15 octobre 2017 – Saint-Sulpice – Culte du 28e dimanche du temps de l’Eglise
Baptêmes de Mégane, Fiona, Aline, Julia et Luca
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Salutations et bienvenue
C’est dans le Seigneur que nous avons mis notre espoir.
Que la vie et la paix nous soient offertes.
Invocation
Seigneur, tu nous accueilles ici pour une rencontre tournée en direction de la vie.
Donne-nous l’ouverture et l’attention à ta présence.
Donne-nous l’ouverture et l’attention les uns autres.
Apprends-nous à aimer, à prier, à louer, à nous réjouir de ta présence.
Demande du baptême par les parents
Les enfants qui vont être baptisés ce matin sont âgés de 8 mois pour le plus jeune à 7 ans pour la plus grande.
Depuis tout petit, on peut faire des choix pour sa vie. Au début, cela paraît plus basique entre accepter et refuser ce qui vient à soi, mais entre les premiers jours de vie et 7ans, comme Mégane, on apprend beaucoup de choses ! On forge son caractère, on affine ses goûts, on commence à savoir ce qu’on aime ou non, ce qu’on souhaite et ce qu’on ne veut pas.
Les parents des 5 enfants fêtés aujourd’hui ont demandé le baptême pour eux. Ils ont fait ce choix en fonction de leurs réflexions et de leurs traditions familiales.
Voici quelques éléments rassemblés de ce que j’ai entendu des uns et des autres.
La vie n’a pas toujours été tendre avec les uns ou les autres des parents. Ces événements durs ont pu mettre de la distance entre eux et Dieu. Il reste alors une motivation culturelle, pour baptiser. C’est une manière d’ouvrir les portes pour leurs enfants à la dimension de Dieu, partager une référence. Cela s’inscrit parfois dans une logique de parcours de vie, ou alors dans une volonté affirmée d’ouvrir à la foi.
Même si le lien à l’Eglise n’a pas forcément été entretenu, ils ont tous le souhait d’entreprendre cette démarche d’ouvrir l’accueil de leurs enfants à un groupe plus large que le cercle familial. Ils demandent que leurs enfants soient accueillis dans l’Eglise et présentés à Dieu dans ce geste du baptême.
Lecture de la Bible
Esaïe 25,6-10a
Matthieu 22,1-10
Prédication de David Allisson :
Il y a un mois, j’ai célébré un culte à Couvet. Il y avait un baptême et c’était incroyable. Il est arrivé à la famille du baptisé exactement le contraire que dans l’histoire, la parabole, que Jésus raconte dans l’Evangile d’aujourd’hui : tous les invités sont venus !
Il y avait les 83 invités du baptisé et de mon côté, j’avais invité Melvin, qui est de nouveau avec moi aujourd’hui.
Bonjour Melvin.
Salut, pasteur ! Tu vas bien ?
Oui, je vais bien, merci Melvin. J’espère que tu es en forme toi aussi.
Oh ! oui, j’étais en forme pour venir ce matin.
Tu étais en forme. Cela veut dire que tu ne l’es plus ?
En fait, je n’en sais rien. C’est l’histoire que tu as fait lire à Francine ce matin. D’abord, il y a ce mariage et je me suis dit « chouette, une belle fête », mais c’est pas possible, ce qui se passe ensuite. Un mariage, on y va, quand on est invité. On ne s’invente pas des excuses.
Tu as raison. Les paraboles de Jésus sont souvent comme ça : il y a une situation qu’on peut trouver habituelle : on est des fois invités à un mariage. Et tout d’un coup il se passe des choses surprenantes et même contrariantes.
Ici il s’agit d’un mariage, c’est une fête à laquelle on va, quand on est invité. Et voilà que de tous les invités aucun ne se sent concerné quand c’est le moment. Ils ne viennent pas. Ils ont autre chose à faire.
Oui, j’ai bien entendu. Les invités ne voulaient pas venir. Et quand le roi qui avait préparé la fête a insisté, ils ont même tué ses messagers.
La vie c’est comme ça des fois. Ceux qui pensent la vivre à fond et mériter tout ce qu’il peut y avoir de bien dans la vie, ils ne vivent pas vraiment. Etre trop sûr que tout nous est dû, cela nous fait parfois passer à côté de ce qui est vraiment important.
Un peu comme refuser de venir au mariage quand on est invité ?
Exactement. C’est comme être vivant et renoncer à respirer. Ou comme être baptisé et renoncer à la vie ou à l’amour.
Mais comment on peut faire ça ?
Comme cela se passe dans l’histoire : les invités peuvent refuser d’aller à la fête et même, ils se permettent de tuer les serviteurs du roi.
Cela ne semble tout simplement pas croyable.
Mais on ne tue pas ce qui nous permet de vivre et de faire une belle fête !
Non, tu as raison. Là aussi je suis d’accord avec toi. Et quand je regarde le monde, j’ai l’impression que c’est moi le fou des fois. Il y a tellement de situation où les humains détruisent ce qui les fait vivre, à commencer par la nature et leur environnement !
