Des perles pour la vie – prédication au culte de fête du catéchisme

20170601LegendesPerles

4 juin 2017 – Fleurier 10h

Culte de baptêmes et confirmations – Textes de la prédication à télécharger en format pdf

Lecture de la Bible

Actes 2,1-13

Prédication

Perle du moi : David Allisson

Quand nous avons fait les bracelets, on nous a dit de mettre l’une à côté de l’autre la perle blanche « moi » et la perle dorée « Dieu ».

Ça me plaît, c’est comme le récit de la Pentecôte. Une flamme de feu sur chacun. Une présence qui se dit d’une manière telle que chacun la comprend dans sa langue !

Chacun est seul devant Dieu parce que chacun est invité à vivre sa vie en responsabilité devant Dieu. Chacune est appelée à se tenir vis-à-vis de Dieu, source de la vie. C’est un lien personnel que Dieu offre.

En même temps, apprendre à vivre sa vie en vis-à-vis de Dieu, cela met en lien avec les autres qui le font aussi. Et même avec tous les autres parce que je me mets en lien avec celui de qui vient toute vie. Je me mets en lien avec celui qui manifeste son amour pour moi et qui m’ouvre à l’amour pour les autres.

Ces flammes de la Pentecôte, il y en a une pour chacun. Ensuite elles brillent ensemble. Ensuite elles incitent les uns et les autres à faire vibrer et souffler l’Esprit qui les fait vivre.

Au moment de la Pentecôte dans le livre des Actes, il y a une bonne nouvelle : la mort est vaincue parce que Jésus qui avait été crucifié a été réveillé de la mort : il est ressuscité et l’humanité peut maintenant vivre de cette vie elle aussi. Et ce qui se passe d’extraordinaire à la Pentecôte, c’est que cette Bonne Nouvelle, chacune et chacun peut l’entendre dans sa propre langue, dans l’intelligence qui est la sienne. Il n’y a pas besoin d’être transformé au préalable pour y avoir accès.

La vie c’est pour toi et c’est pour moi. Tu es proche de Dieu parce qu’il a décidé de se rendre proche de toi.

Perle de la joie : Patrick Schlüter

Cette perle jaune sur le bracelet, c’est la perle de la joie. Le jaune, c’est une des couleurs que peut prendre le feu. Ainsi, la joie a quelque chose à voir avec le feu que l’Esprit de Dieu allume dans nos cœurs comme nous l’avons chanté au début du culte : « Une flamme en moi réchauffe mon cœur. (…) Le dimanche, cette joie vient briller en moi. »

La joie, vous les catéchumènes, vous l’avez évoquée à plusieurs reprises dans vos textes. Vous l’avez expérimentée durant le camp à plusieurs reprises, notamment en recherchant, parfois même avec difficulté, un trésor caché dans un champ. Une des groupes a d’ailleurs eu de la peine à retrouver son coffre.

Mais qu’est-ce la joie donnée par l’Esprit de Dieu ?

Il est difficile de parler de la joie, car c’est d’abord quelque chose qui se vit, qui se voit, qui se partage comme les premiers disciples vont vers les autres au-delà de la barrière des langues différentes.

La joie de l’Esprit, c’est un nouveau regard qui est donné sur la vie. Elle peut déborder, comme on dit « déborder de joie », mais avant tout, c’est un élan qui est donné même quand les choses ne vont pas bien. L’Esprit de Dieu oriente notre regard sur la présence de Dieu, sur la solidarité qui existe, sur les belles choses de la vie, sur ce qui est train de grandir mystérieusement, plutôt que sur ce qui manque aujourd’hui. La joie, c’est autant le sourire discret que le grand éclat de rire.

Cette joie, je la vois, je la sens en particulier quand un partage se crée, même au cœur d’une difficulté. Cette joie surprend. Elle étonne le premier regard, car elle semble venir d’ailleurs. (Ainsi, certains ont l’impression que les disciples sont ivres !).

Cette joie, c’est la découverte du coffre au trésor difficile à trouver, mais c’est tout autant la solidarité des autres pour aider à chercher le coffre qu’on ne retrouvait plus !

Perle du silence : Julie Paik

Sur le bracelet, il y a aussi une petite perle qui revient plusieurs fois. C’est la perle du silence.

Le récit de la Pentecôte que nous avons entendu tout à l’heure est plutôt bruyant : le bruit d’un vent violent, les disciples qui se mettent à parler dans toutes sortes de langues, les spectateurs qui s’étonnent ou qui se moquent… Pourtant, la Bible nous dit aussi que Dieu se révèle dans le souffle d’un léger silence.

Quand je regarde cette perle, la première image qui me vient, c’est la vôtre, à vous les catéchumènes : c’est vous la semaine dernière quand nous avons vécu ensemble un temps de silence, allongés dans l’herbe, les yeux fermés, détendus et sereins…

Tout à l’heure, David a dit que sur les bracelets, la perle dorée de Dieu devait être tout contre la perle blanche du moi, et que ça lui plaît bien. Moi, j’ai un aveu à vous faire : je n’ai pas respecté la consigne. Entre Dieu et moi, j’ai mis la perle du silence : pas parce que lui et moi ne nous parlons plus, mais au contraire parce que le silence est pour moi un moyen de le rencontrer.

Le silence, c’est aussi le calme, la tranquillité ; c’est prendre un moment de recul pour écouter sa petite voix intérieure dans les moments importants ; c’est partager une confidence avec un ami qui écoute, savourer un morceau de musique, s’émerveiller devant un paysage…

Alors voilà, avec ces trois perles, trois cadeaux que Dieu vous fait : celui de la vie avec lui et avec les autres, celui de la joie de la découverte, celui des moments privilégiés où on devine sa présence. On vous souhaite de passer de longues années à les découvrir et à les savourer !