Prédication
J’aime cette image de la fillette en photo et dessinée. J’imagine la photo de la fillette coupée en deux et proposée à un enfant pour la compléter par un dessin. Pour y aller carrément : je dis que nous nous connaissons et nous voyons comme la fillette dessinée. Et que Dieu nous voit comme la fillette en photo. C’est une image, bien sûr ! Mais avec cette image, il y a cette affirmation, cette prétention : nous avons beau nous connaître bien, voir clair en nous et autour de nous, toute notre connaissance et notre clairvoyance sont encore et toujours comparable à ce dessin.
Celui qui a écrit le Psaume 139, et ceux qui le lisent et prennent ces paroles comme importantes pour eux, tous disent la même chose : Dieu nous connait par-fai-te-ment, extérieurement et intérieurement. Et cela nous réjouit parce que nous croyons que Dieu nous connait comme nous connaissent les meilleurs parents que nous avons pu avoir ou imaginer.
Une mère et un père aimants reconnaissent quand le cri de leur bébé signifie qu’il a faim, ou qu’il a mal au ventre, ou qu’il est inconfortable, etc… et ils répondent à ce cri. Plus tard, ils comprendront même sans parole quand leur enfant est soucieux ou anxieux, triste ou serein, et ils essayeront de l’aider selon leurs moyens.
Dieu est pareil pour nous. C’est pourquoi nous lisons ce Psaume comme si nous étions face à notre miroir, ce que nous voyons de nous et comment Dieu nous voit. Et ce que Dieu voit et dit de nous nous remplit de joie, de paix, d’espoir, de courage et de motivation. Comme un parent aimant, il nous comprend, nous respecte, nous incite au bon choix ; il croit en nos talents, ceux que nous connaissons et ceux qui dorment encore en nous. Comme un parent aimant, son amour pour nous est inconditionnel et il le sera toujours.
Olivia / Dayan est entré-e aujourd’hui dans la famille des enfants de ce Dieu aimant. Par le signe du baptême, Dieu a fait alliance avec elle / lui et cette alliance est à vie, et même davantage ! Puisse Olivia / Dayan peu à peu réaliser la richesse de cette alliance pour sa vie. Cette découverte prend plus que le temps d’une vie, tellement cette alliance touche à sa vie personnelle qu’à ses relations, à sa vision du monde et à son action dans le monde.
Nous aussi, et d’abord nous paroissiens réguliers sommes appelés aujourd’hui à revisiter notre baptême, notre alliance avec Dieu. Ce que cela nous a apporté, comment nous sommes façonnés quand nous vivons de l’amour de ce Dieu parent. Nous reconnaissons que nous ne sommes que des témoins fragiles de cet amour sans limite. Pareils aux chercheurs dont l’humilité grandit avec les découvertes qu’ils font : plus nous avançons dans notre vie de foi, plus nous voyons l’immensité du cadeau qui nous est fait et la responsabilité qui nous est pareillement accordée d’en être les porteurs vivants.
Dans ce Psaume dont je n’ai lu que des extraits, qui ressemble à un face à face – notre regard sur nous et le regard de Dieu sur nous, il y a ces paroles que je considère comme des cadeaux : au milieu de la confiance et de la reconnaissance exprimées, il y a ce cri de rage et cette envie de vengeance qui détonnent ! Souhaiter la mort de ses ennemis, de ceux qui font le mal, le demander à Dieu ouvertement et sans détour. J’aime cette franchise : à Dieu qui nous connait parfaitement, nous pouvons tout dire, même notre rage, notre soif de vengeance, notre révolte, nos doutes… toutes nos sombres pensées, absolument tout ! Et ça fait tellement de bien de « vider son sac » face à Dieu ! Ça le fait aussi quand des proches nous permettent de le faire sans nous juger.
Je conclus avec cette phrase du pasteur Alain Burnand qui déclara : « J’ai essayer de marcher avec l’Eternel et j’ai trouvé que c’était difficile et pourtant ? Et pourtant… Eh bien oui, il faut que je l’avoue : si ça m’était difficile de marcher avec lui, ça me paraissait impossible de marcher sans lui. »