Tout n’est pas perdu : il y a quand même eu du monde au repas du mariage.
C’est juste, mais dans le monde qui est venu, il n’y avait aucun des invités du début. Ceux qui participent au repas ne sont pas ceux qui étaient désignés comme étant les invités.
C’est comme si on pensait que les invités ne sont en tout cas pas des personnes qui viennent à l’église juste pour des baptêmes et des enterrements et se sentent loin de Dieu ou Dieu loin d’elles.
Ou encore on pourrait dire que les invités ne sont pas ces personnes qui viennent à l’église régulièrement et se croient bonnes alors qu’elles ne sont pas meilleures que les autres. Cela ne les rend sûrement pas plus proches de Dieu.
Qu’est-ce que tu racontes là, pasteur ?
Je dis que nous avons parfois des idées toutes faites sur les autres : elle est bien et il n’est pas bien, il est sincère et elle est fausse, et que finalement, d’un côté comme de l’autre nous pouvons être surpris et tout d’un coup nous réalisons que nous refusons tous l’invitation.
Ou alors au contraire que nous nous retrouvons à la fête avec plein de gens que nous n’aurions pas pensé retrouver là.
Mais c’est quand même sympa de se retrouver tous ensemble. Tu ne trouves pas ?
Si, justement, c’est une occasion de rencontrer, d’aimer et de vivre quelque chose ensemble. Cela fait circuler la vie entre nous. C’est comme si nous nous étions habillé le cœur avec de belles couleurs pour partager un moment ensemble, se rencontrer et aimer de nouvelles personnes.
Et alors, qu’est-ce qui fait qu’on peut entrer ou non ?
Dans l’histoire du mariage, ceux qui entrent à la fin, ce sont tous ceux qui sont là dans les rues et sur les chemins et que les serviteurs trouvent et font entrer. C’est tout le monde et n’importe qui. C’est les mauvais comme les bons. Il suffit d’être là et de se laisser entraîner dans la salle de la fête.
Nous aussi nous sommes un peu les mauvais comme les bons.
Tu veux dire que nous pouvons très bien être les deux en même temps ?
Oui, des fois je me trouve pas mal et d’autres fois, j’ai l’impression de ne rien valoir du tout.
Oui, des fois j’ai envie de participer, des fois je me sens obligé, des fois je n’ai pas envie et je ne vais pas. C’est la vie.
Mais vas-y, pasteur, laisse-toi entraîner, entre dans la danse et participe à la fête, tu es là avec les autres.
Oui, au fond c’est vrai. Tout le monde est venu ce matin. Vous avez vos joies, vos peines, vous avez en vous de la légèreté ou des choses qui pèsent lourd et que vous avez de la peine à traîner certains jours. Nous sommes tous venus. Nous sommes tous là et c’est comme si la fête avait déjà commencé. Profitons de la fête.
« Les serviteurs s’en allèrent dans les rues et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons ; et ainsi, la salle de fête se remplit de monde. »
La salle des fête, c’est un peu la terre : elle est remplie de monde !
Ah ! oui, tiens c’est vrai. Et le moins que l’on puisse dire c’est que tout le monde est là, les mauvais comme les bons.
Alors si nous sommes dans la salle de la fête, faisons-nous beaux comme pour un mariage.
Habillons-nous le cœur comme pour une belle fête et aimons autour de nous.
Et ici il y a déjà bien du monde pour commencer : les baptisés…
Les parents…
Les parrains, les marraines…
Et celles et ceux qui sont venus et qui les rencontrent se matin !
Dieu nous invite à la fête et nous invite à aimer.
Oui, il nous invite et finalement, quand nous aimons, nous décorons le monde comme pour une belle fête.
Et c’est comme si la vie devenait… encore plus vivante.
Amen ! Merci Melvin.
Je t’en prie. Merci aussi et belle fête à tout le monde !
Intercession
Seigneur, nous te prions pour tous les baptisés. Garde-nous toujours dans ton amour et dans la rencontre de l’autre.
Manifeste ta vie auprès des enfants et des jeunes. Soutiens leurs parents, leurs familles et celles et ceux qui participent à leur éducation.
Seigneur, accueille le désarroi de tous ceux qui sont déboussolés par le deuil, la maladie, les soucis. Donne-leur le courage de te crier leur difficulté.
Donne-nous de reconnaître le désarroi de ceux que nous côtoyons. Donne-nous les bonnes paroles et les bons gestes pour leur venir en aide.
Seigneur, rends justice aux pauvres, aux opprimés, à ceux qu’on méprise, ici et partout dans le monde. Nous te prions pour les réfugiés et les migrants accueillis ou rejetés.
Donne à chaque peuple de bénéficier du fruit de son travail et de pouvoir construire sa vie sociale dans la liberté et dans le droit.
Fais naître dans nos villages la vraie fraternité.
L’Eglise nous fait souci, Seigneur, nous te prions pour elle. Renouvelle ses forces et suscite des vocations de chrétiens et de responsables.
Accueille notre prière et renouvelle toujours en nous la joie de vivre et l’amour pour les autres.
Amen.