30 décembre 2018, Fleurier 10h
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Prédication de Patrick Schlüter
Textes bibliques :
• 1 Jean 3, 1-2.21-24
• Luc 2, 41-50
Prédication sur « Jésus-Christ habite tous les entre-deux de nos vies »
Voilà, Noël est passé !
Noël avec tout ce qu’il comporte : les fêtes en famille, le culte TV en eurovision dans notre paroisse. Un événement qui a mobilisé de nombreuses personnes pour partager ce moment avec des téléspectateurs et auditeurs de Suisse et d’Europe.
Noël est passé et nous n’avons pas encore basculé dans la nouvelle année avec ses inconnues et ses défis.
Ce 30 décembre, nous sommes dans une sorte d’entre-deux. Après Noël et ses événements, mais pas encore dans les festivités du Nouvel An et l’année nouvelle.
Cet entre-deux, nous le vivons aussi dans notre paroisse. Toutes ces dernières années, beaucoup de choses ont été vécues, riches. Et nous le savons, 2019 connaîtra beaucoup de changements, avec le départ à la retraite de mon collègue René Perret, un changement de législature avec le renouvellement des autorités de l’Eglise… mais nous n’y sommes pas encore.
Être entre-deux, il y a aussi un peu de cela dans les 2 textes bibliques que nous avons entendus.
Dans l’évangile de Luc, après les événements forts autour de la naissance de Jésus, et avant que Jésus ne commence son ministère, voici, un peu comme un interlude, cet épisode de Jésus à 12 ans qui fausse compagnie à ses parents pour rester dans le Temple, la maison de son Père.
Dans la première lettre de Jean, les mots suivants sont adressés à la communauté : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. ». L’expérience de la foi a créé la communauté, changé la perspective des chrétiens, mais la manifestation pleine et entière de leur devenir d’enfants de Dieu est encore à venir.
Il y a dans les 2 textes bibliques, comme une impression d’entre-deux qui peut aussi être la nôtre en ce 30 décembre, après Noël et avant de basculer dans une nouvelle année.
L’entre-deux n’est pas forcément facile à vivre. Il y a comme un décalage. Ce décalage, les parents de Jésus le vivent avec leur fils. Marie dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! ». Je lis dans cela un décalage avec la perspective de Dieu. L’accomplissement de sa volonté en son Fils échappe aux parents de Jésus.
Dans la première lettre de Jean, la communauté est décalée avec le monde qui « ne la connait pas parce qu’il n’a pas connu Dieu ».
L’entre-deux, coincé entre le passé et l’avenir, entre ce qui a été et ce qui n’est pas encore, n’est pas simple à vivre. Il est pourtant habité par la présence de Dieu en Jésus-Christ. Prenons maintenant un moment, en écoutant l’orgue, pour regarder en arrière. Cherchons dans les événements de cette année écoulée ou même plus loin en arrière, les traces de l’amour de Dieu dans nos vies. Répondons à l’invitation de Jean : « Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ». Comme Marie, prenons le temps de garder tout cela dans notre cœur.
Orgue
A travers l’évangile de Luc, Marie est présentée comme un modèle de foi. Elle accueille les événements en méditant dessus. Elle est aussi présente au début du livre des Actes dans la première communauté chrétienne
Si nous regardons en avant, notre monde, notre Eglise, notre paroisse et aussi nos vies, nous y verrons des défis et des questions. Parfois, il semble étrange de croire aujourd’hui. C’est que la foi donne une autre perspective sur l’avenir. Il faut être un peu fou pour croire aujourd’hui, mais c’est aussi ce qui donne un horizon différent à ce que nous vivons. L’avenir ne s’arrête pas à ce qui nous semble possible à vue humaine, que ce soit pour notre monde, notre Eglise ou nos vies. L’espérance va au-delà de l’espoir, parce qu’elle ne dépend pas de nous.
Ce qui permet d’espérer, c’est l’amour donné de Dieu en Jésus-Christ. Notre tâche à nous, nous dit Jean, c’est de croire et de nous aimer les uns les autres parce que nous pouvons nous appuyer sur l’amour de Dieu. Croire et aimer, voilà déjà tout un programme pour nos vies et celle de notre paroisse.
La foi et l’amour s’appuient ici sur l’espérance en Dieu. Oui, nous pouvons espérer, nous dit Jean, et cette espérance est même une certitude. Nous pouvons espérer, non pas en raison du monde, non pas en raison de nos talents, de nos forces ou de nos ressources. Nous pouvons espérer en prenant appui sur Dieu, sur son amour donné en Jésus-Christ qui traverse notre passé, notre présent et notre avenir.
C’est une espérance certaine : nous sommes enfants de Dieu. Alors croyons et aimons-nous les uns les autres.
Et prions aussi !
La prière, c’est l’outil qui nous est donné pour nous placer sur cet horizon de l’espérance. C’est demander à Dieu, d’accomplir sa volonté d’amour, c’est placer nos vies dans la logique d’amour initiée en Jésus-Christ.
En ce 30 décembre 2018, regardons l’avenir avec confiance, mais regardons surtout à la présence de Jésus-Christ qui a fait de nous des enfants de Dieu. Il nous invite, à son image, à nous aimer les uns les autres.
Noël est passé, 2019 n’est pas encore, mais Jésus-Christ habite tous les entre-deux de nos vies.
Amen.