4 avril 2015 – Môtiers 17h30 Samedi saint – le service funèbre de Jésus
Textes du culte célébré par David Allisson – Télécharger en format pdf en cliquant ici
Introduction
Jésus poussa de nouveau un grand cri et mourut. Mt 27,50
Jésus est mort.
Avant le sabbat, il a fallu le mettre au tombeau. On ne peut pas enterrer quelqu’un ce jour-là. Mais on peut se recueillir et prier.
Comme à l’heure du service funèbre, sa famille, ses disciples, ses amis et ses proches veulent entendre qui il a été et ce qu’il leur a apporté. Ils doivent encaisser le coup, se faire à son absence et commencer ce parfois long chemin de retour à la vie qu’est le deuil.
Que la grâce du Père nous accueille aujourd’hui alors que nous sommes réunis pour lui rendre un culte.
Près du tombeau de Jésus, méditons aujourd’hui tout ce qui s’est passé ces derniers jours.
Invocation – prière
Je ne savais pas que tu pouvais mourir, mourir en moi.
Je ne crois plus en toi.
Il m’arrive même d’en rire.
Je t’avais pourtant aimé.
Tu m’aimais aussi : je le savais bien.
Maintenant, tu n’es plus rien.
Je t’ai même embaumé.
Il me reste pourtant un espoir, que tu ne sois pas vraiment mort, ou qu’un autre Dieu naisse alors, j’espère quand même te revoir.
Tu es mort, ce vendredi.
Dimanche peut-être viendra.
Mais le plus dur, tu vois, c’est d’être en samedi.
François (19 ans)
« Risquer Dieu », Ed. Ouverture, 1984, p. 28
Evocation de la vie de Jésus
Jésus est né à Bethléem, en Judée, au moment où Hérode le Grand était roi. (Mt 2,1) Cette année-là est devenue plus tard la première de notre calendrier.
Des sages venus d’orient avaient suivis son étoile et ont voulu adorer le roi des Juifs qui venait de naître. Cela les a mis en difficulté vis-à-vis d’Hérode qui ne voulait pas qu’un autre que lui soit considéré comme le roi des Juifs.
Jésus a suivi son instruction religieuse comme les enfants Juifs de l’époque et on dit qu’il était attentif et intelligent. (Luc 2,41-52)
Adulte, il s’est fait baptiser par Jean-Baptiste dans le Jourdain, au bord du désert de Galilée. Au moment où il est sorti de l’eau, le ciel s’est ouvert et l’Esprit de Dieu est descendu comme une colombe et est venu sur lui. Une voix du ciel s’est faite entendre : « Celui-ci est mon Fils très aimé. C’est lui que j’ai choisi avec joie. » (Mt 3,13-17)
Jésus avait une personnalité parfois tourmentée. On raconte qu’après son baptême, il est allé dans le désert pour se confronter à l’esprit du mal. Cela a duré 40 jours et 40 nuits. (Mt 4,1-11) C’est comme si cette tentation avait été le point de départ de son enseignement. A partir de ce moment, Jésus s’est mis à annoncer : « Changez votre vie ! Oui, le Royaume des cieux est tout près de vous ! » (Mt 4,17)
Peu à peu, il s’est entouré de personnes qui ont marché avec lui et qui l’écoutaient comme ses élèves. Il y avait des pêcheurs (Mt 4,18.21), un collecteur d’impôts (Mt 9,9), un nationaliste qui faisait partie de ceux qui avaient pris les armes contre les romains (Mt 10,4) et même celui qui allait le livrer à ces mêmes romains. Un groupe de douze s’est constitué (Mt 10,1-4), souvent complété par une foule de curieux.
Jésus avait pitié des foules. Il a souvent été vu en train de prendre soin des gens et de guérir des malades (Mt 8,16), des paralysés (Mt 8,5-13), des muets (Mt 9,32-33), des aveugles (Mt 9,27), des lépreux (Mt 8,3). Il a eu beaucoup de succès pour ça, mais aussi des reproches : il annonçait parfois que les péchés du malade étaient pardonnés (Mt 9,2). Les spécialistes de la loi religieuses n’aimaient pas cela parce que pour eux, c’était une insulte à Dieu que d’annoncer le pardon de péchés à sa place.
