Cultes des 24 et 25 avril 2021 – adieux du diacre stagiaire Eric Bianchi

Cultes célébrés samedi 24 avril à Couvet et dimanche 25 avril 2021 à Fleurier. Lien pour télécharger les textes en format pdf

Méditation à partir de Actes 4,8-12 – David Allisson

Pierre doit répondre de ses actes devant les autorités judiciaires et les gouvernants. Il prononce des paroles desquelles il devra sûrement répondre aussi. Ces mots risquent de déplaire aux détenteurs des pouvoirs.

Ils ont pris soin d’un vaincu de la vie, un infirme et ils l’ont guéri. Mais il aurait mieux valu qu’il reste dans son état, au lieu de donner à penser que peut-être une puissance maléfique a été à l’œuvre. Comme les sans-abri, les toxicomanes, les paumés : ils l’ont bien cherché. Ils doivent sûrement avoir quelque chose à se reprocher.

Le salut que l’apôtre désigne n’est pas dans un vainqueur, mais dans un vaincu, dans une pierre qui a été méprisée.

Les autorités ont crucifié Jésus.

Dieu l’a réveillé d’entre les morts.

C’est par lui que cet homme se présente en bonne santé devant vous. La résurrection du Christ est contagieuse. C’est une puissance de vie qui se répand.

Ce qui est rejeté, méprisé devient le fondement sur lequel on bâtit.

Méditation à partir de 1 Jean 3,1-2 – Véronique Tschanz Anderegg

Eric, ce texte me fait penser à l’une des conversations que nous avions partagée autour de ton rapport de stage.

Tu devais notamment répondre à la question « qu’est-ce qu’un bon diacre ? » 

Cette question te posait un souci et te renvoyait à une de tes grandes qualités, à savoir : te remettre en question. 

Tu trouvais prétentieux d’affirmer être un bon diacre. Et derrière cette hésitation, il y avait tes interrogations quant à la dignité d’exercer le ministère de diacre et de te montrer à la hauteur dans toutes les situations!

Et pourtant, ce texte de l’épître de Jean nous apporte une réponse imparable : ce ne sont pas nos qualités qui font de nous un bon diacre, une paroissienne hors du commun ou encore un pasteur extra. Non !

C’est l’Amour que Dieu nous porte qui nous rends dignes d’être des femmes, des hommes engagés.

ERIC, tu sais que j’aime bien les symboles et les images…

(je donne une toile blanche et vide !)

Photo de Cottonbro provenant de Pexels

J’ai pensé à un tableau : être enfant de Dieu, c’est avoir le matériel indispensable de base, sans lequel le tableau ne pourrait naître. 

Mais c’est à toi d’y apposer tes couleurs, tes choix de peinture, de pinceaux, tes traits, tes cadres pour créer et affiner ton identité d’homme, d’époux, de Papa, de diacre !

Le texte nous dit aussi que nous ne savons pas encore comment le tableau évoluera.

C’est le mystère, la beauté et l’espérance offerts par la vie à tous les enfants de Dieu.

Méditation à partir de Jean 10,11-18 – David Allisson

Bon. Eric, tu as reçu une toile blanche à compléter avec tes couleurs, tes pinceaux, tes crayons.

A ta place, je la laisserais blanche.

Laisse la toile blanche. Tu seras soulagé, toi qui dis volontiers que tu n’as pas la fibre du dessin et du bricolage.

Ou tu pourrais y inscrire des mots de tes poèmes. Ton tableau restera toujours perfectible. Ne t’imagine pas que les autres attendent que tu en fasses une œuvre majeure.

Le bon berger.

Nous pensons que c’est lui la mesure de notre vie de foi ou notre talent.

Nous pensons que pour bien partager notre foi, il nous faut être aussi bon que le bon berger.

Le bon berger. Le bon diacre. La bonne paroissienne. La bonne pasteure. Le bon croyant.

[…]

Dans ce texte c’est Jésus qui s’exprime : je suis le bon berger. Jésus est le bon berger en contraste avec les mauvais bergers qu’ont été les responsables religieux de son temps et du temps du prophète biblique Ezéchiel. Ez 34,2 : Le malheur est sur vous, bergers d’Israël ! Vous ne prenez soin que de vous-mêmes !

