Culte du samedi 24 juin 2023, Taizé, à Môtiers
Lecture : Matthieu 5, 43-48
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Méditation
« Aimez vos ennemis » !
On peut se demander comment résonne cette parole au Soudan ou en Ukraine !
Et ne garder que ces mots peuvent paraître intolérable, inacceptable et brutal.
Pour sortir aussi d’une attitude soi-disant chrétienne mais angélique et arrêter de croire que tout le monde est bon et gentil, il est nécessaire tout de suite d’ajouter la suite qui dit : « et priez pour ceux qui vous persécutent »
Dans nos vies et parfois bien assez proches, il y a des gens qui nous énervent, nous fâchent, nous blessent, encore faut-il l’admettre…
La prière nous est demandée, conseillée comme un moyen qui certes prend souvent du temps afin de glisser Dieu dans telle ou telle relation, tel ou tel passé mal fichu, tel conflit et donc inviter Dieu entre moi et l’autre.
La prière pour un ennemi, qui même si elle demande un effort, une décision, un choix et nous écorche le cœur et les lèvres, cette prière qui fait place à Dieu permet qu’un chemin inattendu reste ouvert, avec qu’en fin de compte un espoir même petit de changement, d’amélioration soit tenté.
Remettre et confier à Dieu un ennemi, c’est consentir à notre défaite, poser les armes et lâcher du même coup l’amertume.
Les ennemis sont rarement aimables et aimés et s’en « débarrasser en Dieu », c’est je crois lui laisser l’opportunité de faire lever sur eux son soleil, un soleil toujours affectueux…
Pensons-y !
Jean-Samuel Bucher