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Culte du 3 juin 2018 – Couvet
Salutations et bienvenue
Le Seigneur est fidèle dans l’alliance qu’il a faite avec nous et avec toute l’humanité.
Que la vie et la paix nous soient offertes.
Invocation
Le Seigneur nous accueille et nous salue. Prions que nous soyons attentifs à sa présence.
Seigneur, ouvre nos lèvres, que nos bouches proclament ta louange.
Seigneur, ouvre nos yeux, pour voir ton œuvre et la beauté aussi bien que la petitesse des humains.
Seigneur, ouvre nos oreilles, que nous entendions ta parole et le cri des malheureux.
Seigneur, ouvre notre intelligence, que nous te comprenions et que nous comprenions ta parole.
Seigneur, ouvre nos cœurs, que nous te fassions une place et te cherchions et te trouvions en toutes choses.
Seigneur, ouvre nos mains, que nous sachions tout recevoir de toi, et donner joyeusement aux autres.
Amen.
Lecture de la Bible
Prédication de David Allisson
La maman d’Henrik m’expliquait que le baptême était l’occasion de présenter son fils à Dieu et à l’Église pour lui ouvrir un chemin.
Ce chemin de la foi vous concerne les uns et les autres. Vous l’avez pratiqué à l’école du dimanche, au catéchisme, dans des rencontres bibliques ou au culte. C’est un chemin qui se fait aussi dans d’autres moments de la vie de tous les jours par la méditation personnelle, la rencontre, le silence, la marche en forêt, la convivialité.
Jésus annonce que le Royaume de Dieu s’est approché de nous. Nous le rappelons et le fêtons aujourd’hui avec la joie de la jeune vie d’Henrik et l’amour que nous lui souhaitons et que ses parents, parrain et marraine et ses proches lui manifestent. Notre joie de la présence d’Henrik, c’est l’accueil d’une vie qui vient de plus loin que nous même et qui nous appelle à l’amour. Et le Royaume de Dieu, c’est une relation d’amour entre Dieu et l’humanité.
Voilà le chemin que je souhaite ouvert pour Henrik et pour chacune et chacun d’entre nous : un chemin d’amour et de liberté dans la relation.
* * *
Aujourd’hui, avec les textes que nous avons lu dans la Bible, il est dépaysant, ce chemin. Un peuple est aspergé du sang des animaux sacrifiés. Jésus demande à ses amis de traverser une ville où le sang est partout parce que c’est le moment où on sacrifie les agneaux pour la grande fête de la Pâque. Nous voilà dans des images, des sons et des odeurs que nous cherchons de nos jours et dans notre société à cacher au maximum.
Le sang n’est plus présent dans nos cultes et dans la prière. Il est dans les accidents, les agressions et dans les séries télévisées.
Dans l’Ancien Testament, il y a des histoires captivantes, qu’on a envie de raconter à ses enfants et à ses petits-enfants. En voici une où on aurait envie de tourner la page un peu plus vite : Moïse fait sacrifier des taureaux et fait répandre la moitié du sang sur l’autel où le sacrifice a été fait et met l’autre moitié dans des vases pour ensuite en asperger le peuple.
On se croirait presque dans un scénario tordu de criminel malsain dans une série télévisée.
En fait, non. Le sang était certainement davantage présent dans le quotidien des gens dans les temps bibliques. Et le sang, nous savons qu’il coule dans nos veines et nos artères pour alimenter le corps en oxygène et pour débarrasser une partie des résidus de notre métabolisme. Le sang était probablement compris autrement par le savoir d’il y a 3000 ou 4000 ans, mais il était déjà reconnu comme essentiel à la vie. Si le sang s’arrête de couler dans nos veines et nos artères, c’est que nous sommes morts. Et c’était déjà le cas à l’époque. Prélever le sang des animaux sacrifiés, c’est prélever la vie. Faire couler le sang, c’était faire couler la vie. Offrir à Dieu le sang d’un sacrifice, c’était comme offrir sa propre vie à Dieu pour se rendre disponible à la source de vie qu’il représente.
