« Changer… pour quoi ? Pour qui ? Pourquoi ? »
Voici venu le temps de vous offrir mes dernières réflexions sur le blog « Véronique sur les pas des Huguenots ». Pour ce dernier commentaire, il sera question de changer et de changement.
Plusieurs personnes me demandent si ce voyage m’a changée… J’espère bien ! Ce serait une grande perte de temps et d’énergie si tous ces kilomètres de solitude, de réflexions, de regard sur mon parcours de vie, de rencontres n’avaient pas entraîné des changements !
Mais je ne vous dévoilerai pas en quoi j’ai changé, peut-être aurez-vous l’occasion de le percevoir au fil d’une discussion, d’un culte, d’une soirée, d’un message…
Par contre, je vous partage volontiers quelques idées sur le changement.
La première chose qui me vient à l’esprit quand je pense au changement, c’est le récit d’un suivi que j’ai fait dans un home, à la paroisse de St Imier. J’ai accompagné une vieille dame pendant les dernières semaines de sa vie. Elle se montrait extrêmement reconnaissante envers le personnel pour les soins apportés et « Merci » était son mot favori ! Au moment de son décès, j’ai été appelée à m’occuper de ses funérailles. Elle n’avait plus de famille, alors je me suis mise à la recherche de voisins, d’amis ou de collègues qui l’avaient connue. Tout son entourage fut unanime : cette femme avait été désagréable, « ronchon », autoritaire et désagréable toute sa vie durant ! Cela ne correspondait pas du tout avec ce que j’avais vécu auprès de ladite dame ! Il m’avait paru opportun d’axer son oraison funèbre sur les changements qui sont possibles jusqu’au dernier souffle de l’existence.
Pour moi, cette histoire illustre le fait que nous pouvons changer à tout moment de notre vie et c’est une vraie espérance pour moi.
Ce constat m’amène à un deuxième élément : « changer en bien ou en mal ? ». Je crois que ce n’est pas la question, en fait ! La question de « changer en bien ou en mal » est subjective et même jugeante. Un changement bénéfique pour moi ne le sera pas forcément pour mon entourage. Je vous donne un exemple qui dévoile un bout de changement chez moi ! Il y a quelques semaines, mon mari a perdu sa tante. J’ai été sollicitée pour conduire la cérémonie funèbre. Mais j’ai décidé que, dorénavant, je n’officierais plus pour les enterrements familiaux. C’est une façon de prendre soin de mes émotions, de ma tristesse et d’accepter de recevoir une consolation, plutôt que d’être toujours dans la posture de celle qui donne, console et écoute. Lors de cette cérémonie, j’ai pu pleurer, me sentir triste, recevoir un message d’encouragement. C’était bon et bien. Alors oui, c’est un changement « en bien » pour moi, mais qui peut être ressenti comme changement « en mal » pour les membres de ma famille.
J’en viens à une troisième réflexion sur le changement. C’est une évidence pour moi : le changement fait peur… Parce que l’on s’avance en terrain inconnu, parce que l’on prend le risque de se tromper et surtout parce que « ne pas changer » comporte des « bénéfices secondaires ». Je m’explique : dans l’exemple de ma sollicitation pour les enterrements, il est évident que le fait que j’accepte de célébrer des cérémonies hors de la paroisse me procure de grands bénéfices : je suis aimée, reconnue, considérée comme très disponible et empathique. Cela fait du bien à l’ego, mais c’est aux dépens de ma santé, de mes besoins.
La notion de « bénéfices secondaires » me rappelle également cette paroissienne que je visitais régulièrement, qui était très atteinte dans sa santé. Un jour, ayant prié pour que son état de santé s’améliore, elle a eu cette réaction surprenante : « Mais si je vais mieux, viendrez-vous encore me visiter ?! »
Changer implique un mouvement, une mise en route. Rester dans ses schémas (même s’ils sont mortifères) est parfois moins fatiguant, plus rassurant, moins déstabilisant.
Le message de mon blog du 21 juillet parlait de courage. Je reste persuadée que tout mouvement qui vise à changer, à se remettre en question, à (re)trouver un équilibre nécessite du courage et de la persévérance. Mais je vous rassure : pas besoin de faire 1600 kilomètres pour parvenir à cela (même si je suis persuadée que, pour moi, ce fut le bon moyen, la juste façon de faire, selon ce qui me correspond et qui est en lien avec mes rêves et mes enVies !).
Voilà !
Mon congé sabbatique prend fin lundi soir. J’éprouve énormément de reconnaissance envers ma famille, mes amis, l’EREN, le conseil de paroisse du Val-de-Travers qui ont permis que ce périple se vive dans les meilleures conditions.
J’éprouve beaucoup de gratitude envers celles et ceux qui ont cru à mon rêve, qui l’ont partagé, encouragé, commenté avec tant de bienveillance et qui ont soutenu l’association SOS MEDITERRANNEE.
Et pour celles et ceux qui ont douté, critiqué ces 5 mois d’aventure, eh ! bien c’est dommage… mais je garde espoir que nous nous rencontrerons lors d’un autre rêve …
Avec toute mon amitié, mes pensées et prières pour chacune, chacun d’entre vous.
Véronique
P. S. Il n’est pas impossible que le blog continue, sous un énoncé différent, mais sous la forme de quelques réflexions accompagnées de photos, tirées de mon quotidien ! J’y songe, et j’aurais besoin de récolter votre avis sur cette question, avant de proposer ce projet au conseil de paroisse ! Merci de me donner votre avis dans l’espace prévu à cet effet en bas du blog !
Changements et métamorphoses…