Conte de l’Epiphanie

Culte de l’Epiphanie, le 5 janvier 2025, Môtiers

Prédication de Véronique Tschanz Anderegg

Prière de louange

Le ciel raconte la gloire de Dieu.

Les étoiles, la lune et le soleil magnifient son œuvre.

Tout nous parle de la grandeur de Dieu.

Louange à toi, Seigneur de la terre.

Voici dans la nuit, une lumière

Pour nous conduire vers l’enfant de la crèche.

Comme les mages,

Laissons-nous guider, réchauffer, illuminer par cet éclat.

Louange à toi, Seigneur de la terre.

Pour trouver notre chemin jusqu’à sa Parole

Ouvrons nos yeux, ouvrons nos cœurs

Pour reconnaître les signes de son Amour infini.

Louange à toi, Seigneur de la terre.

Comme les mages,

Laissons-nous surprendre par le mystère

Que Dieu vient nous dévoiler, pas à pas.

Avançons avec confiance et persévérance

Pour le découvrir au détour du chemin,

Dans l’émerveillement et la reconnaissance.

Louange à toi, Seigneur de la terre.

Comme les mages, offrons-lui le meilleur de nous-mêmes

Pour que toute notre vie soit un chant d’amour

Qui rende gloire et honneur à Dieu, notre créateur.

Louange à toi, Seigneur de la terre.

Lecture : Isaïe 60, 1-6 : Lumière nouvelle sur Jérusalem

1Debout, Jérusalem,

brille de mille feux,

car la lumière se lève pour toi:

la glorieuse présence du Seigneur

t’éclaire comme le soleil levant.

2L’obscurité couvre la terre,

la nuit enveloppe les peuples.

Mais toi, le Seigneur t’éclaire

comme le soleil qui se lève.

Au-dessus de toi apparaît

sa présence lumineuse.

3Alors des nations marcheront

vers la lumière dont tu rayonnes,

des rois seront attirés

par l’éclat dont tu te mettras à briller.

4Regarde bien autour de toi,

et vois tous tes enfants: ils viennent

et se rassemblent auprès de toi.

Tes fils arrivent de loin,

on ramène tes filles

en les portant dans les bras.

5En les apercevant,

tu rayonnes de bonheur;

tu en es tout émue,

ton cœur éclate de joie.

Car les richesses de la mer arrivent chez toi,

les trésors des nations affluent jusqu’à toi.

6Ton pays se couvre

d’une foule de chameaux:

ce sont les caravanes

de Madian et d’Éfa,

arrivant toutes de Saba.

Elles apportent de l’or et de l’encens

en chantant les hauts faits du Seigneur.

Lecture : Matthieu 2, 1-12 : Des savants viennent voir Jésus

1Jésus naquit à Bethléem, en Judée, à l’époque où Hérode était roi. Après sa naissance, des savants, spécialistes des étoiles, vinrent d’Orient. Ils arrivèrent à Jérusalem 2et demandèrent : « Où est l’enfant qui vient de naître, le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile apparaître en Orient et nous sommes venus l’adorer. » 3Quand le roi Hérode apprit cette nouvelle, il fut troublé, ainsi que toute la population de Jérusalem. 4Il convoqua tous les chefs des prêtres et les maîtres de la loi, et leur demanda où le Messie devait naître. 5Ils lui répondirent : « A Bethléem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit :

6“Et toi, Bethléem, au pays de Juda,

tu n’es certainement pas la moins importante des localités de Juda;

car c’est de toi que viendra un chef

qui conduira mon peuple, Israël.” »

7Alors Hérode convoqua secrètement les savants et s’informa auprès d’eux du moment précis où l’étoile était apparue. 8Puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez chercher des renseignements précis sur l’enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j’aille, moi aussi, l’adorer. »

9Après avoir reçu ces instructions du roi, ils partirent. Ils virent alors l’étoile qu’ils avaient déjà remarquée en Orient : elle allait devant eux, et quand elle arriva au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant, elle s’arrêta. 10Ils furent remplis d’une très grande joie en la voyant là. 11Ils entrèrent dans la maison et virent l’enfant avec sa mère, Marie. Ils se mirent à genoux pour adorer l’enfant ; puis ils ouvrirent leurs bagages et lui offrirent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. 12Ensuite, Dieu les avertit dans un rêve de ne pas retourner auprès d’Hérode ; ils prirent alors un autre chemin pour rentrer dans leur pays.

Conte de l’Epiphanie, réadapté par Diane Friedli (https://dianefriedli.ch/mage-mains-vides-conte-noel/)

Il y avait dans un pays d’Orient, loin, très loin, du côté du soleil levant, un homme riche, sage et savant. Tout le monde l’appelait le mage. Un soir en regardant le ciel, le mage vit briller une étoile nouvelle jamais observée jusque-là. L’étoile était impressionnante et son éclat incroyablement lumineux.

« Miséricorde ! Elle annonce sûrement la naissance d’un grand roi ! »

Le lendemain matin, à l’instant même où le mage s’éveilla, son esprit fut habité par cette étoile. De toute la journée, il ne put en détacher son esprit.