Voilà pourquoi le texte de l’Exode disait : « Ce sang confirme l’alliance que le Seigneur a conclue avec vous, en vous donnant tous ces commandements. » Exode 24,8.
L’alliance décrite ici, c’est une alliance de l’humanité avec la vie. Cette alliance avec la vie nous concerne en plein encore aujourd’hui. Nous sommes dépendants de l’air que nous respirons, du sang qui coule dans nos veines, de notre environnement duquel notre nourriture est tirée, des relations que nous entretenons les uns avec les autres.
L’alliance que nous avons avec la vie, nous ne l’exprimons plus aujourd’hui avec des symboles sanglants.
Mais il reste que nous recevons une vie d’ailleurs que de nous-mêmes et nous recevons aussi des ressources pour la vivre.
* * *
Nous fêtons la vie aujourd’hui avec le baptême d’Henrik. Nous n’avons pas fait couler le sang d’un sacrifice.
Nous avons fait couler de l’eau. Cette eau mène à la vie comme elle a mené les disciples au lieu du dernier repas avec Jésus.
Jésus leur avait dit : « Allez à la ville, vous y rencontrerez un homme qui porte une cruche d’eau. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire de la maison : « Le Maître demande : Où est la pièce qui m’est réservée, celle où je prendrai le repas de la Pâque avec mes disciples ? » » Marc 14,13-14.
Le repas de la Pâque rappelait le passage de Dieu parmi son peuple pour lui donner la liberté et pour rouvrir l’espace de sa vie. C’est une fête qui rappelle la libération de l’esclavage que subissait le peuple en Égypte et qui rappelle aussi la promesse d’une terre, d’un lieu où leur vie pourra s’épanouir.
Fêter l’alliance de Dieu envers l’humanité, fêter l’alliance de la vie envers les hommes, les femmes, les enfants que nous sommes, cela se fait souvent autour de la table, avec un repas.
La famille d’Henrik va continuer la fête après le culte et partagera le repas. Le soin que nous mettons à préparer la table donne un air de fête à la rencontre, aussi dans l’ordinaire de nos vies.
Quand Jésus prend la coupe de vin pour la donner à ses amis, il dit : « Ceci est mon sang, le sang qui garantit l’alliance de Dieu et qui est versé pour une multitude de gens. » Marc 14,24
L’alliance que rappelle Jésus avec les mêmes mots que celle de l’Ancien Testament est aussi scellée autour d’un repas. C’est pendant cette importante fête juive de la Pâque, fête du renouveau de la vie, fête de la libération et pendant le repas qui fait partie de cette fête que Jésus exprime de manière nouvelle l’alliance de Dieu et des humains.
Il a annoncé le Royaume de Dieu. Jésus le réalise ici. Le Royaume de Dieu, c’est une relation d’amour entre Dieu et l’humanité. L’amour seul est digne de notre vie dans le Royaume de Dieu.
Cette vie qui coule en nous et que nous sommes invités à sentir d’une manière concrète en partageant un morceau de pain et en goûtant un peu de vin lors de la sainte cène, cette vie est celle de Dieu qui met en nous l’amour pour nous-même et pour les autres.
Aime-toi et aime les personnes qui sont amenées à te rencontrer.
Vous répondez à l’appel de la vie, vous prenez votre part à l’alliance de Dieu et des humains à chaque fois que vous parvenez à le faire. Vous le faites à chaque fois que vous aimez votre prochain comme vous-mêmes.
Aime-toi et aime les personnes qui sont amenées à te rencontrer.
Bénédiction
Que Dieu, dont l’amour est la toute-puissance, vous accompagne, vous bénisse et vous garde, lui qui est Père, Fils et Saint-Esprit ! Amen