La poignée de porte de Saint-Sulpice

Extrait du culte présidé par René Perret au temple de Saint-Sulpice, le 19 juillet 2015:

Poignée Temple Saint-Sulpice

Ce matin, c’est la poignée extérieure d’entrée de la porte principale dont je veux vous parler. Quelqu’un d’entre vous l’a-t-elle déjà remarquée ? Cette poignée représente un serpent que, dans une légende de Saint-Sulpice, on appelle « la vouivre ».

Selon la légende (voir ci-dessous), c’était un grand et horrible serpent à forme de dragon qui maltraitait et terrorisait les habitants du village et des alentours. Il fut terrassé par Sulpy Reymond, un homme courageux mais qui décéda des suites de son combat victorieux.

Aujourd’hui, ce ne sont pas tant des « vouivres » qui maltraitent et terrorisent les habitants d’ici et d’ailleurs. C’est donc au combat par la prière que je vous invite maintenant.


Addenda : La vouivre – légende de Saint-Sulpice– reçu de Friedgard Rose, juillet 2015-07-18

Une vieille légende raconte que le passage étroit qui permet de quitter le Val-de-Travers et d’accéder au plateau des Verrières fut autrefois hanté par la présence d’un monstre que les textes anciens appellent la vouivre. Cet animal fantastique est recensé dans de nombreuses régions en Europe. Son apparence varie souvent, mais elle est quasi systématiquement associée à un point d’eau. Abram Amiest, médecin aux Hauts-Geneveys, rapporte sa présence dans sa « Description de Principauté », parue en 1693 :

«Il se trouva autrefois, sur le chemin de la vallée de St-Sulpy, un grand et horrible serpent de la forme d’un dragon, qui fit des maux en grands nombres, tant aux hommes qu’aux bêtes, de sorte que nul n’y voulait plus habiter de peur d’être dévoré. Les villages et les lieux d’alentour demeurèrent presque désolés et le trafic y cessa pour quelques années. »

Mais un homme courageux, nommé Sulpy Reymond, délivra sa région de ce fléau ainsi que le raconte un texte du XVIIIe siècle :

« il découvrit d’abord la caverne où se monstre avait son gîte ; il observa ensuite qu’il allait toujours chercher sa proie toujours à la même heure. Il fabriqua une caisse (munie de trous) assez grande pour qu’il puisse s’y placer commodément armée d’une arbalète et d’une épée.

Le serpent de retour de sa chasse rentra dans son gîte et s’y replia. Reymond tire une première flèche ; l’animal blessé s’agite avec la plus grande violence ; d’autres flèches succèdent et Reymond sort de la caisse et fait tous ses efforts pour lui couper la tête. Mais l’animal en se roulant l’accroche de sa queue et l’attire sous lui. Il se dégage heureusement et, après s’être longtemps débattu, laisse enfin le monstre expirant sous ses coups ».

Hélas, Sulpy Reymond mourut deux jours après cet exploit mémorable ; « de la puanteur du monstre », « de son venin » ou « des blessures reçues », nul ne peut évidemment le dire.

En récompense posthume, le comte Louis (1305-1373) affranchit tous ses descendants de la plupart des impôts qui grevaient lourdement la vie quotidienne des gens du pays.