Culte des récoltes du 2 octobre 2016 aux Bayards

Le culte en images :

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Les produits de la terre à partager :

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Lecture biblique : Luc 17, 5-6

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Prédication de René Perret :

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Au culte des récoltes, quoi de plus naturel que de parler de graine et d’arbre ? Jusque là, tout va bien.

Mais ensuite, comparer la foi à une graine, et évoquer un arbre qui se déracine et cours vers la mer, voilà autre chanson !

J’aime d’ailleurs bien l’arbre figurant sur la feuille de chants : il ressemble à nous qui courrons vers la mer, pour nous y baigner. À toutes jambes, nous y allons ; à toutes racines, il fonce joyeusement !

Jésus a un grain, pour parler ainsi à ses disciples, c’est-à-dire à nous aujourd’hui.

Et ce grain, s’il n’est pas de folie ou au moins de loufoquerie, alors il vaut la peine de l’examiner.

« Donne-nous une foi plus grande ! » lui demande ses disciples ; nous lui demandons la même chose, me semble-t-il, et c’est une demande légitime, qui attend et espère une réponse, un exaucement.

Une confiance en Dieu plus grande, pour nous voir comme il nous voit et comme il nous espère ;

Une confiance en Dieu, pour alimenter notre courage dans la vie actuelle, pour requinquer notre énergie à vivre de l’amour qu’il nous donne et ordonne.

Et voilà qu’au lieu d’une parole qui nous va droit au cœur, comme il sait bien les donner souvent, Jésus nous propose une image pour le moins… décoiffante !

Il prétend que notre foi n’a pas même la taille d’une graine : mais de quel microscope dispose-t-il pour dire cela de nous ? Sa remarque parait ironiser sur notre foi,

et il dit cela non seulement à ses douze disciples, mais aussi à chacun et chacune de nous, même les plus engagés d’entre nous !

Si notre foi avait la taille d’une graine, nous pourrions commander à un arbre de se déraciner et de courir se planter, sinon dans la mer, du moins dans le Bied, le marais, ou l’Areuse.

Et si quelqu’un d’entre nous avait une telle foi, ça se verrait et ça se saurait ! J’entends déjà

les écologistes crier au scandale, sans parler des pêcheurs de l’Areuse !

Du temps de Jésus, il n’y avait pas pas encore besoin d’écologistes.

Au-delà de la blague, que nous dit Jésus ?

Il nous dit que la foi que nous avons en Dieu, en lui, en l’Esprit Saint, cette foi est capable de déplacer des montagnes – encore une image !

Concrètement : j’ai vu quelqu’un vivre la maladie qui la terrassait comme un combat entre Dieu et elle.

Elle a demandé ardemment la guérison, en ajoutant -comme Jésus avant elle au jardin de Gethsémané : « Voila ce que j’aimerais de tout mon cœur ; mais que ta volonté soit faite, et non la mienne. »

Elle a gardé jusqu’à son dernier souffle l’envie de vivre et elle a reçu la paix que son chemin était le bon, et qu’il ne se terminait pas par la mort, mais qu’ici et après, elle était et serait entre les bras du Père du ciel.

Ce seul exemple, pour moi, est parlant de la force que donne la foi en Dieu : déraciner un arbre de peur, d’angoisse, de doutes, de révolte, et le planter dans l’acceptation que Dieu connait par où nous passons, et qu’il ne nous abandonne pas. Mieux : il nous donne la force quotidienne pour avancer, il nous envoie les gens qui nous sont bienveillants pour nous soutenir.

Continuons de demander à Dieu une foi plus grande.

Avec même une réponse très bizarre, nous irons plus loin que si nous n’osons demander ce qui nous est nécessaire au Dieu vivant, aimant et trois fois saint.

Car même si sa réponse nous semble « avoir un grain », ce grain germera dans notre terreau.

Amen.