« C’est décidé, je vais aller voir ce roi !
Mais que pourrais-je lui apporter ? Pour que son étoile soit si belle, il est sûrement plus riche et plus puissant que moi.
Miséricorde ! Et si je lui apportais du pain ? Tout le monde me dit ici que celui de ma maison est le meilleur du monde. »

Il fit donc venir ses serviteurs et leur annonça :

« Demain, je pars visiter un grand roi.
Toi, le cuisinier, fais-moi le meilleur et le plus gros pain que tu puisses faire ! C’est le cadeau que je veux lui faire. Applique-toi.
Toi, brosse mon manteau le plus chaud car je voyagerai surtout la nuit.
Et toi, selle mon plus beau cheval ! »

« Je ferai comme tu le souhaites, répondit le dernier serviteur, mais puis-je te demander où tu veux te rendre ? »

« Vers le soleil couchant, là où j’ai vu une étoile extraordinaire se lever… »

« Mon maître, c’est un rude chemin pour un cheval. Permets-moi un conseil : prends ton âne, il est plus lent c’est vrai, mais il est bien plus robuste. C’est la monture qu’il te faut pour un tel voyage. »

« Tu as raison. Va ! Prépare mon âne. Je pars ce soir déjà. »

Le soir même, le mage se mit en route et son âne le porta, infatigable, en direction de l’étoile extraordinaire qui brillait du côté du soleil couchant. Le mage voyagea longtemps, se reposant le jour et attendant le soir avec impatience pour que l’étoile lui indique la bonne direction.
Mais un soir, un drôle de bruit le fit s’arrêter… Il tendit l’oreille et reconnut des pleurs. Il se détourna de sa route et s’approcha de l’endroit d’où venait la plainte.

« Bonjour, femme. Pourquoi tes enfants pleurent-ils ? »

« Ils ont froid, seigneur, et je n’ai rien à leur mettre. »

« Miséricorde !
Tiens, prends mon manteau et couvre tes enfants. Ainsi ils auront chaud. »

Puis il reprit sa route en marchant à côté de son âne plutôt qu’en se laissant porter par lui. Ainsi il n’eut pas froid.
Le lendemain soir, l’étoile se leva et plein de joie, il la suivit. Mais bientôt il s’arrêta. A nouveau, il entendait pleurer.

« Qui pleure ? Et pourquoi ? »

« C’est moi, seigneur, mes enfants ont faim. Depuis bien longtemps, ils ne mangent que quelques baies sauvages que l’on trouve en chemin… »

« Miséricorde !
Un grand roi a sûrement un bon cuisinier à son service et du bon pain frais chaque jour. Le mien a déjà quelques jours, il n’est plus très frais, et puis, je pourrai toujours lui offrir mon âne !
Tiens femme, partage ce pain avec tes enfants. »

Au matin, pour laisser son âne se reposer, le mage s’arrêta sous un arbre, au bord d’un champ à moitié labouré. Le paysan était là.

« Eh, toi, pourquoi restes-tu là à regarder ton champ ? Ne veux-tu pas finir ton travail ? »

« Ah, j’aimerais bien mais mon vieil âne est mort cette nuit. Je n’ai pas d’argent pour en acheter un autre. Mes voisins sont aussi pauvres que moi et ils n’ont pas encore fini de labourer. Ils ne peuvent pas m’aider. »

« Miséricorde !
Ce champ doit être labouré. Mon âne est solide. Un grand roi a sûrement une grande écurie et beaucoup de bêtes. De plus je ne dois pas être loin de mon but, l’étoile me semblait toute proche cette nuit…
Prends cet âne et mets-toi au travail ! »

Le mage reprit sa route, lentement. Vers le soir, il arriva dans un petit village.

« Oh, l’étoile est juste là !
Mais je n’ai plus rien à offrir au roi… Je ne peux pas me présenter comme ça devant lui ! Et pourtant, j’aimerais tellement le voir, même de loin.
Mais ce n’est sûrement pas ici que je vais le trouver : il n’y a pas de palais, pas de grande maison, pas même une tente de riche nomade, rien ! Qu’est-ce qu’un roi ferait ici ?
Pourtant l’étoile est si près !
Ah vraiment, je ne comprends pas… »

Ce jour-là, Joseph avait livré des poutres à son cousin et rentrait chez lui. Il se réjouissait de retrouver Marie et son fils. Il vit un homme assis près de sa maison. Il était richement vêtu, mais n’avait ni bagages, ni provisions, ni même un manteau !

« Entre, voyageur, ne reste pas dehors par ce froid ! Nous ne sommes pas riches, mais ce que nous avons, nous le partageons de bon cœur et tu pourras te faire un lit dans un coin. »

À l’intérieur il faisait bon. Une jeune femme le regarda en souriant et, mettant un doigt sur ses lèvres, lui montra un enfant endormi. Le mage s’approcha sans faire de bruit et se mit à genoux pour mieux voir l’enfant…
Derrière lui, la porte s’ouvrit doucement. Une femme se glissa à l’intérieur.

« Marie ! Je sais que tu dois partir avec l’enfant. Les nuits sont froides. Prends ce manteau qu’un étranger m’a donné quand mes enfants avaient froid ! »

À nouveau, la porte s’ouvrit doucement, une autre femme entra.

« Marie ! Je sais que tu dois partir avec l’enfant et votre route sera longue. Prends ce pain. Un étranger me l’a donné quand mes enfants avaient faim, il en reste encore un gros morceau et vous en aurez besoin. »

Encore une fois, la porte s’ouvrit. Cette fois-ci un homme entra.

« Joseph ! Vous devez voyager vite. Marie est fatiguée et doit s’occuper de l’enfant. Je t’ai amené un âne, le tien est vieux et fatigué. Quand mon vieil âne est mort un étranger m’a donné le sien pour que je puisse labourer mon champ. Je viens juste de terminer. Cet âne est grand et fort, il portera facilement Marie et l’enfant. »

Le mage se retourna. Il regarda les deux femmes et le paysan. Il regarda à nouveau l’enfant.
Alors l’enfant se réveilla et regarda le mage en souriant…
Et le mage crut entendre une petite voix lui dire :

Tu vois, tu m’as trouvé ! Tu croyais que tu venais les mains vides, et pourtant, tu m’as tout donné !