Des foules venaient aussi à lui pour l’écouter enseigner. Par moments, on se demande bien pourquoi. Ecoutez ce qu’il disait, on dirait une invitation au martyr :
« Ils sont heureux, ceux qui pleurent, parce que Dieu les consolera.
Ils sont heureux ceux qu’on fait souffrir parce qu’ils obéissent à Dieu. Oui, le Royaume des cieux est à eux !
Vous êtes heureux quand on vous insulte, quand on vous fait souffrir, quand on dit contre vous toutes sortes de mauvaises paroles et de mensonges à cause de moi.
Soyez dans la joie, soyez heureux, parce que Dieu vous prépare une grande récompense ! En effet, c’est ainsi qu’on a fait souffrir les prophètes qui ont vécu avant vous. » (Mt 5,4.10-12)
Il intéressait beaucoup de monde. Les gens sentaient qu’il était attentif à qui ils étaient et qu’il voulait les mettre en valeur. En l’écoutant et en venant vers lui, c’est comme si on se voyait ouvrir la porte de l’endroit où Dieu lui-même se trouvait. Et Jésus en rajoutait : il racontait toutes sortes de petites histoires qui décrivaient comme par images ce qu’est le Royaume des cieux, l’endroit où la présence de Dieu se fait palpable. Par exemple : « Le Royaume des cieux ressemble à ceci : Un homme a pris une graine de moutarde pour la semer dans son champ. C’est la plus petite des graines, mais quand elle a poussé, c’est la plus grande des plantes. Elle devient un arbre, et les oiseaux viennent faire leurs nids dans ses branches. » (Mt 13,31-32)
A Nazareth, son village d’enfance, il était le fils du charpentier. Quand il y est retourné plus tard et qu’il a enseigné, comme ailleurs, dans la synagogue, on s’étonnait de sa sagesse et de son pouvoir (Mt 13,53-58). Et cela empêchait les habitants de croire en lui. Ce qui a fait dire à Jésus que nul n’est prophète en son pays : « Un prophète est respecté partout, sauf dans sa ville et dans sa maison. »
Et une opposition a commencé à monter contre lui. On l’accusait de manquer de respect pour la tradition des ancêtres et pour la loi religieuse. De plus en plus, les autorités religieuses l’ont interrogé. C’était d’abord informel, des initiatives personnelles. Puis de plus en plus les partis religieux s’organisaient et cherchaient à le piéger. (Mt 16,1-4)
Et Jésus demandait qu’on le suive. Il disait que le suivre, c’était vivre en présence de Dieu. (Mt 16,24-28) Et tout d’un coup, il commence à dire aussi que cela peut être difficile de le suivre. C’est comme une croix que les disciples auraient à porter. Et plus troublant : Jésus avait l’air de savoir qu’il allait bientôt mourir. « Il faut que j’aille à Jérusalem. Je vais beaucoup souffrir à cause des anciens, des chefs des prêtres et des maîtres de la loi. Ils vont me faire mourir. Et le troisième jour, je me réveillerai de la mort. » (Mt 16,21) Jusqu’à aujourd’hui, cette histoire de réveil de la mort reste mystérieuse et incroyable pour beaucoup.
Du coup, son entrée à Jérusalem a été bizarre. Il s’est laissé acclamé comme s’il était le centre d’un cortège royal officiel qui entrait dans sa capitale. Les gens étaient joyeux et criaient. Et malgré qu’il ait annoncé trois fois qu’il allait mourir à Jérusalem, il profitait de cette joie, comme s’il y cherchait de la force ou une espérance par rapport à ce qui devait se passer. (Mt 21,1-11) Et cela n’a pas manqué de se gâter rapidement. A peine en ville, il s’est fâché contre les marchands à l’entrée du temple et dans sa grosse colère, il a détruit tous leurs stands en les traitant de voleurs.
Et c’est allé de mal en pis. Il a été trahi par un de ses plus proches, a été jugé par les tribunaux religieux et civil pour être condamné à mort et exécuté. Et il n’est pas mort comme le sage qu’on disait qu’il était. Cela a été l’humiliation des pires criminels : la mort cloué sur une croix.
Il est mort hier.
Il repose dans sa tombe.
Aujourd’hui, on le pleure.
Demain, il sera embaumé.
