Ecouter la terre

« Mais interroge les bêtes de tes troupeaux, elles t’enseigneront,

pose des questions aux oiseaux du ciel, ils t’informeront.

Parle à la terre, elle te donnera des leçons,

les poissons de la mer te raconteront beaucoup de choses.

C’est le SEIGNEUR qui a fait tout cela.

Parmi tous ces animaux, qui l’ignore ?

C’est Lui qui tient en son pouvoir la vie de tous les êtres vivants,

le souffle de tous les humains.

Je ne sais pas si vous savez…. que

mon grand père paternel cultivait à Münschmier dans le Seeland des légumes pour le marché de Neuchâtel, et c’est à Trémalmont dans une ferme qu’est née ma grand-mère maternelle en 1874, et son futur époux venait d’une autre ferme pas très loin des Bayards, aux Grands Prés.

Au travers de ce beau texte de Job, c’est pour nous l’occasion de réfléchir un peu à propos de notre relation à la terre, à la nature, aux animaux et ce qui va avec, notre relation aux autres et même à Dieu.

Et bien voyez-vous, j’ai le sentiment que durant des siècles, l’homme s’est laissé instruire par la terre et tous ses éléments, avec une sorte d’humilité, d’écoute, de soumission à quelque chose d’autre que lui-même.

Aujourd’hui, l’homme se croit bien assez souvent le maître du monde, il ne sert plus la terre mais l’asservit, la fait obéir souvent à n’importe quel prix,  car maîtriser n’est jamais loin de dégrader.

A notre époque d’individualisme forcené, d’indépendance crasse, savons-nous encore interroger les bêtes des troupeaux, osons-nous encore poser des questions aux oiseaux du ciel, et comment parlons-nous à la terre pour entendre les leçons qu’elle peut donner, tenez-vous bien, même les poissons réputés pour être muets auraient quelque chose à nous dire…

Actuellement l’homme se croit en position de force, ses désirs sont un absolu incontournable et se justifient par eux-mêmes, quel beau pays nous avons, un pays où nous pourrons désormais acheter de la saucisse à rôtir en milieu de nuit, quelle victoire, quel progrès, mais bref…l’homme actuel a –t-il encore la sagesse et la modestie suffisantes face à la nature, la terre et les êtes vivants qui l’habitent…la question est ouverte, pensons-y !

Je me demande si nous avons conscience que ce respect , cette considération pour cette terre qui nous est confiée passagèrement et bien savons-nous que ce respect est décidément lié au respect de Celui qui a créé toutes choses : Dieu, et au respect de ceux et celles qui nous entourent, car tout cela est toujours lié…

Avons-nous oublié que comme des bêtes des troupeaux, les oiseux du ciel, les poissons de la mer et la terre, nous aussi nous avons été créés par Dieu ?

Alors que ce soit dans notre relation à la terre, aux animaux, aux autres, voulons nous nous servir ou servir, voire même parfois asservir, voulons-nous soutenir, préserver, prendre soin ou dominer, voulons-nous emprisonner ou respecter… que de bonnes questions…mais voyez-vous tout cela se tient… !

Pour conclure je vais vous faire une révélation :

Et bien qu’on le veuille ou non, on ne pourra jamais faire les foins en avril et les regains en novembre, et même si un jour on saura produire des moutons à 6 pattes, il est urgent pour que ce monde vive et survive que nous acceptions les leçons que nous donne la terre, les infos des oiseaux du ciel, les enseignements des bêtes des troupeaux…car en fin de compte, c’est Dieu qui tient en son pouvoir la vie de tous les êtres vivants et le souffle de tous les humains…

Puissions-nous nous en souvenir et ne jamais l’oublier !

Ainsi soit-il

Jean-Samuel Bucher, septembre 2013