Prédication de Jean-Samuel Bucher – 17 mai 2015
1 jean 4, 11-16, Dieu est amour !
Chants : « C’est si simple d’aimer » « Qu’il est difficile d’aimer »
L’amour, que voici un grand sujet !
Et vous le savez bien amour ne rime pas nécessairement avec toujours…
On pourrait par exemple parler de l’amour conjugal, certains couples vont jusqu’à fêter leurs 60e ou même 70e anniversaire de mariage, et cela tient sans doute à leur persévérance, leur endurance, la fidélité, la capacité à pardonner et aussi probablement une part incontrôlable de miracle.
D’autres conjoints assez vite se séparent, se quittent en plus ou moins bons termes comme si l’amour avait pris un coup de froid, s’était endormi pour cause de grande fatigue.
Notre canton toujours à la pointe du progrès et pas seulement dans le domaine hospitalier, notre canton remporte du reste la palme d’un des taux les plus élevés de divorces en Suisse.
En couple, il ne suffit pas de tomber amoureux, il s’agit aussi assez rapidement de s’en relever pour durer, savoir doser la proximité et l’indépendance, apprendre à communiquer, dire ce qui va ou ne va pas, exprimer aussi les limites et les besoins et puis encore et encore faire le choix certes exigeant d’entrer en pardon, le pardon à demander, le pardon à recevoir.
« Parlez-moi d’amour, redites-moi des choses tendres, je vous aime »
Ce matin aussi, il pourrait être question de l’amour conditionnel , vous savez bien c’est le genre : je t’aime si…
A un enfant à naître, c’est je t’aime si tu es une fille, je t’aime si tu es un garçon, et puis plus tard je t’aime si tu es bon à l’école, si tu agis pense, travaille, crois comme moi, et plus tard encore : je t’aime si tu viens en vacances avec moi à la montagne alors que je sais bien que tu préfères la Costa Brava…
Cette sorte, en fait pervertie de l’amour, est répandue, entre autre entre parents et enfants, ces attentes dites ou pas finissent généralement par être déçues, ou alors on s’y adapte en y perdant sa liberté, son intégrité personnelle et on peut y être franchement malheureux.
Aimer l’autre pour qui il ou elle est, ce qu’il ou elle fait ou ne fait pas suppose souvent tout un chemin d’acceptation pour en fin de compte vivre dans la paix et avec un amour authentique et désintéressé.
« Prendre un enfant par la main, pour l’emmener vers demain… »
Alors quoi dire encore de l’amour pour les autres… si ce n’est qu’assez souvent avec ceux et celles que l’on ne choisit pas, entre autre en famille, et bien cet amour peut relèver de l’effort, du défi, de l’abnégation et du sacrifice… et de temps à autres ce n’est que la distance et l’absence de relations qui apportent la paix, quitte à aller passer Noël aux Caraïbes.
Osons-nous admettre que dans notre entourage, il y a un ou une casse pied, une personne qui nous a fait du mal, qui nous énerve, qui met peut-être dans nos roues des bâtons…
bref qqn que je ne peux pas sentir !
Alors là aie aie, cause toujours d’amour Bucher, c’est mal parti, et même pas parti du tout…
« s’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer »
Tout cela pour dire et redire s’il le faut, qu’en amour, toutes les sortes d’amour, conjugal, parental, familial, et avec les autres, et bien nous ne sommes pas diplômés, formés, instruits et nous devons reconnaître que nos efforts et nos capacités dans ce domaine sont réduits et largement en dessous des pâquerettes et des dents de lion.
Autant admettre tout de suite que nous ne sommes pas cultivateurs, producteurs et fabricants d’amour.
Mais à toutes nos difficultés d’aimer, il y a un remède, une guérison : c’est encore et toujours accueillir l’amour de Dieu, qui est et doit rester premier, merci Seigneur car c’est par amour et avec amour que tu as voulu ma vie… l’amour de Dieu sur et pour chacun de nous ici… et personnellement.
Je suis parfois surpris que même 500 ans après la Réforme, nous ayons encore tant de mal à dire oui à cet amour de Dieu et à l’accepter, et pas nous en premier, faire ou ne pas faire des trucs et des machins pour l’obtenir et le mériter, en payer le prix, alors qu’il est gratuit et que les trucs ou les machins ne peuvent être qu’une réponse, un merci à cette immense amour de Dieu pour l’homme, pour nous !
« Ô Dieu puisque ta tendresse, sans limite s’offre à moi »
Je crois que recevoir l’amour de Dieu pour moi c’est aussi toujours un peu plus et mieux apprendre à aimer, à recommencer d’aimer, à pardonner et en demander le don (ce serait une 2e prédication !), à reconnaître humblement nos petitesses à aimer et à consentir à ce que Dieu les agrandisse par l’amour qu’il me et nous témoigne…
Connaissez-vous le chant des 3 cloches…
Une cloche sonne sonne… elle redit aux vivants :
« Ne tremblez pas cœurs fidèles,
Dieu vous fera signe un jour,
vous trouvez sous son aile
avec la vie éternelle,
l’éternité de l’amour »
Et bien heureusement pour nous :
Dieu ne peut que donner son amour,
et Dieu est amour. Ouf et amen !
Jean-Samuel Bucher