Une affaire de famille! Prédication du 10 juin 2018

Culte présidé par René Perret à La Côte-aux-Fées, avec baptême

Textes du culte en pdf

Lecture biblique: Marc 3,20-25,28-35

Jésus revient à la maison. Une grande foule se rassemble de nouveau. Alors Jésus et ses disciples n’ont même pas le temps de manger ! Les gens de la famille de Jésus apprennent cela et ils se mettent en route pour venir le prendre. En effet, ils disent : « Jésus est devenu fou ! »

Les maîtres de la loi, qui sont venus de Jérusalem, disent : « Jésus a en lui Satan, le chef des esprits mauvais ! Et c’est Satan qui lui donne le pouvoir de chasser ces esprits. »

Alors Jésus appelle les maîtres de la loi et il leur dit : « Comment Satan, l’esprit du mal, peut-il chasser l’esprit du mal ? Quand les habitants d’un royaume font la guerre entre eux, ce royaume ne peut pas continuer à exister. Et quand les gens d’une famille se battent entre eux, cette famille ne pourra pas continuer à exister. Je vous le dis, c’est la vérité : les gens recevront le pardon pour tous leurs péchés et pour toutes leurs insultes contre Dieu. Mais si quelqu’un insulte l’Esprit Saint, il ne pourra jamais recevoir le pardon. Il reste pour toujours coupable. » Jésus parle de cette façon aux maîtres de la loi parce qu’ils ont dit : « Il a un esprit mauvais en lui. »

Ensuite, la mère et les frères de Jésus arrivent. Ils restent dehors et ils envoient quelqu’un dans la maison pour l’appeler. Beaucoup de gens sont assis autour de Jésus, et on lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, ils veulent te voir. » Jésus répond : « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? » Il regarde les gens qui sont assis autour de lui, et il dit : « Voici ma mère et mes frères. Oui, si quelqu’un fait la volonté de Dieu, cette personne est mon frère, ma sœur, ma mère. »

 

Prédication

Drôle de texte pour un dimanche de baptême ! C’est comme le récit d’un combat : sur le ring, Jésus affronte ses adversaires religieux, et il affronte même sa famille !

C’est pour ce qui est dit de la famille que j’ai gardé ce récit. Car quand on vit un baptême, on vit un moment fort dans la vie de Timéa et de sa famille ; et on vit un moment fort dans la famille « religieuse » que Timéa reçoit, en devenant – comme nous l’avons chanté tout à l’heure – ♪ « enfant de Dieu et sœur de Jésus, et notre-e sœur, alléluia ! » ♫

Jésus ici se bat, combat. Pour quoi, pour qui lutte-t-il avec cette énergie ? Il combat pour nous, ses auditeurs d’aujourd’hui, disciples de lui ou non. Il combat pour  que nous comprenions bien le sens de sa vie qu’il nous offre, et qu’il croit capable de changer le sens de notre vie.

Contre ses adversaires, les chefs religieux, il frappe fort. Ceux-ci l’accusent d’agir au nom de Satan, au nom de l’ennemi par excellence. Il répond : « Si vous croyez cela, votre foi en Dieu vous coupe de lui à jamais. Si vous ne voyez pas Dieu dans ce que je fais et vis, vous êtes perdus pour Dieu. » Je ne développe pas ici cette dispute entre eux, passionnante mais qui nous prendrait trop de temps ce matin.

Jésus affronte aussi sa famille de sang. Et là, j’avoue comprendre les siens (ses frères, sa mère) : Jésus a quitté le cercle familial et mène depuis quelques temps une vie plus qu’étonnante à leurs yeux. Il parle et des foules le suivent ; il guérit, pardonne, au nom du Dieu d’Israël comme s’il était son Fils bien-aimé. Son succès est tel que sa maison ne laisse plus passer les siens quand il revient chez lui. Et il attire comme des mouches les autorités religieuses qui lui sont de plus en plus hostiles.

Il demande même : « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? » et donne lui-même la réponse : « Qui fait la volonté de Dieu, cette personne est mon frère, ma sœur, ma mère ! »

Pour sa famille de sang, quel choc ! Alors, ce qu’ils ont vécu ensemble ne vaut plus rien ? Il les renie ? Est-il devenu fou ? Je pense qu’il faudra à sa famille de sang un gros travail mental, spirituel et affectif pour arriver à accepter que désormais, son Père du ciel, Dieu, passe en premier. Et que c’est par cette filiation nouvelle et divine qu’il vivra et agira. À ses proches, comme à tous ses auditeurs d’accueillir cette nouvelle donne, cette nouvelle famille que Jésus incarne et offre.

Timéa est ma sœur par Jésus ; je suis son frère par Jésus. Et ainsi de nous tous ! De quelque famille que nous sommes, nous sommes aussi de famille par Jésus. Cela implique une proximité de cœur qui se traduit par la prière, par des actes de bienveillance, par des relations nouvelles, placés comme nous sommes sous le regard de tendresse d’un même Père, qui que nous soyons, où que nous en soyons.

Je conclus. C’est pour nous présenter un Dieu infini d’ouverture et d’accueil, un Très-bas et tout proche que Jésus ici se bat. Ce Dieu Père nous aime infiniment, non pas depuis que nous vivons, mais depuis qu’il existe ; et ainsi de Jésus et de l’Esprit saint. C’est dans cet amour familial que nous sommes plongés au baptême, et c’est cet amour familial inconditionnel qui conditionne désormais toute notre existence. Amen.