Aujourd’hui, celles et ceux qui attendaient de voir s’ouvrir le Royaume des cieux grâce à Jésus ne peuvent même pas pleurer. Ils sont trop désespérés. Ils ont pourtant tellement reçu de sa part tout au long de sa vie.
Lecture de la Bible
Jonas 2,1-11
Matthieu 12,38-42
Prédication
Le jour le plus long
Le temps est relatif. Einstein l’exprimait à travers une métaphore toute simple : une minute assis sur un poêle brulant vous paraît plus longue qu’une heure passée en agréable compagnie…
Le temps est relatif et de ce point de vue le jour sans doute le plus long de la Bible est aussi celui dont on ne parle jamais ou presque. Celui que met en valeur le signe de Jonas. On ne sait rien de ce qui s’est fait ou dit ce jour là, on ne sait pas ce que devienne les principaux personnages de l’histoire en cours, à par l’un d’entre eux, couché dans le noir berceau de pierre qui lui tient lieu de tombeau.
Le temps est relatif, mais ce jour le plus long c’est vraisemblablement ce samedi situé entre le vendredi de la mort de Jésus et le dimanche où il apparaît vivant à ses disciples, et à ses disciples femmes en particulier. Un samedi dont la Bible ne nous dit rien. Elle ne le mentionne même pas. Pourtant il a dû exister !
Vendredi, on en parle longtemps. La journée débute dans la nuit. On ne peut pas déterminer si l’arrestation de Jésus a eu lieu vendredi. Il est vraisemblable qu’elle se soit passée la veille, le jeudi soir. C’est le jeudi de la Cène, du repas qui anticipe et déjà inaugure le Royaume à venir ; mais c’est aussi le jeudi des fatigues, des abandons et de la trahison.
C’est le jour où des disciples fatigués devaient veiller avec leur Maître dans la fraîcheur d’un jardin. Un Maître qui finalement veille ses disciples endormis et ne les relève qu’au moment où il remarque au loin l’arrivée d’une troupe armée, déterminée. Cette troupe est menée par celui en qui tous avaient confiance, au point qu’ils lui avaient confiés la gestion de la bourse du groupe. Une troupe menée par Judas dont le baiser à son Maître va devenir pour les siècles à venir le symbole même de la trahison.
Puis vient le vendredi. Le Vendredi Saint.
Vendredi Saint, c’est le temps de la prison, des interrogatoires musclés, de la dignité bafouée. C’est le temps du jugement tronqué dont on ne connaitra sans doute jamais les détails historiques. La sentence de ce jugement était écrite à l’avance dans l’esprit des accusateurs. L’exécution de cette sentence claque publiquement comme la négation de toutes les ambitions et de tous les espoirs de celles et ceux qui avaient choisis de suivre Jésus. Jésus, de Nazareth en Galilée, qui annonçait pour demain la venue du royaume et de la proximité de Dieu. Ils y avaient cru, eux, que la délivrance tant attendue était proche. Ils avaient cru qu’avec lui, les oppressions allaient tomber et que la terre sur laquelle ils vivaient, souffraient et espéraient, allait enfin devenir ce que les prophètes des temps anciens avaient annoncé : une terre où ruissèle le lait et le miel et où chacun peut jouir du fruit de sa vigne, assis à l’ombre fraiche de son figuier. Une terre où dans une proximité inouïe, Dieu et son peuple sont proches comme un couple dans une lune de miel éternelle.
Il leur avait donné d’y croire avec ses paraboles riches et simples en même temps.
Il leur avait donné d’y croire avec sa manière bien à lui de venir à bout des controverses et des pièges raffinés de ses adversaires.
Il leur avait donné d’y croire avec les signes qu’il posait simplement, mais avec générosité.
Il leur avait donné d’y croire quand en entrant dans Jérusalem, il s’était laissé accueillir et acclamé comme le roi qui vient.
Il leur avait donné de croire à la proximité du royaume.
Et voilà, c’était fini désormais.
Il n’était pas descendu de sa croix. Il avait agonisé comme tous les misérables condamnés au supplice des esclaves révoltés. La machination politico-religieuse avait réussi. Les romains l’avaient condamné pour sédition. Les autorités du Temple l’avaient condamné pour blasphème.
