Le Christ est ressuscité!-Célébration œcuménique de Pâques à l’hôpital

Dimanche de Pâques, 16 avril 2017

Célébration œcuménique à l’hôpital de Couvet, 10h

Message de Patrick Schlüter et Jocelyne Mussard à télécharger en pdf

Lectures bibliques :

Texte du message : Le Christ est ressuscité!

1ère partie par Patrick Schlüter :

Le Christ est ressuscité !

Le premier à saisir cette nouvelle dans le creux du tombeau est le disciple bien-aimé. Il entre dans le tombeau vide. « Il vit et il crut » nous dit l’évangile de Jean.

Juste après suivent ces mots un peu étranges : « en effet, les disciples n’avaient pas encore compris l’Ecriture qui annonce que Jésus devait se relever d’entre les morts. »

Christ est ressuscité, mais saisir la portée de cet événement, cela nécessite du temps, de la maturation. Croire, c’est un chemin qui passe par la méditation de l’Ecriture. C’est se laisser éclairer par l’Esprit Saint, et aller vers les autres.

Saisir la résurrection et la laisser agir dans sa vie, c’est devenir une pâte nouvelle nous dit Paul, libérée des vieux ferments. C’est donné par le Christ, mais c’est un processus à vivre qui peut prendre du temps et devenir finalement l’histoire d’une vie.

La vie justement. Parfois, elle ne nous épargne pas ! La maladie, la mort, les événements de toute sorte nous questionnent sur le sens de la vie et nous conduisent là où nous ne pensions pas aller. Ils nous forcent à emprunter des chemins que parfois nous ne choisissons pas.

Les disciples de Jésus vivent cela avec sa mort, avec la disparition de son corps, avec ce tombeau vide incompréhensible au premier regard.

Alors, comme nous aussi parfois, ils s’agitent, ils courent, ils cherchent à comprendre, à donner sens à ce qui arrive. Ils aimeraient maîtriser les événements, avoir prise sur eux.

Face à la maladie, à la mort, au changement imprévu, nous aimerions aussi avoir prise. Agitation, révolte, découragement sont des sentiments qui nous habitent à tour de rôle.

Le Christ est ressuscité !

Mais il s’agit pour nous de saisir ce que cela signifie dans nos vies.

Parfois, nous aimerions que la résurrection signifie la résolution de tous les problèmes.

Nous attendons parfois du Christ qu’il nous fasse sentir sa présence de manière évidente, mais le voilà présent discrètement dans cet ami qui reste à nos côtés dans la difficulté.

Nous attendons parfois du Christ une solution ou au moins une explication aux malheurs du monde, mais le voilà présent dans cette paix intérieure qui permet simplement de les affronter.

Nous attendons parfois de Jésus qu’il chasse toutes nos peurs, mais il nous offre simplement sa présence qui permet de faire le prochain pas.

Le Christ est ressuscité. Il nous offre sa force de vie qui nous entraine et nous porte autrement que nous l’attendions.

2ème partie par Jocelyne Mussard :

Christ est ressuscité ! Mais Marie ne l’a pas compris, pas tout de suite. Marie, tellement humaine, tellement habitée par des sentiments, des émotions intenses. Ceux qui parmi nous ont perdu récemment un être cher, savent combien nous avons tendance à rechercher la présence du disparu, on a besoin d’aller vers sa tombe, comme s’il était plus présent à cet endroit. Et combien aussi nous sommes habités par la pensée de l’être cher, on peine à être bien conscient de ce qui se passe autour de nous.

C’est Marie qui est allée la toute-première au tombeau, toute habitée d’une profonde tristesse.

Et c’est elle qui va vivre une rencontre avec Jésus qui ne sera pas offerte aux autres disciples, peut-être parce que son attachement au Christ est particulièrement grand. C’est que le Christ lui a déjà permis de vivre une « résurrection » dans sa vie, l’a libérant de 7 démons …et sa vie a été transformée, grâce au Christ elle a pu réintégrer une vie pleine, épanouie, en relation avec les autres.

Jésus avait annoncé à ses disciples sa mort et sa résurrection, à plusieurs reprises…mais devant la réalité du corps mis dans un tombeau, ils n’arrivent pas à faire le lien avec ce à quoi Jésus les avait préparés…ils sont tristes.

Et elle, Marie de Magdala, est au plus profond du désespoir, elle a perdu un maître, un proche qu’elle aimait et en plus elle a perdu son espérance pour l’avenir. Toute à sa tristesse, elle ne semble pas être surprise par la présence des anges, a-t-elle-même réalisé que c’était des anges ? Puis elle ne reconnaît pas Jésus, tant elle ne s’attend pas à le voir là !

Et pourtant c’est au cœur de sa tristesse et de son désespoir qu’elle va peu à peu saisir la réalité de la résurrection. Il faut que Jésus l’appelle par son nom, la désigne comme la personne pleine et entière qu’elle est, pour qu’elle le reconnaisse et comprenne qu’il avait dit vrai : il est ressuscité !

Avec délicatesse, Jésus a su rejoindre Marie, là où elle était, au cœur d’une tristesse si grande qu’elle l’empêchait de voir clair, et il a pu l’emmener plus loin dans sa foi : ce n’est plus au maître terrestre qu’elle a foi, mais au Fils de Dieu qui est auprès de son Père, Jésus ne sera plus là physiquement, mais il sera présent auprès des siens par el St-Esprit. Et la nouvelle de la résurrection doit être partagée, Marie en est même le premier témoin!

L’expérience de la résurrection se vit dans la rencontre intime avec Dieu, mais elle se vit aussi avec les frères, les sœurs, avec tous les humains, elle se vit en communauté, elle se vit dans le partage.

Comme Marie, nous avons des raisons d’avoir le cœur lourd : solitude, trahisons, deuils, déceptions, inquiétudes pour l’avenir, souffrances du corps ou de l’âme : la Croix fait partie de nos vies ! C’est justement dans ces lieux de tristesse que Jésus veut nous rejoindre, nous appeler par notre nom. A nous de nous laisser interpeler pour que les forces vives de la résurrection puissent se déverser en nous.

Et ce matin Dieu nous dit : la pierre a été roulée, le tombeau est vide ! La mort n’est plus le but ultime, la vie n’est plus absurde !

Notre vie ne se réduit pas aux limites de notre existence terrestre : notre vie en Dieu s’ouvre sur l’éternité. Et cette espérance commence aujourd’hui.

Transmettre la nouvelle de la résurrection de Jésus, cela signifie vivre nous-mêmes des forces de cette nouvelle vie. C’est croire qu’il y a une espérance et vouloir la transmettre autour de nous. Croire que rien n’a le pouvoir de capturer ma vie, de l’enfermer, de l’anéantir.

Croire qu’un avenir est possible, croire qu’il est possible de vaincre ce qui rend le quotidien mortel. Avoir cette assurance qu’on peut se relever d’un échec, qu’on peut se remettre d’un deuil, avoir confiance qu’on peut traverser la maladie, même mortelle tout en vivant déjà jour après jour dans la lumière de la résurrection.

Amen