C’est sûrement ça le problème avec les salariés : ils risquent de ne travailler que pour de l’argent. Ils risque de ne travailler que pour eux-mêmes. C’est ce que dit la traduction en français courant. Mais le mot grec du texte d’origine veut juste dire salarié. Et dans notre Église, les ministres sont salariés. Ce ne sont pas eux les bons bergers, c’est bien clair. Cela n’en fait pas non plus d’emblée des abuseurs.

Les chrétiens de tous les statuts, genres, ministères, appartenances, orientations affectives, origines, talents, richesses se retrouvent ensemble moutons.

C’est d’une même source de Vie que nous sommes abreuvés. C’est la source divine que Jésus fait couler. Je suis le bon berger. C’est le même terme grec qui décrit le bon vin de la noce à Cana : Jésus guide, nourrit et réjouit. C’est lui qui risque sa vie pour ses brebis. Les brebis sont invitées à prendre leur repos et bénéficier du ressourcement offert.

Jésus est le bon berger. Il connaît ses moutons et ses moutons le connaissent. Cette connaissance réciproque des moutons et du bon berger, c’est une relation, une confiance. Les voix se reconnaissent les unes les autres et annoncent un partage de vie.

Et en plus, des moutons, il n’y en a pas seulement ici, mais aussi dans un autre enclos. Voilà une raison de plus de rester ouvert et pas trop détaillé pour le tableau à réaliser : d’autres œuvres vont décrire un projet en lien avec la source de la Vie. Et ce que j’imagine pour moi ne peut pas les empêcher de développer leur vision.

J’y lis une invitation à l’œcuménisme et à l’amour. Aimer être en lien avec tout chrétien et même avec toute personne humaine, parce que nous sommes issus d’une même source de vie, indépendamment des appartenances, des religions et de la solidité de notre foi.

Nous en sommes nous aussi, chacun·e personnellement et plein de valeur, parce que nous sommes vivants avec les autres. À l’écoute de la voix du bon berger, de la source de la vie, nous sommes en confiance.

Photo de Steve Johnson provenant de Pexels



Prière d’intercession – Eric Bianchi et David Allisson

Seigneur, toi qui es toujours présent à nos côtés nous te prions :

Porte dans les paumes de ta main notre monde et ses fragilités. Berce ses nuits si nombreuses de ton amour, pour que règne enfin la Paix espérée.

Qu’au milieu des combats armés qui brisent les espoirs, naisse enfin le silence apaisé de la VIE. Nous pensons particulièrement à l’Ukraine, au Mali, au Niger, à la Birmanie, à la Syrie, à la Lybie et dans tous les innombrables lieux où demain rime avec oppression et angoisse.

SILENCE

Nous te prions pour les Eglises Réformées romandes. En particulier pour l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud, qu’Éric rejoint. Prends soin de ses membres, de ses ministres, de ses responsables et de toutes les personnes en lien avec elle, en particulier dans sa présence pastorale dans la rue et auprès des plus démunis.

SILENCE

Nous te prions avec humilité pour toute notre communauté. Nous pensons particulièrement aux malades, aux personnes absentes aujourd’hui, à celles et ceux qui sont touchés par le deuil d’un être aimé. Nous te remettons nos frères et sœurs, mais aussi tous nos proches et nos ami.e.s auxquels nous pensons dans le secret de notre cœur.

SILENCE

Nous te prions pour Éric, Marie-Laure, Anaïs et Enzo. Tu nous as fait la grâce de marcher avec Éric sur un bout du chemin de sa formation de diacre. Qu’il trouve et reçoive, de mêmes que les personnes de sa famille forces et bénédictions pour les découvertes, les changements, les épreuves, les joies et les défis qui se présentent à eux.

SILENCE

Nous portons à toi toutes celles et ceux avec qui nous sommes en désaccord et en conflit ; avec toutes celles et ceux qui nous vouent des sentiments de haine. Pour que se brise le cycle des querelles, fait descendre sur toutes et tous ton Esprit qui appelle à la tolérance, au respect et à l’amour.

SILENCE

Seigneur, souviens-toi de nous dans ton règne, apprends-nous toi-même à prier. Notre Père qui es aux cieux…