Il n’était pas descendu de la croix et n’avait même pas cherché à le faire. Il n’a pas appelé ses disciples à la révolte, ni le peuple au soulèvement. Il s’est laissé faire. Peut-être même était-il surpris de ce qui lui arrivait ? Délicat de spéculer sur les non dits du texte. Mais il a poussé ce cri sur la croix, ses derniers mots audibles que la tradition a recueilli : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Ces mots ne sont-ils pas l’écho de son profond désarroi, voire même de sa désillusion ? Il semble clair que Jésus s’attendait aux difficultés, aux conflits, aux souffrances, voire au martyr. Mais on peut voir derrière ces derniers mots qu’il attendait une intervention divine dans la gloire. Cela serait un soutien à toute l’action qu’il avait entreprise depuis des années depuis les bords de la mer de Galilée jusqu’au cœur même du Temple. Et si ce n’est Jésus lui-même, sans doute ses disciples devaient s’attendre à quelque chose de ce genre.
De samedi, les évangiles ne disent rien. C’est l’absence de Jonas pendant qu’il est dans le ventre du poisson. C’est le début de l’absence d’un défunt.
Et pourtant, il a du se passer des choses, ce jour. Ou tout au moins, il a bien fallu qu’il se passe ce jour pour les disciples et amis de Jésus. Il n’a certainement pas disparu pour autant.
Pas étonnant que l’on ait oublié ce jour. On ne le commémore pas. On ne sait pas quoi en faire. Et c’est encore moins étonnant à notre époque. Déjà que notre époque cherche à systématiquement esquiver la mort, qu’elle détourne son regard de cette réalité qui fait notre condition humaine. Mais encore plus, notre époque est avide de résultats immédiats et cultive une forme de culte de l’urgence. L’urgence devient une divinité intransigeante à laquelle sont offerts les sacrifices les plus sanglants.
Et pourtant il a bien fallu qu’elles se passent les sombres heures de ce jour où les disciples se sont retrouvés seuls avec leur chagrin, seuls avec leur désillusion, seuls avec leurs espoirs pulvérisés par le comportement et la mort de Celui qui les avait fait naître à une espérance nouvelle. Ce jour est la victoire de la mort, le triomphe de l’injustice, la parade glorieuse des forces du chaos.
C’est le jour où pour les disciples, il n’y a plus de lumière. Soit ils s’étaient trompés sur le compte de Jésus qui n’était finalement qu’un petit imposteur, soit c’est Dieu lui-même qui avait été vaincu dans la mort de Jésus. Et pas une parole, pas un signe qui permettrait de mettre un peu de lumière dans tout cela. Car, et c’est peut-être le plus difficile à supporter dans ces cas là, Dieu se tait. Tout est silence. Il n’y a plus rien, que des larmes et des lamentations.
C’est le jour aussi du grand tourbillon des sentiments contradictoires qui surgissent juste après le choc de la réalité : il est mort et il n’y a plus rien à faire.
Alors surgit, dans l’abattement de la nouvelle, l’incessant carrousel de la colère, de la tristesse, de l’incrédulité, de la peur et de l’angoisse même. La colère contre les autorités qui l’ont fait exécuter, contre le peuple de Jérusalem qui n’a rien fait – bien au contraire – pour empêcher cette exécution, contre Jésus lui-même qui s’est laissé faire et qui les a peut-être trompés sur lui-même, contre soi-même pour sa propre incapacité à avoir pu empêcher le drame, contre Dieu enfin qui semble avoir permis l’horreur. La tristesse infinie d’avoir perdu le Maître tant aimé et tant respecté. C’est alors que montent en vrac tous les souvenirs de ce temps passé avec lui. L’horreur et l’absurde de ce qui s’est passé, on ne croit pas que c’est possible. Il n’est pas possible que cela eu lieu, pas avec Jésus, pas comme cela, ce n’est pas vrai. La peur d’être à son tour arrêté et condamné, la peur de s’être trompés depuis 3 ans, la peur de revenir à sa vie d’avant, la peur de mourir à son tour tout simplement. Et tout cela angoisse à un point qui paraissait difficile à imaginer, même 24h auparavant.
Un jour terrible entre tous et qui pourtant a eu lieu. Et même : il était nécessaire, ce jour.
