accomplit tout ce que les croyants attendent : il est le Fils de Dieu annoncé par les prophètes, il est déclaré publiquement Fils bien-aimé par Dieu lui-même, il est servi par les anges au désert, il proclame le Royaume et invite à la conversion. Marc rassure et invite à la lecture de l’évangile en toute confiance.
Puis les surprises surgissent les unes après les autres, comme les imprévus dans un voyage qui tourne mal.
Jésus enseigne, mais sur plusieurs pages, on n’est pas renseigné sur le contenu de l’enseignement, il est rejeté par les responsables religieux, il demande le silence sur qui il est vraiment et finalement, au lieu d’instaurer le Royaume annoncé, il meurt lamentablement.
Il faut aller plus loin. Sans se mettre en route ni remettre en cause les acquis, cela ne va pas le faire.
Même la résurrection de Jésus n’est pas le « ouf » qui permettra de tout remettre et de finir en beauté. Non, la résurrection est une confirmation de ce qui est dit depuis le début : le Crucifié, c’est bien lui le Seigneur de la Vie ! Paradoxe. Contradiction.
Et les femmes, premiers témoins de la résurrection l’encaissent aussi mal qu’on peut l’imaginer : Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. (v.8)
Voilà comment aura commencé l’évangélisation du monde : par le silence que provoque la peur !
Jésus est ressuscité et ça fait peur. Le disciple se trouve engagé dans le même voyage que le Maître.
Finalement, cela aurait été presque plus simple que le tombeau reste fermé et que le corps reste à l’intérieur. Un deuil c’est dur, mais on sait ce que c’est.
Cette vie avec celui qui se réveille de la mort, cela c’est nouveau et inconnu.
Dans l’évangile de Marc, il y a comme des acteurs secondaires face à l’acteur principal qui est Jésus. Ces « seconds rôles » surgissent de la foule puis retournent à leur vie : un lépreux, un démoniaque, un aveugle, des femmes, une étrangère, les parents de Jésus, les chefs du peuple, le centurion, les disciples. Ils ont tous leur importance d’acceptation ou de refus, d’enthousiasme ou de timidité, de proclamation ou de silence.
Il n’est pas dans le tombeau. Il a été réveillé de la mort. Allez dire aux amis : il va vous attendre en Galilée ; c’est là que vous le verrez Mc 16,7.
Maintenant, c’est à nous de jouer notre rôle ou de choisir de rester à l’écart dans l’anonymat de la foule qui revendique ou qui admire bêtement.
Maintenant, c’est à nous de répondre à la question de notre existence à la lumière de celle de Jésus. C’est à nous de décider de prendre la route malgré l’incertitude de ce qui nous attend.
Mais si ce que Marc nous a raconté est vrai, alors oui, le risque vaut d’être couru. Nous manifestons dans notre mise en route que la croix dressée et la pierre roulée ne l’auront pas été pour rien.