Baptêmes d’Eolia et de Lyana le dimanche
Textes bibliques :
- Actes 2, 1-13
- Jean 7, 37-39
Prédication sur : Une halte pour se désaltérer et respirer
De Patrick Schlüter
Jésus dit : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. “Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur”
Une halte pour se désaltérer et pour reprendre souffle.
C’est ainsi que Jésus parle de la Pentecôte lors d’une venue à Jérusalem. Il anticipe ainsi le don de l’Esprit aux croyants. Cette parole, nous dit l’évangile de Jean, prend tout son relief après la mort et la résurrection de Jésus.
L’eau et la respiration. Ces images me parlent particulièrement dans ce temps que nous vivons. Après des mois bien chargés, je ressens le besoin d’une halte pour me désaltérer, me ressourcer et simplement respirer.
Nous le savons, notre paroisse va vivre de nombreux changements ces prochaines semaines avec d’abord le départ en congé sabbatique de Véronique Tschanz Anderegg, puis le départ de David Allisson dans le canton de Fribourg. Pour l’instant, le poste reste vacant car nous n’avons trouvé personne pour le remplacer malgré les démarches entreprises. Bien entendu, nous allons bénéficier d’appuis durant cette période avec la présence de René Perret notamment.
En parallèle, nous vivons aussi le changement de législature avec le renouvellement du Conseil paroissial. Il y a aussi des décisions importantes à prendre avec le processus EREN 2023, ainsi que des défis d’organisation pour l’année à venir notamment dans tout le domaine de la catéchèse.
Il y a aussi toutes les questions que le monde et la société nous posent. Parfois, quand on regarde le monde, on se demande quelle valeur a encore la vie humaine face à la guerre, face à la pression de la société, face au regard des autres.
Face à tout cela, il y a parfois de quoi perdre haleine et de se sentir un peu à sec !
Jésus dit : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. “Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur”, comme dit l’Écriture
Pour Jésus, chacun et chacune est précieux. C’est cela qu’affirme le baptême. C’est aussi le rôle de l’Église de rappeler la valeur de chaque être humain aux yeux de Dieu. C’est ce que nous faisons quand nous baptisons. L’eau désaltère notre soif physique. L’eau du baptême désaltère notre soif d’aimer et d’exister.
En ce week-end de Pentecôte, c’est à une halte avec lui que nous invite le Christ. C’est lui la source de la vie, la source de notre foi, le fondement de l’Église. Tout cela, c’est le fruit de l’Esprit quand nous le laissons agir en nous.
La Pentecôte, c’est un événement extraordinaire. Parfois, nous nous imaginons que tout était facile pour la première Église. Nous aimerions aussi qu’un nouvel élan se crée aujourd’hui. Peut-être même que nous pourrions nous épuiser à vouloir le créer ou nous sentir coupables si nos envies ne se réalisent pas !
Nous oublions que, dès le début, il y a comme une ambiguïté : à Pentecôte, certains s’émerveillent d’entendre les disciples parler des merveilles de Dieu dans leur langue, alors que d’autres les croient ivres !
Cette ambiguïté ne peut pas être levée : c’est la liberté humaine face au message de l’évangile ! Oui, la Pentecôte est un événement extraordinaire, mais le vrai miracle, ce sont les vies transformées par l’amour de Dieu offert en Jésus-Christ.
La Pentecôte est un événement extraordinaire, mais pas pour impressionner. Elle nous transforme de l’intérieur. L’Esprit de Dieu nous faire comprendre Jésus-Christ mort et ressuscité comme la source pour renouveler nos vies.
Alors, prenons le temps de nous arrêter, de nous laisser habiter par l’Esprit de Dieu, de l’entendre dans la musique, de le respirer par le chant, de le reconnaître dans les visages de nos frères et de nos sœurs, de le voir à l‘œuvre dans les paroles des jeunes comme ce week-end où nous vivons 2 baptêmes ou dimanche prochain avec les baptêmes et confirmations des catéchumènes.
Avec le Christ, par son Esprit, nous sommes appelés à faire encore et toujours avec lui le passage de la mort à la vie : laisser mourir nos illusions, nos craintes, nos culpabilités pour aller vers la vie, la joie simple d’être aimé de Dieu et d’aimer les autres. C’est comme de l’eau que l’on reçoit et que l’on donne, comme une respiration.
Alors, quand nous buvons à cette source, nous pouvons aussi la laisser couler pour les autres. C’est ce que je nous souhaite, pour nous et pour notre Église dans les temps à venir.
Jésus dit : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. “Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur”
Amen.
[1] Cette prédication a été donnée en 2 versions raccourcies : 27 mai, culte musical, 28 mai, culte avec 2 baptêmes