Culte du 5 mai 2024, La Côte-aux-Fées

Invocation

Je crois que tu es sur tous nos chemins Seigneur…

… A la croisée de nos choix et de nos décisions,

… Sur les voies d’une belle route rectiligne ouverte sur le bonheur, mais aussi sur les sentiers plus escarpés et vertigineux de nos soucis quotidiens.

Je crois que tu es sur tous nos chemins Seigneur…

…Sur les passages caillouteux et désertiques de nos manques,

… Sur les voies fleuries de nos abondances.

Je crois, Seigneur, que tu es le compagnon de tous nos chemins.

Sois-le ce matin encore !

Et ouvre nos yeux, nos oreilles, nos mains et nos cœurs à ta Présence !

Que ta lumière nous conduise sur les routes de l’Alliance !

Chant :  36/35 p 534, sur les routes de l’alliance

Louange antiphonée avec Psaume 142 et Chant : 64/07 p 1059 : Terre entière

Chant Terre entière

01 Seigneur, entends ma prière ; dans ta justice écoute mes appels, * dans ta fidélité réponds-moi.

05 Je me souviens des jours d’autrefois, je me redis toutes tes actions, * sur l’oeuvre de tes mains je médite.

Chant : terre entière

06 Je tends les mains vers toi, me voici devant toi comme une terre assoiffée.

08 Fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi. Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme

Chant : terre entière

09 Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

10 Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

Chant : terre entière

Lecture biblique : Josué 3, 7-8 et 14-17        

Le Seigneur dit à Josué : « A partir d’aujourd’hui, je vais affermir ton autorité aux yeux de tous les Israélites ! Ils sauront que je suis avec toi comme j’ai été avec Moïse.

8Pour ta part, ordonne aux prêtres qui portent le coffre de l’alliance de s’arrêter dans l’eau du Jourdain, dès qu’ils y auront pénétré. »

14Le peuple quitta le camp pour traverser le Jourdain. Les prêtres qui portaient le coffre de l’alliance marchaient devant.

15C’était l’époque de la moisson pendant laquelle le Jourdain déborde et inonde continuellement ses rives. Dès que les prêtres y arrivèrent et posèrent les pieds dans l’eau,

16la rivière cessa de couler, l’eau fut arrêtée comme par une digue, loin en amont, à Adam, ville des environs de Sartan ; en aval, l’eau qui s’écoule vers la mer Morte disparut complètement. Le peuple put alors traverser le Jourdain en face de Jéricho.

17Les prêtres qui portaient le coffre sacré restèrent dans le lit desséché de la rivière pendant que tout le peuple d’Israël passait à pied sec et jusqu’à ce que tout le monde ait atteint l’autre rive.

Orgue

Lecture biblique : Josué 4, 1-7

1Lorsque tout le peuple eut fini de traverser le Jourdain, le Seigneur donna les instructions suivantes à Josué :

2« Choisissez douze hommes, un par tribu,

3et ordonnez-leur d’aller chercher douze pierres dans le lit du Jourdain, à l’endroit exact où les prêtres ont posé leurs pieds. Ils devront emporter ces pierres et les déposer dans le lieu où vous passerez la nuit. »

4Josué appela les douze Israélites qu’il avait fait choisir

5et leur dit : « Passez devant le coffre du Seigneur votre Dieu et allez au milieu du Jourdain. Là, que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, afin qu’il y en ait une pour chaque tribu d’Israël.

6Ces pierres vous rappelleront ce qui s’est passé ici. Lorsque, dans l’avenir, vos enfants vous demanderont ce qu’elles signifient pour vous,

7vous leur répondrez : “Le cours du Jourdain s’est arrêté au passage du coffre de l’alliance du Seigneur. Oui, lorsque le coffre a traversé le Jourdain, le cours du fleuve s’est arrêté, et ces pierres doivent rappeler pour toujours aux Israélites le souvenir de ce prodige.” »

Chant 34/06 p 441 :  En toi, Seigneur, par ton Esprit

Message

La lecture du livre de Josué parle de la fin d’un chemin. En effet, le peuple d’Israël a marché pendant 40 ans dans le désert, guidé par Moïse, puis par Josué.

L’an passé, j’ai marché presque 4 mois… Certes, c’est très peu, en comparaison du peuple d’Israël !

Il n’empêche que j’ai probablement vécu quelques expériences parallèles ! J’en relèverai 4 :

1er parallèle : voyager léger et lâcher prise

Lorsque l’on marche pendant plusieurs semaines, un des grands défis est de voyager léger. Il faut trier entre l’essentiel et l’inutile !

(Je trie les choses utiles (pharmacie, gourde) des choses inutiles (dictionnaire, râpe à rösti, soulier à talons) dans mon sac !)

Je comprends mon voyage comme une occasion de faire une halte dans ma vie pour trier et lâcher prise.

Il m’a permis de décider ce que je laisserais derrière moi et ce qui pourrait m’être nécessaire pour les nouvelles étapes de ma vie.

