Lecture biblique – Luc 24,46-53
Curieuse fête tout de même… nous voici effectivement invités à faire la fête pour un départ, une rupture, une fin, et ce n’est sans doute pas dans nos habitudes…
De plus, en reprenant cet Evangile de Luc et en fin de compte, il me semble que j’y trouve non pas une fête mais plusieurs…alors voyez vous, il serait vraiment dommage de nous en priver !
Après sa Pâques et vous l’avez sans doute remarqué, le Christ ressuscité n’apparaît qu’à ceux qui avant l’ont suivi, écouté, aimé et donc à ses amis de toujours. Ne pensez-vous pas que cela peut vouloir dire que la fidélité et la persévérance ont leur récompense, et c’est valable, je le crois aussi pour nous, voici donc la fête no 1 !
Le Christ apparu, parle et explique et ce n’est pas la première fois, il redit en effet la Parole des écritures qui s’est accomplie, vendredi-saint puis Pâques, finalement il dit le sens des choses, leur cohérence, leur signification, leur direction…
en passant on peut mentionner qu’actuellement il est difficile de dire quelque chose d’audible à propos de la souffrance, de nos vendredi-saints difficile aussi souvent d’en comprendre ou d’en trouver le sens pour autant qu’il y en ait un…
Pourtant qu’on le veuille ou non, la souffrance fait partie de nos vies, de la vie de notre entourage ici tout proche ou dans notre monde actuel.
Paul Tournier disait : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, il est venu l’habiter de sa présence ». Depuis la passion de Jésus, à cause de sa passion pour nous, osons-nous croire de toute souffrance qu’elle est habitée et que nous n’y sommes pas seuls, le Christ y est mystérieusement présent, et il l’est de façon tout à fait visible et réelle par et avec les autres pour peu que nous puissions dire et exprimer, mettre nos souffrances en dehors de nous même en les confiant….en lies disant !
il y a toujours des oreilles bienveillantes et des gens qui savent juste écouter sans en rajouter, sans abreuver de conseils, et sans tout ramener à eux-mêmes.
Je suis sûr qu’il y a même des gens qui savent écouter, se taire et après dans le secret de leur chambre prier….
Nous voici en plein dans la fête no 2…souvenons-nous qu’avant nous le Christ a vécu et traversé la vie, nos vies afin qu’en tout vendredi-saint, l’espoir du matin de Pâques soit offert !
La troisième fête, c’est la fête de la confiance qui est faite aux croyants, confiance et responsabilité de dire et donc aussi de vivre ce changement de vie, cette conversion afin de recevoir le pardon….
Effectivement, cela va de soi à notre époque de dire toujours et encore que nous avons un Dieu de pardon, d’amour et de bonté…c’est pas faux mais dit-on de temps à autre que cet immense accueil, cette miséricorde de Dieu sont aussi indissolublement liés à quelques exigences que notre époque réfute, rejette et se plaît à contourner…
Mais revenons à la fête no 3 qui est donc cette confiance qui nous est faite, (fête !) pour être témoin, c’est quand même immense non ?
Nous pouvons être témoin par notre vie, quelques fois par des paroles….c’est toujours plus simple d’appartenir à l’association des autruches chrétiennes et diplômées que de dire et encore plus de vivre le contraire de ce que le monde aime entendre, mais bref…..
La 4e et la 5e fête se rejoignent : si le Christ s’en va, s’il est sur le départ, contrairement à ce qui est attendu, il est et reste finalement encore plus proche qu’avant puisque il est débarrassé des contraintes du temps et de l’espace, et puis il offre des moyens, une force l’Esprit saint à ses amis, il les invite à se rassembler, à faire corps, à faire Eglise….
vous remarquerez qu’il donne tout cela non pas à Pierre, ou, Jacques ou Jean mais à Pierre, Jacques et Jean ensemble, la force de sa présence est ainsi comme confirmée par le groupe, une famille et l’Eglise à venir, cette force n’est pas donnée à des péquins plus ou moins simples, isolés, individualistes et auto-suffisants…mais à une communauté !
Je me demande parfois ce que sera l’Eglise dans 10 ou 20 ans, ce qu’il en restera ici au vallon, peut-être qu’il n’y aura plus qu’un seul pasteur, un seul culte le dimanche…et alors… pourvu que ceux qui savent que la foi se vit avec d’autres puissent le vivre….est-ce que ce n’est pas cela la seule chose qui compte ???? Dans toute l’histoire de l’Eglise c’est souvent de toutes petites minorités qui ont su être levain dans la pâte, et qui avec fidélité et persévérance sont restés attachés les uns aux autres et à Dieu….
Mais revenons encore à nos 4e et 5e fête…je suis frappé de constater que Dieu en Jésus tient Parole, à Noël c’est Emmanuel Dieu avec, à l’Ascension Jésus redit : je suis avec vous jusqu’à la fin des temps
Finalement la 5e fête c’est bien sûr la bénédiction du Christ
Un petit aide-mémoire pour conclure :
Fête no 1 : fidélité et persévérance ont leur récompense, c’est la présence du Christ
Fête no 2 : Jésus nous devance et nous accompagne de nos vendredi-saint à Pâques
Fête no 3 : la confiance nous est donnée pour être témoin
Fête no 4 et 5 : la force de l’Esprit-saint et la bénédiction nous ( NOUS) sont offertes
La fête no 6 et bien c’est ce que nous vivons ici ce matin, ensemble dans la louange, dans l’écoute de la Parole et le partage du pain, c’est ce que nous vivrons aujourd’hui et demain en route avec ceux qui nous entourent en chemin vers le monde à notre porte
J’ai failli presque oublier la fête no 7, c’est que nous pouvons vivre tout cela avec et en Dieu et même jusque dans la vie qui ne finit jamais…
Osons-nous imaginer l’Eternité sous forme de fête !?
Alors bonnes fêtes… et amen !
Jean-Samuel Bucher, mai 2013