« Lors de la rénovation de 1961, une petite fenêtre romane était mise à jour dans la partie nord de la nef. Un donateur tenant à rester dans l’anonymat offrit le vitrail de cette fenêtre et demanda des projets au fils du romancier Jules Baillods, le peintre Edouard Baillods.
Il fallut attendre une année avant que cette œuvre ne fût acceptée par le chef du département des Travaux publics du canton, Pierre-Auguste Leuba, qui, agissant sur préavis de l’architecte responsable de la rénovation, commença par la refuser, arguant « qu’il y aurait anachronisme en réalisant à cet endroit un vitrail de couleur », parce que « aux XIIème et XIIIème siècles, les vitraux sont faits en verre incolore transparent ».
Mais l’architecte Jacques Béguin, expert de la Commission fédérale des monuments historiques, convainquit chacun, disant : « J’ai moins peur d’un anachronisme que d’une faute d’architecture et d’une rupture d’ambiance. »
M. Leuba et le conservateur des monuments et sites retinrent finalement celui des quatre projets d’Edouard Baillods qui représentait une coupe, des raisins, des épis de blé et une colombe, ajoutant « que la Commune ou la paroisse de Môtiers pourraient changer par la suite les vitraux représentant Farel et Calvin à l’ouest de la petite baie romane en question, afin d’améliorer l’ensemble du bas-côté au nord du Temple ». »
Texte de Pierre-André Delachaux, tiré de
Le temple de Môtiers-Boveresse,
Historique édité à l’occasion de la restauration – 1961.
Deuxième édition 1984.
Editeur : Commune de Môtiers – NE et Paroisse de Môtiers-Boveresse