Il m’a aidée à lâcher prise pour des problèmes non essentiels, et à (re)découvrir d’autres valeurs indispensables telles que l’amitié, la solidarité, la simplicité, la rencontre, la lenteur, la solitude.

Symboliquement, le peuple a laissé dans le lit du Jourdain les années de servitude en Egypte, les errances dans le désert, les mauvaises rencontres, les trahisons. Un peu comme si, une fois les eaux du Jourdain revenues, le peuple savait qu’il ne reviendrait plus en arrière.

Le récit que nous venons d’entendre nous invite à alléger nos vies des soucis futiles dont nous nous chargeons parfois.

Comme pour le peuple, allons de l’avant, marchons le regard tourné vers l’avenir, sans renier le passé, sans nier que les ruptures, les mauvais souvenirs font partie de l’existence.

2ème parallèle : les souvenirs

En marchant, j’ai affronté des situations périlleuses, j’ai reçu des cadeaux de solidarité inestimables, j’ai développé ma créativité, j’ai dépassé certaines peurs mais j’en ai développé d’autres, je n’ai pas atteint tous mes objectifs, j’ai élargi ma confiance.

De tout cela, ma tête, mon corps et mon cœur en ont gardé les souvenirs. Ces derniers sont comme des outils précieux pour continuer ma route.

Mes souvenirs, je les imagine telles ces pierres posées dans le Jourdain : Cairn.

Elles représentent un repère, une présence… celle de Dieu, fidèle en toutes choses, dans les moindres détails de notre quotidien.

J’ai eu la chance d’expérimenter quotidiennement la présence de Dieu.

Une présence sans jugement, incarnée sous les traits de Dominique qui m’a laissé ses clefs d’appartement sans rien me demander.

Une présence discrète qui s’est offert sous la forme d’un repas improvisé chez Christian.

Une présence révélée par un chat câlin, un chien cabotin, une vache vagabonde.

Tant de présences qui évoquent, tel ce cairn, le souvenir d’une présence, un ancrage, un repère, un passage.

3ème parallèle : passage

Sans le vouloir (mais la vie et bien faite !), ce voyage s’est révélé être un passage pour moi… le passage entre la vie active et (bientôt) la retraite… Passage des enfants qui quittent la maison… Passage de nombreux changements physiques… Des passages parmi tous ceux qui jalonnent une existence.

Le récit de la traversée du Jourdain nous donne des éléments de réflexion sur ces nombreux passages.

Les pierres posées dans le fleuve révèlent toute l’importance de prendre le temps de vivre ces passages, de s’arrêter, de les ritualiser pour en laisser une trace.

Ce récit nous invite à marquer les différents passages de notre vie… et pourquoi pas avec des rites (baptême, entrée à l’école, mariage, diplômes, cérémonie funéraire, etc…)

N’oublions pas de faire la fête, de nous réjouir, de faire mémoire, de remercier.

N’hésitons pas à nous rappeler ces passages avec des photos, des récits, des rites, des écrits, afin de pouvoir puiser dans le souvenir et d’y trouver des forces pour nourrir et franchir les autres étapes de notre vie.

4ème parallèle : le chemin continue parce qu’il n’est jamais fini !

Mon voyage m’a montré qu’il n’y a pas besoin de marcher 4 mois pour être en chemin !

On peut être en chemin ici, maintenant. On peut être en chemin en étant jeune ou vieux, malade ou bien portant. L’important, c’est d’avoir le courage de se mettre en chemin

Le peuple a passé le Jourdain. Il a pu se poser en Terre promise. Mais son voyage avec Dieu a continué. D’autres chapitres se sont écrits.

Il en est de même pour nous. Nous n’en finissons jamais d’avancer sur le chemin de la foi et de l’amour de Dieu. Nous n’en finissons jamais de chambouler notre compréhension de Dieu.

Être croyant, c’est se mettre en chemin, c’est être animé par cette curiosité qui nous attire vers Dieu, c’est être apprenti croyant, de notre naissance à notre mort et je le crois, bien au-delà.

L’important, c’est de « Risquer Dieu » 

On dit de certains qu’ils ont le goût du risque,

mais il y a risque et risque : on risque au jeu, on risque sa chance, on risque un accident, on risque sa santé. Il y a aussi le risque de perdre un emploi, le risque du chômage.

Mais il y a aussi le risque de croire
Croire, comme aimer, c’est risquer, c’est se risquer,
se risquer à tout… se risquer à Dieu.
Et là, il n’y a pas d’assurance tous risques contre Dieu !

Mais si risquer Dieu, c’était risquer sa vie comme on risque une merveilleuse aventure ?

Ça vaut le coup. Ce serait dommage de ne pas se risquer à Dieu,et de rester dans son coin avec son petit train-train, ses petites habitudes ! (Poème tiré de la brochure Ouvertures « risquer Dieu »)

Il faut être fou pour se risquer à Dieu ! Amen