40 ans de l’orgue

Culte du 18 mars 2023 à Môtiers – 40 ans de l’orgue

Officiante :  Séverine Schlüter / Orgue : Jean-Samuel Bucher

Lectures et service :  Lucette Bucher

Introduction (mots écrits par Jean-Samuel et adressés à l’orgue par Séverine)

Bonjour à toi, l’orgue !

Voici donc 40 ans que du haut de ta galerie, tu nous observes. On ne peut guère compter le nombre de cultes, habituels ou festifs, bien fréquentés ou modestes que tu as entendus et accompagnés.

Tu as parfois écouté les cris des enfants baptisés, tenté de couvrir par ta voix des mariages  joyeux , et tu as su accueillir les larmes de chagrin des deuils.

Durant la restauration de l’église, te voici devenu muet et bâché de plastique, et maintenant tu peux profiter de ce beau lieu,  de sa nouvelle et généreuse acoustique pour y joindre tes notes, qu’elles soient fortes ou douces.

Alors nous te souhaitons un bon anniversaire,

et surtout… continue de chanter sur cette terre et pour le ciel, c’est notre bonheur et pour la gloire de Dieu !

Salutation et invocation

Salutation à vous, qui vous associez à cette occasion de fête.  Après avoir célébré la restauration du temple, c’est le tour de celui qui anime musicalement l’Église de Môtiers depuis 40 ans, et qui samedi 18 mars a résonné, sous les doigts de Jean-Samuel Bucher, avec des œuvres de France, composées entre le 16è et le 19è siècle.

« Un midrash raconte que lorsque Dieu a créé l’humanité, il a demandé aux anges ce

qu’ils pensaient du monde qu’il avait fait.

— Une seule chose manque, ont-ils répondu, c’est la louange du créateur.

Alors Dieu créa la musique, le chant des oiseaux, le souffle du vent, le murmure des océans, et il planta la louange dans le cœur de l’homme. »

(Citation d’Antoine Nouis, dans “La Galette et la cruche”, tome 1)

Seigneur, Dieu Père et Créateur, viens nous habiter de ta présence, viens nous habiter de ton Souffle, pour que nous réunissions nos voix pour te chanter :

Paroles du chant en dernière page

Lecture biblique :  Psaume 96, 113

Prédication en 3 temps, avec deux jeux d’orgue

«Chantez au Seigneur et bénissez son nom ! (…) Joie au ciel ! Exulte la terre ! Les masses de la mer mugissent, la campagne tout entière est en fête. Les arbres des forêts dansent de joie…»

Samedi passé, j’ai accompagné un de mes fils à la Petite Lanterne. On y présentait la musique de film… la ciné-exploratrice nous expliquait 3 fonctions de cette musique :

la première, c’est celle employée par les cinéastes pour exprimer les émotions, ce qui se vit à l’intérieur des personnages ou le climat existant au sein d’un groupe de personnes ou un lieu donné.

L’orgue, et les autres instruments dans le culte, nous font aussi explorer les sentiments qui nous habitent, au travers des notes tantôt joyeuses ou mélancoliques, parfois rythmées ou plus calmes, entraînantes ou méditatives…

Vivre ces différentes atmosphères musicales nous permet de nous rappeler aussi que, dans ce lieu de culte, Dieu nous accueille avec tous les sentiments qui nous habitent.

Que nous ayons reçu de bonnes nouvelles, vécu des déceptions, partagé de bons moments, eu des prises de bec, des occasions de se réjouir ou que des craintes soient apparues, ou parfois un mélange de plusieurs de ces choses, ce qui nous habite nous fais vivre un même moment de manière bien différente.

En écho au jubilé de notre orgue, le Psaume d’aujourd’hui nous invite à la fête, à louer Dieu pour les bienfaits accordés, pour nos voix que nous pouvons faire résonner ensemble.

Mais peut-être qu’à l’intérieur de nous, d’autres sentiments se bousculent. Il ont aussi leur place, ici, aujourd’hui, et Dieu nous accueille en ce moment avec tous notre vécu de ces derniers jours.

Explorons ces émotions qui nous habitent, et confions-les à Dieu dans la musique qui nous est offerte maintenant :

Interlude d’orgue

« Chantez au Seigneur, terre entière (…) racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! (…) redoutable au-dessus de tous les dieux (…) Lui, le Seigneur, a fait les cieux : devant lui, splendeur et majesté, dans son sanctuaire, puissance et beauté. »

Cette grandeur attribuée à Dieu dans le Psaume évoque sa puissance créatrice. Elle nous rappelle que tout ce qui vit est issu de lui.

Une 2ème fonction de la musique dans les films, c’est celle de donner du rythme à une scène… un peu à l’image de notre respiration. Qui entre, nous traverse, et ressort, tantôt rapide, tantôt lente, par moment profonde, par moment retenue, essoufflée ou apaisée…

La Genèse évoque l’acte créateur de Dieu comme insufflant dans les narines des êtres humains son Souffle de vie.

C’est ce même souffle qui anime nos voix, qui passe par les tuyaux de l’orgue pour nous offrir sa musique.

