Extraits de cultes présidés par René Perret au temple de Môtiers, les 11, 18 et 25 juillet 2015:
Les vitraux de Calvin et Farel:
Comme nous l’avons imaginé entre collègues pour les cultes de ces mois de juillet et août, nous allons intégrer dans chacun de nos culte un élément du lieu où nous nous trouvons.
Ce soir, ce seront les vitraux de Calvin et Farel, que vous trouvez à votre gauche en entrant dans l’église.
Je suis heureux d’être, après eux, avec vous, de la grande famille de ces croyants qui, au cours des siècles, transmettent le témoin de la foi en Christ, par leur annonce de sa Parole, par le chant de leur vie animée par le souffle de l’Esprit Saint, faisant au mieux et comptant d’abord et surtout sur la grâce de Dieu.
Le baptistère:
Le signe que se sont donné les premiers chrétiens, c’est le signe de l’eau, c’est le baptême : par lui, on se rappelle que Dieu veut être notre eau vive ! (Mais) il y a aussi des pierres importantes dans ce lieu : parmi elles, ce baptistère construit en pierres, et qui semble aussi ancien que l’église elle-même.
C’est donc depuis très longtemps que le baptême a été célébré ici : un cadeau invisible, mais vécu dans un endroit visible, avec des signes visibles : de l’eau, et des gestes symboliques forts.
Le plafond de la nef:
Au-dessus de nos têtes, ce plafond qui est un beau berceau en bois, redécouvert dans sa forme primitive lors de la dernière restauration, en 1960 ; ainsi que ce superbe tympan. Il m’évoque la coque d’un bateau, par exemple celui qui symbolise l’Eglise. En effet, nous sommes embarqués ensemble à bord de cette barque dont Jésus tient la barre, même si parfois il nous parait dormir à l’arrière, sur un coussin…
Extrait du culte présidé par Séverine Schlüter au temple de Môtiers, le 8 août 2015:
- j’aimerais m’arrêter à ce vitrail, situé à votre gauche avant la chapelle latérale.
Une ancienne brochure raconte une anecdote à ce sujet :
« Lors de la rénovation de 1961, une petite fenêtre romane était mise à jour dans la partie nord de la nef. Un donateur tenant à rester dans l’anonymat offrit le vitrail de cette fenêtre et demanda des projets au fils du romancier Jules Baillods, le peintre Edouard Baillods.
Il fallut attendre une année avant que cette œuvre ne fût acceptée par le chef du département des Travaux publics du canton, Pierre-Auguste Leuba, qui, agissant sur préavis de l’architecte responsable de la rénovation, commença par la refuser, arguant « qu’il y aurait anachronisme en réalisant à cet endroit un vitrail de couleur », parce que « aux XIIème et XIIIème siècles, les vitraux sont faits en verre incolore transparent ».
Mais l’architecte Jacques Béguin, expert de la Commission fédérale des monuments historiques, convainquit chacun, disant : « J’ai moins peur d’un anachronisme que d’une faute d’architecture et d’une rupture d’ambiance. »
M. Leuba et le conservateur des monuments et sites retinrent finalement celui des quatre projets d’Edouard Baillods qui représentait une coupe, des raisins, des épis de blé et une colombe, ajoutant « que la Commune ou la paroisse de Môtiers pourraient changer par la suite les vitraux représentant Farel et Calvin à l’ouest de la petite baie romane en question, afin d’améliorer l’ensemble du bas-côté au nord du Temple ». »
(Texte de Pierre-André Delachaux, tiré de “Le temple de Môtiers-Boveresse – Historique édité à l’occasion de la restauration” – 1961; 2ème édition 1984. Editeur : Commune de Môtiers – NE et Paroisse de Môtiers-Boveresse)
Ce vitrail est différent de tous les autres que l’on peut admirer dans le temple. C’est le seul ici qui a été fait par Edouard Baillods, après tous les autres. La présence de Dieu est parfois ainsi ; elle vient nous surprendre, quand on ne s’y attend pas ou plus… et elle vient souvent d’une autre manière que l’on aurait imaginée.
Sur ce vitrail, on voit une coupe, des grappes de raisin et des épis de blé, et surmontant le tout, une colombe dans le ciel bleu.
Cela peut nous rappeler la cruche et le pain laissé pour Elie par son ange messager ; cela rappelle bien sûr aussi le pain et le vin de la Cène, symbole du corps et du sang du Christ, donné pour nous. La Colombe évoque l’Esprit de Dieu, l’Esprit saint qui fait le lien entre le ciel et la terre.
En contemplant ce vitrail, j’ y ai senti un Dieu attentif à ce qui se passe ici-bas, soucieux que chacun ait le nécessaire pour vivre.
Ce nécessaire est au départ concret, terrestre (comme les épis de blé et les grappes de raisin), mais l’ensemble tend vers le ciel, vers l’Esprit de Dieu, que nous appelons en nous à chaque Sainte-Cène, pour nous aider à discerner dans ce partage du pain et du vin la présence de Christ, afin qu’elle vive en nous et nous nourrisse.
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