Que l’on me comprenne bien, jamais je n’affirmerai que Dieu prend plaisir à notre souffrance. Jamais, je n’accepterais que l’on dise ou sous entende : souffre, c’est pour ton bien. La souffrance défigure, davantage encore déshumanise tant et tant de ses créatures que je ne peux pas croire que le Créateur puisse ainsi tromper notre humanité. Je crois au contraire que ce qui le préoccupe dans la souffrance d’une de ses créatures, c’est de l’aider à s’en extraire pour restaurer son humanité. Et c’est dans cette perspective, que j’ose dire que ce jour terrible entre tous était nécessaire pour passer de vendredi Saint à Pâques. Nécessaire pour prendre le temps du deuil, le temps du choc, le temps des larmes, le temps des émotions. Prendre le temps pour pouvoir accueillir la vie de Pâques.
Dans le choc de la mort d’un proche, dans le drame de son départ, il n’est pas possible de recevoir tout de suite l’annonce du triomphe de la vie, ni même la consolation d’une parole qui l’annonce. La mort est tellement contraire à tout ce qui en nous fait que nous sommes vivant, qu’il ne nous est pas possible d’accepter quoi que ce soit comme explication ou comme consolation dans l’immédiat. Nous avons trop besoin de nous révolter, de pleurer, de crier parfois ou de rester muet. Nous avons besoin de temps pour cela. Et il est bon de prendre ce temps de deuil. Ne nous précipitons pas trop vite dans autre chose, car toutes les émotions qui ne sont pas vécues ce jour, le seront de manière décuplées et parfois dévastatrices plus tard. Il est nécessaire de prendre le temps du deuil pour pouvoir accueillir une parole d’espérance. Il est nécessaire que Dieu se taise un temps pour que nous puissions entendre sa parole. Et peut-être que cela n’est pas seulement nécessaire pour nous les humains, mais aussi pour Dieu ? Qui sait, peut-être que lui aussi, a besoin de temps pour son amour de Père, blessé, outragé, torturé et piétiné dans la mort de son Fils en croix, pour qu’il puisse aussi vivre son deuil ?
Quoiqu’il en soit, il s’agit de prendre le temps lorsque le deuil nous frappe, le temps de nos émotions, des questions et des silences. Prendre le temps, car quelle Pâques serait acceptable humainement parlant si elle surgissait immédiatement après Vendredi Saint ? Pâques a besoin du Samedi Saint.
C’est le signe du prophète Jonas. D’après un texte de Didier Halter
Prière de remise à Dieu
Seigneur Dieu,
Nous espérons en la vie que tu donnes.
Et nous voici devant la dépouille de Jésus.
Accueille-le dans ta présence et accueille les débris de notre espérance.
Quoi d’autre que le silence devant toi en ce moment ?
Accueille notre prière
Intercession
Père,
Tu nous vois devant toi,
Devant cette croix, signe de la mort de notre sauveur Jésus-Christ
Nous sommes quotidiennement confrontés à la réalité de la vie, cette vie qui nous est donnée
Cette vie qui nous est reprise.
Cette vie qui nous apporte des joies, et des peines.
Nous te prions, Père, ne nous laisse pas là !
En ce samedi où nous nous souvenons que Jésus est mort,
Nous réalisons l’ampleur du don qu’il a fait pour nous, il nous a donné sa vie.
Aujourd’hui nous te prions pour tous ceux qui souffrent et sont découragés
Qu’ils ne se croient jamais abandonnés de toi
Nous te prions pour tous ceux qui espèrent la résurrection, comme nous l’espérons aussi,
Et pour ceux qui n’attendent rien de toi
Nous te prions de nous rendre attentifs à la souffrance des autres, Aide-nous à être tes yeux, tes oreilles, tes mains.
Nous voulons élever nos cœurs vers toi, nous voulons placer notre espérance en toi.
Que ta parole de vie éclaire pour nous l’énigme de la mort,
Et nous conduise à reconnaître ton amour, cet amour qui nous redonne vie,
Cet amour qui nous redonne un avenir, malgré les deuils et les difficultés de la vie.
Dans le nom de Jésus Christ, qui a su nous aimer jusqu’à la mort
Et ensemble, nous prions les mots que que Jésus lui-même nous a appris :
Notre Père…
Bénédiction
Dans l’espérance de la Vie promise à la résurrection, Dieu dit du bien de nous :
Dieu tout-puissant d’amour nous bénit : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Amen.