Cultes célébrés à Môtiers et Couvet
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Lecture de la Bible
Marc 9,30-37 – Qui est le plus grand… et l’enfant
Prédication de René Perret
Avec Jésus, ses disciples en ont vu, du pays ! Non seulement, il les a emmenés aux quatre coins géographiques de leur pays, et même un peu au-delà de ses frontières. Mais surtout, ils en ont vu, du pays, par les rencontres qu’ils ont fait avec lui, par les situations vécues, par les questions qui leur sont apparues. Jésus a bouleversé ce qu’ils avaient appris sur Dieu, sur la vie, sur le monde et sur eux-mêmes. Et voilà qu’ils entendent pour la deuxième fois cette annonce étrange de la mise à mort du Maître, puis de son relèvement de la mort. La première fois, leur porte-parole, Pierre, avait protesté ; et il s’était fait rabroué de la plus énergique des façons. Alors, ils peuvent bien garder leurs réflexions, et ne pas oser questionner Jésus sur ces événements à venir, qui leur semblent incroyables.
Je ne peux pas imaginer l’incrédulité vertigineuse qui, probablement, tenaille leurs cœurs : comment pouvoir se représenter celui en qui ils ont toute confiance, celui qui leur paraît le plus proche, le plus fidèle de Dieu, celui-là abandonné par Dieu et livré à la mort la plus infamante ? Comment admettre que Jésus doive passer par ce chemin d’absence d’un Dieu secourable, par cette nuit de la foi ? Et la promesse d’une résurrection après trois jours ajoute encore à l’aspect irréel de la situation. On serait perturbés, atterrés, pour moins que ça ! Quand notre vie est promise à un prochain basculement, il arrive que les réponses et les assurances qu’on avait jusque là ne suffisent plus.
Dans le cœur des disciples, si les questions les plus lourdes ne peuvent être posées, viennent d’autres questions, plus pratiques, qui se posent dans tout groupe humain en proie à une prochaine restructuration. En politique, on voit bien ce qui se passe quand de prochaines élections se préparent. Qui sera le premier candidat du parti ? Qui sera le meilleur présidentiable ? En Eglise, en va-t-il autrement, même si c’est plus subtilement amené ?
Ici, dans la maison de Capernaüm, Jésus s’assied pour enseigner ses disciples, pour leur laisser une part importante de son héritage spirituel. Il connaît leurs peurs, leurs questions, leur besoin de se rassurer. Le plus grand parmi eux, sera-ce le plus croyant ? Le plus courageux ? Le plus dévoué ? Le plus intelligent ? Le plus généreux ? Quelle est la force qui permet la première place dans l’Eglise ?
Jésus prend un enfant dans ses bras, au milieu d’eux, pour répondre. Pour la mentalité de ce temps, l’enfant est un être sans importance et sans valeur, à l’opposé de notre vision actuelle de l’enfant, cet être qui porte en lui notre pureté originelle. Pour mieux saisir la force de l’enseignement de Jésus, nous devrions l’imaginer prenant dans ses bras un être qui condense à nos yeux ce qui est sans valeur et sans importance.
Et Jésus de leur dire, de nous dire : « Le plus grand parmi vous est celui qui sait reconnaître ma présence dans cet être-là. L’ouverture du cœur, la conversion du regard, l’accueil du plus petit : voilà où vous me trouverez, ainsi que Dieu, voilà où vous prouverez que nous sommes de famille.
Et cette forte affirmation de la présence de Dieu et de Jésus me paraît un intéressant contre-pied à cette indication bizarre du début de notre récit : traversant la Galilée, on nous dit que Jésus ne voulait pas qu’on sache où il était. Ici, on sait où il est, et où il sera désormais : il est là où nous accueillons celui qui ne méritait pas tant d’égard, celui qui ne s’attendait pas à du respect.
Quand l’avenir de notre institution nous pose de préoccupantes questions ; quand on ne peut plus bien dire de quoi nos lendemains d’Eglise seront faits, n’est-ce pas une bonne nouvelle, cette annonce qui nous invite à retrouver l’essentiel : le service du plus petit de nos frères, voilà ce qui restera envers et contre tout la seule preuve de la présence de Dieu.
Je pense à ces récits de personnes toutes simples, qui ont traversé des événements tragiques, des tranches d’histoire impensables, en prenant soin au quotidien de ceux qui leur étaient confiés. Des plus téméraires périssaient, des plus intelligents mouraient de frayeur. Elles, au jour le jour, ont tenu bon, assumant l’essentiel, la base de la vie.
Ne nous est-il pas demandé une telle fidélité, une telle confiance, une ténacité à prendre dans nos bras, sur notre cœur, celles et ceux que le Seigneur nous confie, et dans lesquels il se cache ? Cette présence-là est plus forte que toute absence ; cette vie-là vaincra toute mort. Amen
Pour trouver le Petit livre de célébrations:
https://www.editions-olivetan.com/culte-et-liturgie/807-petit-livre-de-celebrations.html
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Prière de confession (péché & pardon) – antiphonée O: officiant T: TOUS
O : Dieu de vie, n’atténue pas ta lumière vers nous, ne restreins pas ta joie en nous ;
T : SEIGNEUR, NE NOUS FERME PAS TA PORTE, NE NOUS PRIVE PAS DE TA MISÉRICORDE.
O : O Dieu de vie, l’éternité ne peut te retenir, ni nos faibles mots saisir la splendeur de ta bonté. Et pourtant, dans l’espace de nos cœurs et en silence, tu t’approches et tu nous restaures. (Silence)
O : O Dieu de vie, accorde-nous ton pardon
T : POUR NOS PENSÉES NÉGLIGENTES, POUR NOS ACTIONS IRRÉFLÉCHIES, POUR NOS DISCOURS VIDES ET POUR LES MOTS AVEC LESQUELS NOUS AVONS BLESSÉ. (Silence)
O : O Dieu de vie, accorde-nous ton pardon
T : POUR NOS DÉSIRS MAL ORIENTÉS, POUR NOS ACTES MÛS PAR LA HAINE, POUR NOTRE GASPILLAGE ET POUR TOUT CE QUE NOUS AVONS LAISSÉ DE CÔTÉ. (Silence)
O : O Christ aimant, pendu au bois mais ressuscité au matin, dissipe le péché de notre être comme la brume des collines ; commence ce que nous faisons, façonne ce que nous disons, rachète qui nous sommes.
T : NOUS METTONS NOTRE ESPOIR EN TOI, NOTRE GRAND ESPOIR, NOTRE ESPOIR VIVANT, AUJOURD’HUI ET TOUJOURS. AMEN.
tiré du Petit livre de célébrations, p. 47-49
Répons avant la bénédiction – antiphoné O: officiant T: TOUS
O : La nourriture du Christ dans nos âmes,
T : NOTRE NOURRITURE PARTAGÉE, COMME LA SIENNE.
O : La vie du Christ entre nos mains,
T : NOS VIES MODELÉES PAR LA SIENNE.
O : L’amour du Christ dans nos cœurs,
T : NOTRE AMOUR RÉCHAUFFÉ PAR LE SIEN.
O : La paix du Christ sur notre chemin,
T : NOTRE CHEMIN SUIVANT LE SIEN.
tiré du Petit livre de célébrations, p. 131