La ciné-exploratrice, samedi dernier, nous rendait attentifs que, parfois, on était tellement pris dans le film et que notre attention était tellement focalisée sur images, qu’on en venait parfois à ne plus remarquer la musique ; qu’on n’était parfois plus capable de fredonner l’air qui venait d’être joué.

Pris dans les événements de nos vies, nous ne sommes pas non plus toujours conscients de ce Souffle de vie, de cette présence de Dieu inscrite en nous, et qui nous accompagne à chaque instant.

Être réunis pour célébrer, chanter, célébrer ensemble, c’est une manière de se rappeler de ce don de Dieu.

Évoquons-le ensemble, par l’écoute de la musique :

Interlude d’orgue

« Chantez au Seigneur un chant nouveau (…) terre entière (…) racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! (…) familles des peuples, rendez au Seigneur la gloire et la puissance (…) tremblez devant lui, terre entière. Allez dire aux nations : “Le Seigneur est roi !” Le monde, inébranlable, tient bon. Il gouverne les peuples avec droiture. »

La 3ème fonction de la musique dont on nous a parlé, c’est sa capacité à réunir deux scènes, se passant dans deux lieux différents. Dans l’exemple qui nous a été donné, on voit d’abord un ours, dans la salle de bain de l’étage, en train de provoquer un tas de catastrophes – avec bien sûr une musique de circonstance. Puis, changement de scène, on nous montre, en bas dans la salle à manger, une famille tranquillement attablée et bavardant – mais la musique n’a pas changé : tout en partageant le moment de cette famille, notre esprit est resté avec l’ours, en haut, et on pressent la catastrophe qui va leur tomber dessus !

La musique, et le chant de nous partageons, est de même une manière de nous réunir ; dans le cadre n’une célébration, elle permet aussi d’être rassemblés, sous le regard de Dieu.

Dans le Psaume est évoqué ce lien qui nous unit, qui unit même les peuples de la terre. Avec lui, le monde tient bon.

Entre nous, les liens restent fragiles, toujours. Se tenir ensemble devant Dieu est une manière de se raccrocher à un lien plus fort que nos fragilités.

Quand nous avons l’impression de tourner en rond dans les écueils créés dans nos relations avec les autres, c’est lui qui permet de trouver de nouveaux chemins, des pistes pour aller de l’avant.

Prenons le temps de déposer ce qui a besoin de l’être, et nous relier à la tendresse de notre Père qui est aux cieux, de nous appuyer sur sa force, d’être renouvelés par son Souffle.

Amen.

Confession de foi  (texte de Francine Carillo) :

Je crois en Dieu, Père de Jésus-Christ et notre Père.

De lui, je reçois mon nom et l’appel à être vivant.

Je crois en Jésus-Christ, fils de Marie et compagnon de mon humanité.

Dans son visage, je reçois tous les visages à aimer.

Je crois en l’Esprit-Saint, respiration de tendresse entre le Père et le Fils.

De lui, je reçois le Souffle qui fait respirer ma vie jour après jour.

Je crois l’Église. Corps du Christ pour le monde, unie dans son fondement,

plurielle dans ses manifestations.

D’elle, je reçois avec mes sœurs et frères, l’élan de vivre à la suite du Crucifié ressuscité.

Amen.

Prière d’intercession  (texte du calendrier PPP-Action de Carême, 22 mars 1998)

Dieu notre Père, nous te prions.

Donne-nous des yeux pour voir la splendeur de ta promesse

afin que nous puissions partager l’amour, la terre, le pain et l’amitié.

Donne-nous des oreilles pour entendre la voix de ta justice

afin que nous puissions partager l’amour, la solidarité et l’espérance.

Donne-nous des bouches pour parler de l’homme nouveau

afin que nous puissions partager l’amour, la paix et l’harmonie.

Donne-nous des bras pour déplacer les montagnes de désespoir

afin que nous puissions partager l’amour, la vie, la compassion.

Donne-nous des visages pour tenir tête, pour tenir bon malgré tout

afin que nous puissions partager l’amour, la vérité et la justice.

Donne-nous des cœurs pour s’ouvrir tout grand à la vie, la vraie vie

afin que nous puissions partager l’amour, la parole et la terre nouvelle.

Nous te remettons en particulier nos sujets de prière du moment :

– les artistes, les musiciens, la louange,

– les jeunes leur avenir, leurs familles,

– les personnes en quête de lumière, celles qui éclairent autour d’elles,

– les situations de guerre, de conflit et de violence, la paix attendue

Amen.

Bénédiction  (bénédiction irlandaise)

Recevons la bénédiction de Dieu pour la suite de nos journées :

Que la route s’ouvre à ton approche

Que le vent souffle toujours dans ton dos

Que le soleil inonde et réchauffe ton visage

Que la pluie ruisselle dans tes champs

Et que jusqu’à notre prochaine rencontre

Dieu te garde et te réchauffe

dans la paume de ses mains !

Allez, et que le Dieu Père, Fils et Esprit saint vous accompagne dans tout ce que vous vivez.

Amen